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Mes Univers
9 janvier 2017

Tant d'épreuves, troisième partie :

X3A une époque aussi, je me suis scarifié. Comme cette jeune fille qui a témoigné lors du débat qui a suivi « Moi, Marion, treize ans pour toujours ». Car l'image que j'avais de moi-même était monstrueuse ; je n'éprouvais que haine et désespoir face au handicap et à la maladie dont j'étais pourvu. Durant ma scolarité, ces jeunes qui m'avait tant fait de mal pendant des années en s'acharnant sur moi, m'avaient peu à peu fait prendre conscience que je n'avais pas ma place dans ce monde. Que, quoi que je fasse, quelle que soit la direction vers laquelle mes yeux se tournaient, ce qui me serait renvoyé ne serait que dédain, moqueries, rejets, destruction psychique. Je ne mentionne même pas les dégâts irréparables occasionnés par ces jeunes femmes qui ont souligné que, « si j'étais quelqu'un de bien, avec lequel elles prenaient plaisir à discuter, à fréquenter – sans que cela se sache -, elles auraient honte de « sortir avec moi ».

Comment, après tout cela, peut-on avoir confiance en soi ? Souvent, j'entends nombre de mes correspondants et correspondantes qui lisent ce que je publie ici et ailleurs, me dire que j'ai un « don » pour l'écriture. Que je devrais être fier, que c'est formidable, etc. Je les crois volontiers. Mais si j'ai développé ce que je considère être comme un « Art », c'est parce que j'ai cheminé sur cette route qui a été la mienne depuis l'enfance. Si je n'avais pas été moqué, repoussé, blessé, humilié, je ne me serai pas réfugié dans la lecture, puis, à l'adolescence, dans l'écriture. Si, ensuite, à force d'être malmené de poste en poste provisoire, je n'aurai pas travaillé à la Bibliothèque Nationale. Je n'aurai pas entrepris mes recherches en parallèle sur l'Histoire, la Mythologie, la Philosophie, etc. A l'aube des années 2000, si je n'avais pas passé le concours « adapté » pour les personnes handicapées afin d'entrer à l’Éducation Nationale, si aussitôt, mes employeurs ne m'avaient pas imposé des fonctions pour lesquelles mon handicap n'était pas compatible, au bout de trois ans, je n'aurai pas vécu de burn-out et de dépression. Et je n'aurai pas pris la décision ferme et définitive – au regret de ma famille – de consacrer le reste de mon existence exclusivement à l'écriture.

Ceci n'est qu'un bref résumé de ces années-là. Néanmoins, chaque étape de ce chemin émaillé d’embûches, de souffrances, de blessures, de solitudes, de déchéances, etc. a été une pierre supplémentaire qui me conduit à écrire ces mots aujourd'hui. Elles m'ont irrémédiablement poussé là où je suis. Elles m'ont appris que ma seule, ma véritable, place, était hors du monde. Que mon « destin » était d'écrire. Qu'il n'y avait que par ce moyen que je pouvais me révéler tel que je suis vraiment, et non pas tel que le regard des autres me considère. Cela a été épuisant, destructeur, cauchemardesque. Cela m'a parfois conduit aux portes de la folie ou de la mort. Néanmoins, le moteur qui m'a animé durant toutes ces années, en dépit de tout ce que je viens de décrire succinctement, ce sont les livres et l'écrit.

Je suis intimement persuadé que si ce moteur n'avait pas été présent en moi depuis ces jours sombres du collège, je n'aurais pas survécu. Car à chaque difficulté, à chaque blessure, à chaque fois que j'ai été rejeté dans l'obscurité d'où je souhaitais sortir par tous les moyens, c'est ce qui m'a retenu en ce monde : chaque jour, poursuivre mes recherches sur tous les sujets qui me passionnent et me fascinent tant, qui m'interpellent et m'interrogent tant ; et dont mes « Brèves Philosophiques », mes « Mémoires », « le Manoir des Ombres » ne sont que quelques maigres reflets. Chaque jour, durant toutes ces années, le fait de construite « De Deiteus Mythica » et ses 1800 pages – il m'a fallu cinq ans pour remettre mes notes manuscrites de la Bibliothèque Nationale en ordre, et parvenir à ce résultat -, m'a maintenu debout. Ça a été ma force, au moment où je désirais tout lâcher. Alors que mon univers s'écroulait autour de moi, c'est ce qui m'a aidé à franchir les caps tempétueux qu'il déchaînait autour de moi.

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