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Mes Univers
2 avril 2017

Invisible au regard des miens, seconde partie :

 

X1Je suis conscient que, malgré tout, nous ne sommes pas les plus malheureux du monde ; loin de là. Il y a toujours pire que soi lorsqu’on observe ceux et celles qui vivent dans la faim, dans le froid, dans la peur ; lorsque la guerre, la maladie, la mort, la misère, les ravagent et les emportent sans discernement. Et malgré mon handicap, malgré mes pleurs parfois, malgré cette solitude que je ressens au plus profond de moi de temps en temps, je ne devrai pas me plaindre de mon sort. Je devrai l’accepter, m’y soumettre sans rechigner. Le regarder en face pour l’adopter tel qu’il se livre à moi.

 

Je devrai certainement accomplir davantage pour ma famille que je ne le fais. Ne plus me lamenter qu’elle ne s’intéresse pas – ou peu – à mes centres d’intérêts ; à mes réflexions philosophiques, à mes écrits, textes, exposés, poèmes, nouvelles, ou recherches historiques. Je devrai me sentir concerné par leurs préoccupations quotidiennes, leurs soucis journaliers, tels que « qu’est-ce que l’on va manger aujourd’hui ou demain ? » ; « les voyages que nous avons effectués jadis » ; « les tracas sur le club hippique, sur la gestion des batteries de poulets du compagnon de ma sœur », etc. Ces mêmes thèmes qui reviennent sans cesse et sans cesse sur le devant de la scène à chaque repas, à chaque fois que nous nous rencontrons. Je devrai faire davantage d’efforts en ce sens, j’en suis conscient.

 

Je m’en veux tellement d’en être incapable. Que ce soit au-dessus de mes forces. Que, dès que ces éléments reviennent – quotidiennement – sur le devant de la scène, je ne puisse le supporter. Rien que de penser à la réaction qui est la mienne dans ces instants-là, je me hais tellement. Je me déteste à hurler de répugnance à mon encontre. Je songe que je souhaiterai être quelqu’un d’autre, afin de pouvoir leur faire plaisir ; afin de convenir aux desseins qui sont les leurs en ce qui me concerne.

 

Je me méprise farouchement d’être l’homme que je suis. Cet intellectuel, plongé en permanence dans ses livres, dans ses textes qu’il rédige à longueur de journée, dans ses pensées tournées vers l’Histoire, l’actualité, les questionnements sur l’avenir de l’Humanité, la Religion, la Cosmologie, etc.

 

Ces mêmes choses qui, depuis que je suis adolescent, ont contribué à ce que mes camarades de classe, les gens que j’ai croisé ici ou là dans leur grande majorité, me voient comme un étranger. Inévitablement, instinctivement, quasi-systématiquement, me regardant comme un intrus dans les conversations menées par les uns et par les autres. M’adressant la parole, me demandant mon avis sur tel ou tel thème qu’en dernier recours. Quand personne n’a plus rien dire et, qu’un instant, un silence gênant s’installe parmi les convives.

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