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Mes Univers
19 mars 2016

Mon regard sur elles

X2Dieu, que j'aime les femmes. Pour ceux et celles qui lisent régulièrement mes petits textes écrits à la « volée », je suis sûr que les mots que j'écris vous le démontrent aisément. Je n'ai aucun mérite pourtant. Je décris tout simplement ce que j'ai au fond de mon âme et de mon cœur. Je décris uniquement ce que je ressens pour elles, et ce que je ne pourrais certainement jamais exposer de vive voix. Comme vous le savez probablement, je suis handicapé. Pour des raisons diverses et variées qui ne sont pas toutes liées à mon hémiplégie partielle du coté droit, je ne sors pratiquement plus de chez moi. Les blessures que la vie m'a infligée depuis ma naissance sont si profondes, si marquantes, si anxiogènes, que l'écrit est, depuis longtemps, le seul refuge que j'ai trouvé afin de pouvoir m'exprimer sereinement.

A chaque fois que j'aborde ce sujet, c'est avec passion et avec tendresse que je m'adresse à elles. C'est avec un infini respect, une once de désir, une humilité sans bornes, que je leur dépeins ce que je ressens. Et il est exceptionnel que l'une d'elles me réponde, comprenne à quel point les émotions qu'elle suscite en moi sont profonds, sincères, véritables. Je suis convaincu qu'aucune de celles que j'admire tant, que j'idéalise ou que je vénère tant, est consciente des saisissements qu'elle fait naître en moi. A chaque fois que j'en croise une qui me touche, qui m'émeut, qui exacerbe ma sensibilité, c'est comme si je me transformais en l'un de ces papillons irrésistiblement attiré par un Soleil qu'il ne pourra jamais atteindre. Je redeviens cet enfant perdu, oublié, terrorisé, figé, parce qu'il ne réussit pas à contrôler ses émotions. Intérieurement, je pleure toutes les larmes de mon corps du fait d’être incapable de l'approcher, de lui relater cette incroyable vérité : « A l'instant même où je t'ai vu, à la seconde même où j'ai croisé ton regard, où je t'ai souri, où j'ai souligné ta silhouette de ce que celle-ci engendre en moi, je suis tombé sous ton charme. Bien-sûr, je n'ai aucune espérance à attendre. Je sais pertinemment qu'aucune rencontre, qu'aucun dialogue, qu'aucun partage, qu'aucun échange, quel qu'il soit, est possible. Tu as ta vie ; je n'y ai pas ma place. J'ai la mienne ; elle n'est constituée que de réflexions, que de Savoirs, que de Connaissances, que d'interrogations, en perpétuelles mutations. Mon univers est de livres, d'écrits, de solitudes et d'angoisses existentielles. Tu mérite mille fois mieux que cela. Pourtant, malgré cela, comment ne pourrais-je pas t'aimer ou te désirer irrévocablement ? ».

Je souffre beaucoup de cette incapacité à dépasser ces appréhensions. Peut-être suis-je un lâche ? Peut-être ai-je trop peur d'affronter cette Réalité dont la brutalité et l'indécence me terrifient. Peut-être me suis-je trop battu, et ne veuille-je pas faire subir à ces déesses qui m'emprisonnent sans le vouloir dans leurs filets, ces éternels cauchemars dont je suis le prisonnier quotidiennement ? Il y a un peu de cela ; mais aussi beaucoup d'autres choses. Et notamment, une loyauté, une pudeur, et une considération sans égal à leur égard. Mon honneur me dicte une règle à laquelle je n'ai jamais dérogé depuis que je suis en âge d'aimer : « Son bonheur, son épanouissement, sa sérénité, sont plus importants que les tiens. Si tu l'aime, si tu la désire, pense d'abord à elle avant de penser à toi. Ton envie d'elle, de lui faire l'amour, de partager sa couche, sont des tentations qui font appel à tes instincts les plus primaires et les plus décadents qui sommeillent en toi. Il est vrai que d'autres ne s'en soucient pas, n'éprouvent aucun regret ou aucun remord à tenter de les séduire, ou à essayer de les attirer dans leur lit. Evidemment, je serai hypocrite de ne pas avouer que, parfois, je n'admire pas leur facilité à les accoster, à converser avec elles, à les attirer, à les charmer, avant d'arriver à leurs fins. Personnellement, non seulement je me sens incapable d'agir de la sorte ; mais, en plus, je ne le souhaite pas. Ces agissements de prédateur, se préoccupant de son seul plaisir et de sa seule jouissance m’exècrent au plus haut point.

