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Mes Univers
8 août 2016

Blessures du passé, seconde partie :

X3

Enfin, le troisième livre que je dévorais quotidiennement, c'est chez moi qu'il se trouvait. Comme ce l'est toujours d'ailleurs, il était rangé dans ma table de chevet ; je le lisais chaque soir après être revenu à mon domicile, et avant d'éteindre ma lampe et de passer une nuit salvatrice. Ou alors, le week-end, lorsque je n'étais pas occupé à étudier les textes historiques, mythologiques, légendaires ou occultes, de la Bibliothèque de l’Arsenal, que j'avais empruntés.

Je ne regretterai jamais cette période de ma vie ; car c'est elle qui m'a ouvert les portes de la connaissance, et m'a permis d'emprunter le chemin de la Sagesse et du Savoir que je suis aujourd'hui. Cette route était inscrite dans mes gènes depuis ma plus tendre enfance, comme je l'ai déjà dit. Et si mon entourage ne m'avait pas tant dédaigné, si je n'avais pas été maintes fois blessé, brisé, humilié, violenté, je ne l'aurais jamais pris.

Cela en valait t'il la peine, peux t'on s'interroger ? Je ne le sais pas en vérité. Étais t'il nécessaire que je subisse tant de peine et de souffrance pour en arriver là, pour aviver cette flamme qui a toujours sommeillé en moi, et qui, aujourd'hui, embrase totalement mon âme ? Il y a tant de manières de se révéler, j'en suis convaincu. Il y a tant de façons de partager avec les gens qu'on aime ce qui fait de nous ce qu'on est réellement. Dans mon cas, on ne m'a pas demandé mon avis ; je n'ai pas vraiment eu le choix. Car, cette désillusion perpétuelle du fait d'être mis à l'écart, de ne pas avoir le droit de montrer ma véritable personnalité aux personnes que je fréquentais - pire encore, à partir de l'adolescence, aux jeunes femmes vers lesquelles mes sentiments évoluaient - ont amplifié mon désir de me réfugier dans un monde où nul ne pouvait m'atteindre. Cette profonde blessure - si profonde que j'ai aujourd'hui encore l'impression qu'il s'agit d'un gouffre sans fonds en permanence sur le point de m'avaler - a exacerbée ce désir de me révéler autrement. De n’exister qu’au travers des textes, des poèmes, ou des romans que je concevais ; que je conçois. Ces derniers m'ont constamment servi d'exutoire aux multiples sévices moraux et physiques, aux idéaux et aux élans émotionnels, auxquels j'ai, depuis toujours, été confronté. Ils n'ont cessé de s’évader de mon Esprit à l’aide des mots avec lesquels je jonglais. Je n'ai cessé de les décrire au sein de mes œuvres fictives ou plus personnelles. J'ai plusieurs fois eu la naïveté de croire que l'une de mes lectrices privilégiées, l'une de celles avec laquelle j'ai momentanément le plus d'affinités, creuserait pour tenter de discerner ce qu'ils dissimulaient. Mais, à chaque fois, pour une raison ou pour une autre, peu importe en réalité, celle-ci s'est rapidement détourné des textes que je lui dédiais ; alors que je commençais à peine à lui offrir une place au cœur de ma Réalité.

Ces mots que j'écris aujourd'hui ne sont rien comparés à l'effroi d’alors, et qui accable toujours mes plus intimes pensées. Ils ne sont rédigés afin de décrire ce constat qui m'oblige à être quelqu’un dont l'existence est destinée à être figée. Alors que mon vœu le plus cher, mon rêve le plus extraordinaire, est de partager tout ce que je sais, tout ce que je suis, avec ces centaines, ces milliers de personnes, que je croise ici, bas. Alors que j’aimerai tant leur montrer que ce que j’éprouve pour elles, fait parti de la substance vitale dont je suis constitué.

Je sens pourtant que ce lien qui m’unit à elles se dissout un peu plus chaque jour, et m’éloigne davantage d’elles. La main que je tends si souvent dans leur direction, le bref dialogue que je partage avec elles, me permets de m’évader de cette prison perpétuelle à l’intérieur de laquelle je suis enfermé depuis ma plus tendre enfance. Mais cela ne sers à rien, puisqu’elles ne réalisent pas combien elles comptent pour moi ; combien leur compagnie me touche, m’émeut, vivifie mon cœur et mon âme.

Pour être totalement franc, j’aimerai tant que l’une de ces jeunes femmes à la beauté, à la personnalité, à l’intelligence, pour moi quasi-irréelles, qui se cachent parmi elles, ait sa curiosité attisée. Qu’elle ose franchir ce mur, entre nous, dressé. Qu’elle m'accueille au sein de son univers, de la même façon qu'elle est la bienvenue dans le mien. C'est en effet en abolissant les frontières qui me séparent de cette dernière de laquelle j’espère susciter l’intérêt, que je pourrais véritablement me révéler. Non seulement cela, mais aussi, m'aidera à aller vers tous ces autres gens à qui je souhaiterais tant davantage donner. Je suis convaincu que c’est à cette seule condition que je serai assez fort pour détruire la peur de l’extérieur dont je suis victime depuis tant d’années.

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