Samedi 09 Novembre 2019 :

La sclérose en plaques de Vanessa œuvre quotidiennement, invente chaque fois de nouvelles façons - inédites et de plus en plus énergivores physiquement, moralement, mentalement - de la malmener, de la rendre malheureuse, de l'épuiser... Je suis impuissant à donner plus que je ne le fais actuellement. Et ça me rends fou de désespoir, de tristesse, de fatigue - je suis à la limite du Burn-Out -, d'isolement.

Car, évidemment, ces épisodes particulièrement éprouvants surviennent quand il n'y a personne pour nous aider, pour nous secourir, pour nous permettre de récupérer, pour nous autoriser à retrouver notre calme, notre sérénité, notre tranquillité ; dont nous avons pourtant - l'un autant que l'autre - tellement besoin.

Les médecins, les différents intervenants, bien entendu, sont toujours absents lors de ces phases particulièrement exténuantes, stressantes, emplies de peur, d'angoisse, de larmes, et de violence mentale. C'est toujours dans les instants où nous sommes livrés à nous-mêmes, où ce sont des jours de congés prolongés, où mon handicap et ma maladie m’empêchent de porter tout ceci, et bien davantage encore, sur mes épaules, que tout s'effondre ; inévitablement.

Et mon esprit est torturé, et mon âme est déchirée, et ma conscience est fissurée. La douleur, la peur, le stress, la fatigue extrême, me poussent dans mes derniers retranchements. J'ai l'impression de devenir fou, tellement je n'en puis plus, tellement je n'arrive plus à tout gérer.

Alors que je ne rêve que d'une chose, pour Vanessa autant que pour moi : que nous vivions heureux, éloignés de toutes ces situations qui nous détruisent ; tandis que tout le monde nous regarde nous démener en vain au milieu de cet tempête en furie, monstrueuse, dévorante, qui n'a ni pitié ni remords pour tout ce qu'elle nous fait subir...