Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
24 mars 2010

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1778 - 1780

cubaCuba, seconde moitié du XXème siècle :

L’opposition au dictateur Batista grandit après la fin de la seconde Guerre Mondiale, alors que la population supporte de plus en plus mal la domination Américaine. Né de l’annulation des élections de 1952 par le dictateur, le mouvement révolutionnaire de Fidel Castro se veut d’abord légal. Mais, le recours de Castro devant la cour des Garanties Constitutionnelles ayant été rejeté, celui-ci décide de passer à l’action directe.

De fait, dans un premier temps, aidé de ses partisans, Castro essaie de s’emparer de la caserne de la « Moncada », dans la province d’Oriente. Mais il échoue ; arrêté, condamné à 15 ans de réclusion dans l’île des Pins. Gracié peu après, il s’exile au Mexique, où il se lie avec l’Argentin Ernesto Guevara et le général Alberto Bayo. Ceux-ci l’aident à préparer un débarquement et arment le navire « Gramma », qui accoste sur la côte orientale de Cuba le 2 Décembre 1956. Dix jours plus tard, les troupes gouvernementales s’emparent des rebelles : une poignée d’entre eux parvient à se réfugier dans la « Sierra Maestra ». Surnommés « barbudos », ils recrutent et entraînent de nombreux paysans pauvres. En Avril 1958, ils disposent de forces suffisantes pour déclarer la guerre au régime de Batista, attaquent des casernes, multiplient les attentats urbains et accroissent leurs effectifs. Débordé, abandonné par sa propre armée, Batista s’envole pour les Etats-Unis le 1er Janvier 1959 alors que Castro et ses barbudos font une entrée triomphale à la havane. Le 16 Janvier, Castro devient Premier Ministre ; son frère Raul dirige les forces armées.

D’entrée, ni marxiste ni léniniste, le régime affiche sa volonté révolutionnaire, mais hésite sur la voie à suivre. La réforme agraire du 4 Juin 1959, assez modérée, fixe à 400 hectares le seuil d’expropriation des grands domaines, dont la terre est distribuée aux paysans démunis, et prévoit l’indemnisation des anciens propriétaires. Son application provoque un conflit avec les sociétés sucrières, qui demandent l’intervention de Washington. Quoique Eisenhower reconnaisse le nouveau régime, la suspicion s’installe, qu’un voyage de Castro aux Etats-Unis ne parvient pas à dissiper. Les crises se succèdent à partir de 1960 : les Américains réduisent le quota sucrier cubain sur leurs marchés, puis proclament l’embargo sur les exportations de biens d’équipement vers l’île. En réplique, Fidel Castro nationalise les biens américains et signe un accord commercial avec l’Union Soviétique, qui s’engage à acheter le sucre cubain, puis le pétrole. L’échec, en Avril 1961, de l’expédition anticastriste de la baie des Cochons soutenue par la « CIA » et par le président Kennedy, raidit l’opposition aux Etats-Unis : Cuba se déclare République socialiste marxiste léniniste et se place sous la protection de Moscou. Dix-huit mois plus tard, la crise des fusées met le Monde au bord de la guerre nucléaire. Enfin, une nouvelle loi agraire collectivise les terres d’une superficie supérieure à 67 hectares et crée sur le modèle soviétique des fermes d’Etat qui regroupent 70 % de la surface cultivée.

En 1962, Castro se met à galvaniser les foules par ses discours fleuves et des manifestations populaires. Tous les partis de gauche fusionnent dans les « Organisations révolutionnaires intégrées » - ORI -, dont il devient le premier Secrétaire. Dirigé par un Conseil des ministres relayé par des délégués du pouvoir central dans les provinces, le régime cubain ressemble désormais plus à une dictature du tiers monde qu’à une « démocratie populaire » d’Europe centrale. Le castrisme repose sur l’adhésion apparente des masses paysannes, la volonté et la certitude d’être un modèle pour les autres pays d’Amérique latine, un anti impérialisme Nord Américain virulent, d’ailleurs aggravé par les maladresses des Etats-Unis. Modèle supposé « exportable », la révolution cubaine est promue avec talent par Castro, figure marquante des pays non alignés en dépit de sa satellisation croissante dans l’orbite soviétique : prix Lénine de la paix et Etoile d’or, il fait adhérer l’île au Comecon, tandis que son armée sert les intérêts soviétiques en Afrique.

Cuba bénéficie pourtant d’une rapide croissance économique et sociale. L’irrigation permet la culture du riz ; la vigne, les fraises, les prairies artificielles apparaissent ; les plantations de café et d’agrumes, l’élevage sont développés, et le niveau de vie de la population connaît une nette amélioration. D’incontestables progrès médicaux sont accomplis – baisse de la mortalité infantile, éradication du paludisme, de la poliomyélite – et des hôpitaux modernes sont construits. L’instruction publique enregistre de nets succès contre l’analphabétisme, fait progresser l’enseignement primaire et secondaire. Le nouveau régime se donne pour objectifs d’éliminer le jeu, la mendicité, la prostitution. En revanche, l’industrialisation de l’île sur le modèle soviétique s’avère coûteuse et ses résultats décevants grèvent l’économie cubaine.

De plus, son hostilité vis à vis des Etats-Unis, si proches, contraint Cuba à un effort militaire hors de proportion avec ses ressources limitées ; assez vite, une économie de guerre est instituée et la population soumise à un strict rationnement alimentaire. La pénurie chronique altère quelque peu la confiance populaire initiale envers le régime castriste et explique les nombreuses campagnes de reprise en main idéologique du « Lider Maximo ».

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 657
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité