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9 mars 2010

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1751 - 1753

URSSConséquence de la crise des euromissiles, le déploiement des Pershing de l’O.T.A.N. en Europe, qui commence en Novembre 1983, pousse les Soviétiques à infléchir leur politique. Bientôt, le président Gorbatchev propose aux Etats-Unis un plan de désarmement visant à « libérer la terre des armes nucléaires d’ici la fin du siècle. ». Le traité de Washington, conclut en 1987 avec Ronald Reagan, concerne les armes dont la portée varie de 500 à 5500 kilomètres. Envisageant leur élimination – et non plus, seulement leur limitation -, il marque un véritable tournant.

Mais ce traité est parfois mal reçu à l’Ouest. L’U.R.S.S. peut encore menacer l’Europe alors que les seules armes de l’O.T.A.N. sur le sol européen susceptibles d’atteindre le territoire soviétique vont être démantelées. Les forces nucléaires françaises se trouvent dès lors en première ligne.   

Mikhaïl Gorbatchev n’est âgé que de 54 ans quand il succède, à la tète du parti communiste de l’Union Soviétique, à trois vieillards : Leonid Brejnev, Youri Andropov et Constantin Tchernenko. Il engage aussitôt l’U.R.S.S. dans une politique de réformes qui, au premier abord, n’apparaît pas très neuve car, depuis Khrouchtchev, d’autres dirigeants ont eu les mêmes velléités. Mais cette fois, l’U.R.S.S. est entraînée sur la voie de changements radicaux, qui conduisent bientôt à de grands bouleversements.

Pourtant, en 1985, l’U.R.S.S. semble encore une superpuissance. Mais, dès son arrivée, Gorbatchev dénonce le coût exorbitant de cette position : pour maintenir la pression sur le bloc de l’Est et assurer son influence sur le tiers monde, l’U.R.S.S. doit entretenir une armée de 4 millions d’hommes, dont 600 000 hors du territoire national ; la course aux armements, l’aide économique et militaire aux « pays frères » - Cuba, Vietnam -, l’intervention en Afghanistan absorbent près de 20 % du P.N.B. annuel et détériorent les relations avec les Etats-Unis et avec la chine. En fait, l’U.R.S.S. se montre incapable de relever le défi que représente le projet américain « Guerre des Etoiles ». La sous compétitivité, le retard technologique, le gaspillage, la corruption font baisser la production et stagner le taux de croissance. Seconde puissance industrielle mondiale, le pays doit importer des céréales et des biens de consommation pour limiter la pénurie. La « patrie des travailleurs » est privée de liberté, dominée par une nouvelle bourgeoisie, la « nomenklatura ». L’immobilisme est favorisé par la gérontocratie et le népotisme, qui renforcent le conservatisme des structures en place : armée, parti, KGB, etc. Conscient de la gravité de la situation, Gorbatchev propose une réforme des mentalités et des structures administratives et économiques dont les maîtres mots sont « perestroïka – ou « restructuration » -, « glasnost » - ou « transparence » - et « démocratisatsia » - ou « démocratisation ».

SItuée en Ukraine, à 130 kilomètres de Kiev, la centrale nucléaire de Tchernobyl connaît le 25 Avril 1986 un grave problème dans le circuit de refroidissement de l’un de ses réacteurs. Le lendemain, une explosion suivie d’un incendie se produit dans le réacteur, dispersant hors du cœur de celui-ci des débris et des gaz radioactifs. L’énergie dégagée est évaluée à un milliard de joules, soit l’équivalent de 250 kilogrammes de TNT.

Ce n’est que le 28 Avril que les autorités soviétiques confirment la réalité de l’explosion, qui a été détectée par des experts suédois. Un nuage radioactif touche l’Europe occidentale dans les jours qui suivent. Mais c’est aux abords de la centrale de Tchernobyl, puis en Ukraine et en Biélorussie, que l’on dénombre des victimes : 90 000, 700 000 irradiés, sans parler des nombreuses malformations génétiques dont sont atteints certains enfants. 

La priorité est de remettre sur pied l’économie et d’intensifier la croissance. Gorbatchev combat l’alcoolisme, encourage l’autogestion dans les entreprises d’Etat, autorise les coopératives et les activités privées dans l’artisanat, le commerce, l’agriculture. Il bénéficie pour cela de l’appui des dissidents, qu’il amnistie, de même qu’il fait réhabiliter les victimes du stanilisme. Le 26 Mars 1989, les premières élections relativement libres font entrer au Parlement des députés réformateurs très critiques à l’égard du parti communiste. Pour réussir son pari, Gorbatchev cherche ainsi des appuis extérieurs, justifiant sa politique d’ouverture par la fin de la course aux armements. Il multiplie les voyages à l’étranger, accepte le dialogue avec le pape Jean-Paul II et met fin à la présence soviétique en Afghanistan.

Malgré tout, sous la perestroïka, les pays satellites restent alignés sur l’U.R.S.S. comme ils l’ont été sous Brejnev : tous doivent se résoudre à la libéralisation prônée par Gorbatchev. Celui-ci a du mal à convaincre les dirigeants de la bulgarie et de la « R.D.A. », mais il est très vite dépassé par les réformes entreprises dans les pays hostiles au « Grand frère » soviétique. En Hongrie, en Pologne, la sortie du communisme s’amorce dès Février 1989, par un processus naturel de libéralisation. En Tchécoslovaquie, le dramaturge dissident Vlacav Havel prend la tète de la « Révolution de velours », qui retire tout pouvoir au parti communisme. En R.D.A., des manifestations de masse poussent Erich Honecker à la démission en Octobre 1989 ; l’année suivante, la « R.D.A. » et la « R.F.A. » sont réunifiées. Dans l’Europe balkanique, le processus révolutionnaire est plus tardif et violent. Le 25 Décembre, le dirigeant roumain Nicolae Ceausescu est exécuté après une parodie de procès, mais les dirigeants du parti conservent en sous main leur autorité.

Très populaire à l’étranger – il reçoit en 1990 le prix Nobel de la paix -, Gorbatchev est de plus en plus contesté dans son propre pays où la perestroïka se transforme en révolution venue de la base. Les réformes économiques ont échoué, la production est désorganisée, les conditions de vie se dégradent ; en Juillet 1989, les grèves de mineurs d’Ukraine et de Sibérie témoignent de l’ampleur du mécontentement. La glasnost démythifie tout le système, l’opinion est écartelée entre l’opposition conservatrice et les partisans de réformes radicales. Le rôle dirigeant du parti est abandonné en 1990 ; Gorbatchev, élu président de l’U.R.S.S., est déstabilisé par la tentative de coup d’Etat des conservateurs en Août 1991. Dans le même temps, le pouvoir est confronté au réveil des nationalités, qui commence dans les pays Baltes et se poursuit dans de sanglants affrontements interethniques attisés par le renouveau de l’Islam dans la république du Caucase et d’Asie Centrale. Fin 1991, l’U.R.S.S. cède la place à la « C.E.I. » – Communauté d’Etats Indépendants-, à laquelle s’associent la plupart des ex républiques soviétiques, et où la russie prédomine. Mikhaïl Gorbatchev démissionne alors pour laisser la place à son principal opposant, Boris Eltsine.

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