Et pourtant, que je révérai de tenir dans mes bras une femme telle que celles que je croise parfois dans la rue. Telles que celles que je croise plus ou moins souvent sur Facebook ou dans les forums littéraires auxquels je participe quotidiennement. Si belle, si resplendissante, si éblouissante, si lumineuse. Mon cœur bat alors la chamade sans que je ne puisse m'expliquer pourquoi. Je la regarde, je la dévisage, je tente, fugitivement, de me perdre dans son regard. J'essaye de graver chacun de ses traits dans ma mémoire. Je m'efforce d'immortaliser dans mon esprit sa silhouette, sa démarche, son maintien. Je songe à cet homme qui n'a pas conscience de la chance qu'il a de pouvoir partager sa vie, de pouvoir l'aimer, de pouvoir s'associer à chacun des instants – aussi infime soit-il – de son existence journalière. Puis, malheureux, anéanti, bouleversé, je m'en éloigne irrémédiablement, sachant que cette seconde emprunte d'intenses émotions, est en train de s'effacer pour jamais. Il s'agissait uniquement d'un fragment d’Éternité à ranger précieusement au cœur d'un imaginaire si dévastateur.

Cependant, ce qui me heurte le plus, ce qui m'afflige démesurément, c'est de songer aux malheurs dont ces femmes sont si souvent les proies. Aujourd'hui, dans un monde de plus en plus implacable, cynique, et foudroyant, le regard de l'homme sur la femme est avilissant. Celui-ci la considère fréquemment comme un objet de désir dont il a le « droit » de user selon son bon vouloir. Combien de femmes, dans les « cités », sont obligées de détourner le regard, sont contraintes d'oublier leur féminité, afin de ne pas se faire agresser sexuellement ? Combien de femmes, dans nombre de pays du Proche, du Moyen-Orient, sont soumises à leur père, à leur mari, au nom de la tradition ou de la religion ? Combien sont contraintes – même si elles ne l'admettront jamais – de se voiler, de se vêtir d'une burqa – Arabie Saoudite, Pakistan, Afghanistan, Iran, Irak, etc. -, au nom d'une idéologie dégradante ? Combien, en Occident, sont réduites à la précarité, sont le pilier essentiel de familles monoparentales qui ne parviennent pas à joindre les deux bouts, ou sont victimes de l’alcoolisme de leur conjoint. Combien sont moins rémunérées que leur mari ou leur conjoint, alors qu'elles accomplissent le même travail que lui ? Combien sont battues, humiliées, tuées, parce que celui avec lequel elle vivent est d'une jalousie maladive, parce qu'elle est regardée par lui comme sa « chose », son « bien » ? Combien sont seulement vues comme des « génitrices », des « reproductrices », des « inférieures », qui n'ont qu'à se taire et subir l'autoritarisme de leur amant ou de leur époux ?

Des centaines de millions, davantage ? D'un bout à l'autre de la planète, l'homme se prévaut de sa virilité, de sa supériorité. Il se voit comme le « Maitre », celui qui sait et auquel les femmes doivent obligatoirement se soumettre et obéir. Bien-sûr, dans nos pays occidentaux, il y a eu des avancées dans de nombreux domaines. Le droit de vote, l'avortement, la liberté sexuelle, l'émancipation, l'accession de tous les métiers aux femmes, etc. Or, lorsque je visionne des reportages évoquant les « tournantes », les maltraitances, les viols, le sentiment d'impunité de certains, je suis outré.

Moi qui aime les femmes, je ne peux que m'élever contre de tels traitements. Je ne suis pas certains que les individus qui les propagent accepteraient de les endurer. Mais en y réfléchissant, je me dis que cela ne leur ferait pas de mal, rien qu'une journée, de tenir leur rôle. Peut-être, ensuite, réviseraient-ils leurs jugements à leur encontre ? Peut-être seraient-ils plus vigilants, plus enclins à l'égalité homme-femme dans tous les domaines ? En tout cas, pour ma part, c'est parce que je les respecte, parce que je suis conscient de la discrimination dont elles sont souvent la cible, que je préfère m'effacer ; que j'ai choisi de ne pas les importuner. C'est pour ces raisons que j'ai décidé de laisser mon orgueil de mâle de coté, que je préfère les aimer secrètement. C'est aussi dans cette intention que j'estime plus important de leur offrir joie et bonheur, épanouissement personnel et plaisirs charnels à l'aide du seul don qui est le mien : l'écrit. Et c'est enfin pour cela que j'ai accepté de leur laisser le choix de me tendre la main… ou pas...

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