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Mes Univers
11 janvier 2017

La Bibliothèque Nationale :

X2Hier soir, quand j’ai visionné le reportage de TF1 sur les bâtiments de l’ancienne Bibliothèque Nationale situés rue de Richelieu à Paris, et en train d’être rénovés, j’en ai presque eu les larmes aux yeux. Tout à coup, une myriade de souvenirs sont remontés à la surface. Des images de moi déambulant dans ses couloirs et dans ses salles, assis à ses tables environné de monceaux de livres à étudier, se sont imposées à ma mémoire.

 

A ce moment-là, j’étais à table, dînant avec ma mère et ma grand-mère notamment. Et je leur ai dit : « Là-bas, je me sentais chez moi. ». Car, en effet, c’est le lieu, durant toutes mes années d’errance à travers la France, emménageant ici ou là au gré de mes obligations personnelles ou professionnelles, où je me suis senti le plus en accord avec moi-même et avec mon environnement.

 

Après cette période d’un peu plus de trois ans, plus jamais je n’ai retrouvé cette sérénité, cette paix mêlée de passion, de fierté, et d’avidité intellectuelle qui fait partie intégrante de ma personnalité. Plus jamais, j’ai eu l’impression d’être à l’endroit où j’étais à ma place, où ma vocation de littéraire, de chercheur en Histoire, avaient la possibilité d’être valorisée, mise en avant, honorée ou respectée.

 

J’ai dû, au fil des années suivantes, mettre de coté de ce que je suis, jusqu’aux tréfonds de mon âme et de mon cœur. J’ai dû les taire, les museler, les dissimuler. Parce qu’elles n’étaient pas en phase avec les gens – y compris dans ma famille – que je rencontrais. Moi qui ne vivais qu’au travers des livres, des idées, des réflexions philosophiques, des récits historiques, religieux, spirituels, je n’étais pas à l‘endroit qui me convenais.

 

Je n’ai, alors, qu’exceptionnellement croisé la route de personnes dans l’esprit et le cœur desquelles cette même volonté de se dépasser soi-même cérébralement résidait. Cette curiosité insatiable mêlée de désir jamais assouvi. Ce désir inexpugnable de découvrir de nouveaux horizons. Ce désir irrépressible de franchir de nouvelles frontières, d’explorer de nouvelles formes de sagesse. Ce désir inépuisable de scruter de nouvelles connaissances, je n’ai jamais pu me la réapproprier.

 

J’ai tenté, à de multiples reprises, de retrouver ce chemin familier dans chaque endroit où j’ai par la suite vécu. J’ai essayé d’approcher des personnes qui – je le supposais – avaient cette même démarche que la mienne. Qui considéraient comme futiles les ragots du coin, que les querelles ou les rumeurs du voisinage. Qui voyaient comme égoïstes les discussions autour du « métro-boulot-dodo », les « qu’est-ce-qu’on mange ? ». Qui regardaient comme petits les entre-soi ou les gargarismes pleins de vanité et d’orgueil.

 

Rares ont été ceux et celles dont j’ai arpenté les mêmes sentiers, qui cherchaient, comme moi, « autre chose » que tout cela. Alors qu’à la Bibliothèque Nationale, chaque jour, les hommes et les femmes que j’y rencontrais étaient animés de cette même envie de voir « plus loin que soi ». Alors qu’en ce lieu, ceux-ci s’avançaient en permanence au-delà des affres d’un monde où le savoir, la curiosité – sur maints sujets – était banni, voire déconsidéré, risible, à moquer…

 

Je suis fabriqué ainsi. Ces traits appartiennent à mon ADN, à ma personnalité. Je suis incapable de fonctionner autrement ; mème si je le désirais. A plusieurs reprises, j’ai essayé de me forcer à obéir à d’autres règles – volontairement ou non. Le seul résultat que j’en ai retiré a été d’innombrables blessures, des souffrances qui marquent mon existence pour toujours. Mêlés d’une incompréhension et une intolérance des membres de ma famille, à l’égard de l’individu que je suis réellement. Mêlés d’une tristesse et un désarroi sans frein de ne pas avoir eu la chance ou l’opportunité, depuis, d’échanger, de dialoguer, de rencontrer, de me lier amicalement, avec des personnes dont l’action est apparenté à la mienne.

 

Il n’y a qu’ici qu’au fur et à mesure de mes publications – depuis trois ans maintenant – que j’ai, un peu, pu arpenter les sentiers que j’ai jadis fréquenté au sein de la Bibliothèque Nationale. Que j’ai connu – que je connais – des personnes qui ont les mêmes préoccupations, les mêmes valeurs, que les miennes.

 

Elles sont rares. Il m’a fallu bien des pérégrinations, bien des épreuves, bien des tourments, pour y parvenir. Pour m’ouvrir à eux ou à elles. Il m’a fallu bien des efforts pour qu’ils ou elles nouent un lien amicaux avec moi.

 

Cependant, alors que je désirerai, plus que tout au monde, les côtoyer dans la réalité de la même manière que c’était le cas à la Bibliothèque Nationale, je ne le peux pas. Leurs raisons diverses et variées sont honorables et respectables. Alors que c’est mon vœu le plus cher ; car cela m’autoriserait à retrouver cette lumière qui brillait au fond de moi tandis que je longeais ses couloirs et ses salles de lecture. Au sein de cet édifice dédié au Savoir, où j’étais véritablement chez moi. Où j’étais l’homme que je suis réellement.

 

Mon Dieu, que je serai heureux, épanoui, en marchant aux cotés de ces hommes et de ces femmes dont la lumière effleure mon âme lorsque je communique avec eux ou elles ici ou ailleurs. Je pourrai être qui je suis réellement Je m’échapperai de cette langueur, de cette tristesse, auxquelles je suis enchaîné par devers moi. Cette lumière qu’ils ou qu’elles ont en eux et elles, et qui m’attire irrésistiblement. Parce qu’ils ou elles me considèrent comme leur égal ; et non pas comme celui qui gène, qui doit se taire, parce que je ne corresponds pas aux normes édictées par cette majorité dont je suis le jouet.

 

En tout cas, une chose est sûre, malgré tous ces aléas : j’ai aimé ce passage à la Bibliothèque Nationale ; je m’y suis trouvé. J’y ai découvert ma vocation, ce que mon esprit est capable de créer, de transmettre, d’offrir. C’est pour cette raison que si je suis suivent malmené, humilié parfois, rabaissé, invectivé, insulté au sein de ma quotidienne Réalité, jamais je ne renierais pas cet homme que je suis et qui est né là-bas...

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