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Mes Univers
2 août 2016

Confession, seconde partie :

X3Cela peut probablement paraître difficile à croire, mais pour ne pas en perdre le fil, pour ne pas oublier ou négliger tous les éléments qui composent cette trame générale, je dois y consacrer l’ensemble de mes ressources intellectuelles. Je dois utiliser la totalité de mes connaissances. Il n’y a que de cette manière que ce genre de projet peut être mené à terme. Enfin, c’est mon opinion et ma façon de fonctionner ; chacun a la sienne, bien entendu. Mais c’est de cette manière que je travaille et que j’ai toujours travaillé. Il n’y a que comme cela que je donne le meilleur de moi même.

Malheureusement, comme je viens de le décrire brièvement, mon existence a souvent été jalonnée d’épisodes qui m’ont obligé à abandonner mon activité littéraire. Or, chacun sait que pour écrire, un auteur a besoin de s’isoler du reste du monde le temps de mener son roman à terme. Comme un bébé qui a besoin de neuf mois dans le ventre de sa mère pour être conçu et totalement viable, un écrivain a besoin d’un certain nombre de mois – ou d’années dans quelques cas – pour engendrer de façon la plus satisfaisante le récit qui le possède. Oui, je crois que l’on peut dire cela de cette manière, l’auteur est possédé par son œuvre, plutôt que le contraire. Comme une évidence, celle-ci se déverse toute seule de son esprit, et ses doigts ne sont que des intermédiaires lui permettant de la coucher sur le papier. Il a besoin de s’en libérer. Il a besoin que son esprit se détache du récit auquel il est enchaîné. Tant qu’il n’en sera pas délivré, il ne pourra pas avoir l’âme en paix. C’est d’ailleurs pour cette raison que, personnellement, souvent, il m’arrive de me lever la nuit afin de rédiger quelques notes sur la feuille installée à cet effet à coté de mon ordinateur. Sinon, je ne pourrais pas me rendormir, et l’idée qui aura surgi me trottera continuellement dans la tète.

Puisque je suis ainsi stoppé dans mon élan – comme un athlète en pleine compétition sportive que l’on interrompt lors de la phase ultime de son championnat -, il m’est très difficile, voire impossible, de reprendre sereinement le fil de mon texte. Mon esprit est en effet pollué par d’autres préoccupations ; ma concentration est mise à rude épreuve ; et il m’arrive, hélas, de perdre le fil de mon histoire. C’est pour cette raison, je le répète, que tous les auteurs s’isolent le temps d’écrire leur roman. C’est pour cela que leur famille leur facilite la tache en faisant en sorte que rien ne vienne les perturber ou les interrompre. C’est pour qu’ils ne soient pas dérangés que leur famille prend en charge tous les petits tracas du quotidien.

En ce qui me concerne, et c’est pour cette raison que j’insiste particulièrement sur ce point précis, je n’ai jamais l’opportunité de m’isoler une année entière pour qu’il mener à terme chacun de mes romans. Au bout de quelques jours ou quelques semaines, un élément extérieur vient toujours briser cet élan créatif dont je suis pourvu. D’un autre coté, mes proches et ma famille ne prennent pas au sérieux mon travail d’écrivain et viennent sans cesse perturber ma concentration : combien de fois ceux-ci m’a-t-on m’interrompent t’ils pour une raison ou pour une autre, alors que mon esprit est totalement accaparé par la rédaction d’une phrase ou d’un paragraphe qui nécessitaient toute mon attention ? Je suis également quelqu’un d’extrêmement sensible, torturé même, par le regard que la plupart des gens posent sur mes choix de vie. Car, le fait est que j’ai décidé de consacrer mon existence aux livres et à l’écriture. Mais, d’un autre coté, mes tentatives de mener à terme chacun de mes romans m’ont paradoxalement coupé du reste du monde. Je ne parle bien entendu pas de mes proches ou de ma famille. Je songe plutôt à toutes ces personnes qui sont aussi passionnées que moi par l’univers de l’écrit, que j’ai côtoyé lorsque j’ai travaillé à la Bibliothèque Nationale – 1992 – 1995 -, et que je n’ai plus recroisé par la suite. Bien entendu, j’ai croisé beaucoup de gens ensuite au cours de mon existence, et ce, jusqu'à aujourd’hui. Hélas, la majorité d’entre eux a dénigré mes recherches et mon choix de devenir écrivain. C’est en effet après mon passage à l’Éducation Nationale – 1999 – 2002 -, que j’ai décidé de me consacrer entièrement à l’écriture. A partir de ce moment là, certains d’entre eux se sont mis à m’humilier pour ce que je suis en tant que personne se réclamant d’un monde littéraire et intellectuel qu’ils dénigrent sans le connaître. Ils ont fait tout ce qu’ils ont pu – pour les plus virulents – afin de me faire plier à leurs choix de vie, à leurs décisions, à ce qu’ils considéraient être le meilleur pour moi. Bref, ils m’ont empoisonné l’existence, ont pollué la tranquillité d’esprit qui m’est nécessaire pour pouvoir écrire sereinement. Et ainsi, ils m’ont empêché de donner le meilleur de moi même sur toute la durée de rédaction d’un roman complet.

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