Tant d'épreuves, cinquième partie :

En même temps, je ne suis pas le plus à plaindre. Dans mon malheur, mon parcours m'a mené là où je suis aujourd'hui. Tout le monde n'a pas cette chance. Il y en a qui sombrent dans la violence, dans la délinquance, dans l'alcool, dans la drogue, fans l'extrémisme, ou qui se suicident. Il y en a qui sont sans-abri, qui vivent dans des pays en guerre, qui voient leurs familles décimées. Donc, malgré tout, je suis conscient qu'il y a pire que moi. Est-ce réconfortant ? Non, parce que cette injustice, cette barbarie, ce mépris vis-à-vis de son prochain me mets en colère, me révolte, me révulse. Donc, par mes mots, par mes témoignages, j'essaye de contribuer à faire comprendre qu'il y a d'autres routes empruntables pour qui ose s'y engouffrer. J'en suis le meilleur exemple, avec tout ce que j'ai subi. Et là où je suis arrivé aujourd'hui. Tout n'est pas parfait pour moi. Cependant, cela aurait pu être pire, mille fois pire.

C'est ce message que j'aimerai faire passer, pour conclure. Il n'y a pas de fatalité. Il faut se battre, toujours se battre, encore se battre. Même lorsqu'on est fatigué, usé, au bout du rouleau. Même lorsque tout nous apparaît sombre, terrifiant, irrémédiable. Même lorsqu'on est seul, même lorsqu'on est repoussé, abandonné, humilié. Même si cela nous semble impossible, même si les murs paraissent infranchissables. L'expérience, au travers de tous les écrits soulignant mon parcours personnel, sont là pour en témoigner, il y a toujours des possibilités auxquelles nous n'aurions songé, qui peuvent apparaître devant vous. Toujours.

Pour ma part, tout ce que je demande, humblement, les larmes aux yeux, presque, c'est que ceux et celles qui représentent cette lumière pour moi, ne me renvoient pas dans les ténèbres...