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Mes Univers
4 juillet 2016

autobiographie, pages 261 à 263 / 312

ZCombien de fois au cours de ma vie, m’a-t-on répété ces mêmes mots à peu de choses près ; avant et après cet épisode particulier. Ils ont contribué à ma souffrance toute ma vie. Ils ont contribué au fait que je n’osais jamais aller vers les jeunes femmes qui me plaisent, comme je l’ai déjà expliqué. Ce qui était assez différent cette fois-ci, c’est que ses paroles venaient alourdir une situation inexcitable dans laquelle je m’engluais de plus en plus. J’avais peur au point d’en faire des cauchemars toutes les nuits quand je parvenais à m’endormir. Or, je dormais peu, tellement mon esprit était accaparé par ces épreuves.

J’étais donc dans un état de nerfs à la limite de l’explosion lorsque je me suis rendu chez mon neurologue. Et, lorsque je me suis retrouvé devant lui, finalement, j’ai craqué. Secoué de soubresauts convulsifs, de larmes de désespoir, j’étais prêt à me taper la tête contre les murs devant lui. Je me griffais les bras, hurlais presque. Inquiet, mon médecin s’est aperçu que j’étais à bout ; que ce serait dangereux de me laisser repartir dans ces circonstances. Il m’a fait hospitaliser d’office pour une cure de repos.

J’y suis resté deux à trois semaines il me semble. Quand je suis rentré à l’hôpital, je possédais le minimum sur moi. Heureusement, j’avais tous mes papiers – carte d’identité, sécurité sociale, etc. Mais je n’avais que les vêtements que je portais. J’ai tout de même eu l’autorisation de téléphoner à mes parents, qui se trouvaient alors dans leur maison de la Sarthe. Mon père est tout de suite monté à Paris. Il m’a apporté à l’hôpital le minimum pour que je puisse y résider correctement. Il est reparti pour la Sarthe, mais a fait plusieurs allers retours afin de prendre de mes nouvelles. Et au terme de mon hospitalisation, après deux ou trois jours passés à mon appartement, il a pensé que la meilleure solution pour moi, serait qu’il me conduise jusqu’en Sarthe pour que je m’y repose le plus longtemps possible. Mon neurologue m’a accordé un congé de longue maladie. Durant mon séjour à l’hôpital, évidemment, on m’a ausculté minutieusement. J’ai eu droit à nombre de scanners, d’IRM, etc., pour être certain qu’il n’y avait pas autre chose qui se cachait derrière tous ces symptômes. Mais non, son diagnostic a été sans appel : il s’agissait d’un épuisement généralisé, accompagné d’une forte dépression nerveuse.

C’est ainsi que j’ai définitivement laissé la capitale derrière moi, et que je n’y suis jamais revenu. A quoi bon, ma carrière à l’Education Nationale était terminée. J’étais dans un état physique et psychologique lamentable. Mon père s’est donc occupé de résilier le bail de mon appartement et toute la paperasserie inhérente à ma non-titularisation. Il s’est aussi occupé de mon déménagement, et toutes mes affaires se sont retrouvées au bout de quelques temps dans des cartons. Lesquels se sont accumulés dans le garage de la demeure de ma famille. Ils y sont restés tout le temps où je suis resté en convalescence chez eux. Qui a duré environ deux ans ; avec un retour de quelques semaines de repos forcé à l’hôpital de Laval.

Ma mère, de son coté, a repris mes comptes bancaires en main afin de les assainir. J’ai échappé de peu au dossier de surendettement à la Banque de France. Par contre, pendant deux ans, je n’ai plus dépensé un centime. Et, à force de volonté, de conseils avisés de ma mère, de contrôles de mes rentrées et de mes sorties d’argent, j’ai progressivement pu rembourser un, deux, trois, etc. organismes de crédits. Mes finances se sont allégées. J’ai pu, de nouveau, avoir accès à une carte bancaire de retrait limité. Et durant une année supplémentaire, je me suis contenté de celle-ci sous l’œil vigilant de ma mère.

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