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Mes Univers
16 mai 2019

Ecrire ; je m'interroge :

X1Écrire est un exercice extrêmement intime. C'est aussi un exercice extrêmement éprouvant physiquement et mentalement. Cela demande une grande concentration, une attention de tous les instants. Cela exige de nombreuses heures à rester penché sur le clavier de son ordinateur, dans la solitude et le silence. Cela réclame une multitude de relectures, de corrections, d''extractions de lourdeurs, de mots, phrases, paragraphes, inutiles ou répétitifs. Cela requiert d'en ôter régulièrement fautes de grammaire, d'orthographe, de ponctuation. J'en passe.

 
Parfois, quand j'écris des textes ici durant des heures, je me demande à quoi ça sert. Je me demande si je ne ferais pas mieux de consacrer tout ce temps et toute cette énergie à la rédaction de mes Chroniques Personnelles.
 
En effet, à chaque fois que j'entreprends la retranscription de mes pensées, de mes réflexions historiques, philosophiques, idéologiques ici, je suis conscient que bien peu de personnes vont prendre le temps de les lire. Beaucoup ne vont que les survoler, partant du principe que des textes aussi longs n'y ont pas leur place. L'immense majorité va uniquement remarquer brièvement l'image qui les accompagne. Quelques-uns, quelques-unes, éventuellement, vont les liker. Sans chercher à aller plus loin, sans chercher à comprendre ou compléter ce que j'y dévoile de ma pensée en se référant aux autres textes élaborés par moi précédemment sur le même sujet.
 
Chaque fois pourtant, je ressors de chaque séance de rédaction épuisé, lessivé. Il me faut au minimum une heure, avant de récupérer la totalité de mes facultés mentales. Il me faut au minimum une heure pour pouvoir enchainer sur la rédaction de mes Chroniques Personnelles ; une œuvre de Titan que je délaisse souvent au profit de ce que je partage ici.
 
Comprenez moi bien : j'aime énormément partager avec vous chaque texte ou article que je relate ici. Sinon, je ne m'y emploierai pas quotidiennement avec autant d'ardeur, de désir d'offrir un peu de moi-même à ceux et celles qui me suivent.
 
Néanmoins, quel en est le but. Je partage ce que je suis, ce que je sais, ce que je pense, ce que j'imagine. Je partage mes textes rattachés à mes recherches historiques, sur mes questionnements sur la destinée de notre Civilisation. J'offre maints aspects, complexes, hétéroclites, profonds, à qui à envie de les découvrir. Humblement, modestement, je tente d'apporter ma pierre à cet immense et merveilleux édifice qu'est l'Humanité. Il y a tant à explorer. Les frontières de ses infinités sont en permanence à repousser. Elles sont chaque jour à franchir pour un dépasser ses considérables limites.
 
Je m'y use l'esprit, le corps, la santé. Je m'y emploie en plus de mes autres activités quotidiennes que quelques-uns ou quelques-unes connaissent un peu parce qu'ils ont lu des épisodes de mon existence qui gangrènent, eux aussi, des pans entiers de ma vitalité physique, mentale, ou morale. Sans répit ni repos, quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre, même si je suis à genoux, désespéré, seul, stressé, etc. Peu importe, tout ceci n'a pas d'importance. Je me dois d'être fort pour que d'autres puissent vivre leur vie en toute tranquillité, sérénité, apaisés, délivrés des affres de la maladie, du handicap, ou de la détresse.
 
Comprenez moi bien également : je ne me plains pas. J'explique juste une facette invisible de mon existence que l'immense majorité de ceux et de celles qui effleurent à peine ce que je leur offre ici ne soupçonnent pas. En ont-ils le désir d'ailleurs. Souvent, je remarque que ces personnes sont emplies de certitudes, de jugements, de condamnations de mes prises de position, de mes valeurs. Ils ou elles se moquent de moi, de ce que je partage. Ils ou elles me vouent aux gémonies, me jugent, me condamnent, me meurtrissent.
 
Bien-sûr, à priori, ce qu'ils ou elles peuvent penser, écrire, relayer, sur moi, n'a pas d'importance. Ce serait leur donner un crédit qu'ils ne méritent pas. Je ne l'oublie jamais, soyez en conscients. Toutefois, s'investir autant pour ce résultat. A quoi bon ? Si ce n'est quelques commentaires, quelques mp parfois, nul(le) n'a envie d'en découvrir davantage sur moi. Nul(le) n'a envie de me téléphoner, de me rencontrer éventuellement. Je demeure isolé, perdu, abandonné, malheureux de ne pas pouvoir créer un lien plus puissant avec les personnes qui, ici, m'intéresseraient de côtoyer.
 
Je n'ai jamais osé allé vers les gens. Je n'ai qu'exceptionnellement pris l'initiative de suivre le chemin me conduisant dans leur direction. Je ne veux déranger, gêner, bousculer l'existence ou le quotidien de quiconque. Puis, mon handicap, ma maladie, font que je ne peux facilement me déplacer ; je n'ai pas de moyen de locomotion. Enfin, pratiquement à chaque fois que j'ai tenté de m'ouvrir audacieusement aux gens auxquels je tendais la main, ils m'ont presque systématiquement expliqué : tu es gentil, je t'aime bien, mais j'ai autre chose à faire. J'ai ma famille, mes amis, ça me suffit. J'ai es activités, mon travail, qui me prennent tout mon temps, toute mon énergie, je n'ai pas la possibilité d'en faire davantage. Tu es trop loin, tu es trop différent, par ton intellect. Du fait de tes connaissances, je ne me sens pas à la hauteur. Ton handicap, ta maladie, sont u frein... Tous les prétextes sont bons. Et ça me blesse, ça me fait mal au plus profond de mon cœur et de mon âme.
 
Que dois-je donc faire pour avoir quelque valeur aux yeux de ceux et celles aux cotés desquels j'aimerai être Souvent, j'ai le sentiment qu'il faudrait que je sois quelqu'un d'autre, dans les "normes", au corps non corrompu par les maux dont il est atteint, au métier équivalent à celui de n'importe lequel d'entre vous, aux centres d’intérêts communs, aux préoccupations centrées sur soi et son proche entourage. Parfois, je me sens sale, abject, monstrueux, ignoble, méprisable. Je me sens invisible, impur, indigne.
 
Alors, à quoi bon cet engagement pour ces autres qui ne créent pas de lien avec moi. A quoi bon toute cette énergie, tout ce temps, déployés de ma part, pour leur offrir tout ce que je peux de moi. Et encore, ce n'est qu'une faible fraction. Pour autant, même minime, celle-ci est déjà considérable puisque j'y consacre énormément de vigueur, qu'elle est chronophage. Que j'en ressors vidé, sans ressort. A quoi bon écrire ici, retranscrire mes pensées, mes réflexions ? A quoi bon partager tant de textes, tant d'articles, tant de récits ? Je m'interroge car je ne sais plus, je vous le dis simplement, mais sincèrement....
 
Dominique Capo
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