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Mes Univers
9 janvier 2020

Pourquoi écrire ?

X3

C'est instinctif, c'est plus fort que moi. C'est inscrit dans mon ADN, dans ma personnalité, dans mon inconscient. C'est un besoin viscéral de révéler à tous ceux et toutes celles qui me sont chers ce que je peux leur exprimer de vive voix, de visu. C'est ma manière, à moi, de leur montrer que je suis là, que je ne les oublie pas, que je ne les délaisse pas, que je ne les abandonne pas.

 
Sinon, comment pourrais-je leur exprimer l'ensemble des facettes dont je suis constitué ? Comment pourrais-je leur exprimer mes émotions, ce qui est important pour moi ? Comment pourrais-je leur dire combien je pense à eux et elles ? Combien leur contact, leurs paroles, leur présence, m'est nécessaire, mes indispensable même ? Combien je souffre de ne pas pouvoir être à leurs cotés ?
 
Ce désespoir insondable, cette souffrance chaque jour exacerbée, de ne pas être capable de renverser le monde, mon destin, afin d'être enfin heureux, épanoui, serein, comme jamais. Cette quête insatiable, permanente, cette soif, cette faim, ce besoin, jamais satisfaits, jamais accordés, ne serait-ce qu'un moment ; ne serait-ce qu'un instant !!! Cette mélancolie, cette tristesse, qui me collent à la peau, de ne pas être capable de toucher ce bonheur qui m'est continuellement refusé.
 
Je ne suis rien. Je ne peux m'accomplir humainement. Je ne peux me montrer tel que je suis à quiconque, autrement que par les mots que j'écris ici. Et j'en pleure des larmes amères. Et mon âme et mon cœur sont déchirés, blessés, ravagés. Au travers de ces émotions intenses que je décris, ils sont traversés par des déflagrations qui les dévastent irrémédiablement. Je suis renvoyé à mes cauchemars d'enfant et d'adolescent. Époque durant laquelle j'ai été maltraité, bousculé, traumatisé, humilié, par l'indifférence, par le silence, par le froid, par l'obscurité, permanentes.
 
Mais qui s'en souciait en ce temps là ? Qui s'en soucie aujourd'hui ? On me demande de tenir, d'encaisser, de résister, d'être fort. On me demande de me contenter de mon sort. On me demande de toujours faire plus d'efforts. On me demande de patienter. On me demande de comprendre et d'accepter les contraintes des autres. On me demande d'être tolérant envers les impondérables ou les nécessités de tout un chacun. On me demande de me mettre à la place des personnes que j'aime, qui comptent plus que tout le reste pour moi.
 
Mais eux ou elles, en font-ils de même pour moi. Juste un petit peu. Juste parce que j'ai une certaine valeur à leurs yeux. Juste parce que je suis important, puisque je fais partie de leur entourage, de leurs amis, de leur famille. Non, bien-sûr que non !!! Tout cela n'est pas essentiel, peut être remis aux calendes grecques. Ce contact dont j'ai si besoin, parce que sans lui je meurs à petits feux, est futile, inconsistant, trop chronophage. Je ne vaux pas la peine que l'on me consacre un peu d'énergie, d'attention, de temps.
 
Alors, dans ces conditions, pourquoi écrire ici ? Pourquoi user de mon temps, de mon énergie, alors que ceux dont j'attends, dont j'espère, un retour, un mot, estiment qu'il n'est pas nécessaire ? Alors, pourquoi m'y bruler l'âme et le coeur ? Pourquoi continuer à m'acharner à leur expliquer que j'ai besoin d'eux, qu'ils sont indispensables à ma sérénité, à mon bonheur, à ma joie de vivre ? Ces notions leur sont totalement étrangères, inconséquentes.
 
Je vais donc désormais me concentrer essentiellement sur la rédaction de mon ouvrage sur les origines de la Civilisation. Je vais reprendre également l'écriture de la forme définitive de mes "Brèves Philosophiques" dont j'ai publié un extrait ici hier. Je vais m'interdire de m'exprimer sur quoi que ce soit. Je vais me museler, me restreindre, m'isoler. Parce que c'est le seul moyen que j'ai de ne pas souffrir de l'indifférence et du silence de ceux et celles qui, ici, me sont chers. Je ne me manifesterai plus tant qu'ils ne réaliseront pas à quel point leur absence est un calvaire, un poids que je porte comme une brisure que je n'arrive pas à soigner tant qu'ils ne sont pas là...
 
Dominique Capo

 

 

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