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Mes Univers
6 mai 2016

autobiographie, pages 143 à 145 / 312

X1Je reviendrais sur les différentes péripéties de mon existence pour le moins chaotique plus tard. Peut-être. Cela dépend de l’intérêt suscité par ce texte dans lequel je me livre à cœur ouvert. Il faudra, de toute façon, que je revienne des années en arrière afin de compléter certaines périodes particulièrement troublées, et qui m’ont profondément heurté. Des périodes qui sont partiellement à la source de l’homme que je suis aujourd’hui, et de ma vocation d’écrivain. Notamment aux alentours des années 1987 – 1989 qui ont été déterminantes.

 

Pour l’instant, je voudrais dire ceci : en me lisant, ceux et celles qui parcourent mes pensées mises par écrit, penseront que j’ai eu beaucoup de courage d’affronter toutes ces épreuves. En explorant celles-ci de l’extérieur, je ne pourrais qu’être d’accord avec eux. Cependant, ils doivent comprendre que je n’ai pas eu le choix. On ne m’a jamais laissé le choix en fait. Mon handicap, les maltraitances, les rejets, les moqueries, je ne les ai jamais souhaitées. C’est mon environnement qui me les a imposées. Et ce, jusqu’à me mettre à genoux, que soit physiquement, psychiquement, moralement, intimement. J’ai parfois hurlé dans le silence. Personne ne me répondait ; personne ne me tendait la main, ne m’épaulait, ne m’aidait. Mes amis (quel que soit le lieu et les milieux que j’ai fréquenté), avaient leurs propres problèmes, leurs propres préoccupations. Par ailleurs, ils se sentaient démunis, impuissants, incapable de me venir en aide. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont fait que la plupart d’entre eux m’ont fui à un moment ou à un autre. Déjà, parce qu’ils n’étaient pas à l’aise d’être aux côtés d’un homme perpétuellement malheureux, en souffrance, déchiré, torturé. Ce que je leur montrais de moi faisait fuir la plupart des compagnons et de mes amis (de jeux de rôles surtout, puisque c’est dans ce milieu que j’y avais mes principaux amis ou mes principales connaissances). Puis, ils avaient leurs propres vies à mener. Et j’ai encore le sentiment aujourd’hui que, parfois, en dehors de nos séances, j’étais davantage un boulet qu’ils traînaient derrière par sympathie pour moi, qu’autre chose. C’est terrible à décrire, j’en conviens. Mais mes émotions exacerbées lorsqu’ils étaient en couple, mon sentiment d’abandon, ce flot de larmes intérieures que je ne parvenais que rarement à évacuer physiquement, était un poids dont je n’ai jamais réussi à me débarrasser à cette époque de mon existence afin de profiter pleinement des joies – différentes – que celle-ci me procurait.

 

Que voulez-vous, on désire toujours ce que l’on ne possède pas. Et on n’estime jamais à sa juste valeur ce que l’on a. Sauf quand on le perd ou quand on est sur le point de le perdre.

 

Car, à de rares exceptions près, je n’ai jamais manqué de rien matériellement. Mes parents n’étaient pas fortunés : mon père était fonctionnaire – inspecteur divisionnaire au ministère de l’intérieur, ainsi que je l’ai déjà évoqué dans un autre chapitre -, et ma mère, femme au foyer. Je reviendrais certainement ultérieurement sur les vicissitudes familiales que j’ai vécues. Elles sont tellement nombreuses, diverses, et parfois incroyables. Je suis convaincu que plusieurs aspects sont hors du commun et n’adviennent qu’exceptionnellement. Je vous en laisserai seuls juges. Mes grands-parents maternels étaient des personnes aisées qui ont réussi leur carrière professionnelle. J’en suis heureux pour eux ; mais chaque médaille, aussi brillante et attrayante soit-elle, à ses revers. J’en reparlerai aussi. Mes grands-parents paternels, eux, étaient des rapatriés d’Algérie, des « pieds noirs », qui, après 1962, ont toujours vécu, modestement, à Marseille. Là aussi, je concède que mon passé est assez rocambolesque et digne de roman par certains points. En tout cas, que ce soit moi, ou les autres membres de ma famille, nous n’avons jamais manqué de rien. Enfant, j’ai été gâté par mes grands-parents (surtout maternels). Malgré tout, qui aurait pu deviner que ma mère, ma sœur, moi, et un temps mon frère cadet, étions en permanence assis au-dessus d’un volcan qui a fini par exploser en 2004. J’aurai, là aussi, peut-être l’occasion d’en reparler plus longuement plus tard.

 

Ce que je veux surtout partager aujourd’hui, c’est quelque chose de plus personnel, de plus intime. Quelque chose qui pourra paraître à beaucoup improbable ou incroyable. Et pourtant, je ne fais que relater la réalité telle que je l’ai vécue et ressentie.

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