Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
10 septembre 2020

La censure sur Facebook :

X1

Hier soir, avant d'éteindre définitivement mon ordinateur pour ne le rallumer que ce matin, j'ai eu l'étrange surprise de constater que Facebook avait censuré des photos de charme que j'avais publié... en 2016. Et je dis bien "de charme", pas "érotiques", "sexy", ou "hot". Qui plus est, pour vous avouer l'entière vérité, il y avait longtemps que je les avais oubliées, qu'elles n'étaient plus d'actualité sur mon profil.
 
Je remarque que, depuis un certain temps, Facebook est de plus en plus prompt à censurer les publications qui ne suivent pas les "normes". Oh, je suis au courant que ce sont des algorithmes et des suivis automatisés qui s'occupent de vérifier ce qui est publiable ou pas. Il y a les signalements des utilisateurs de ce réseau social également, lorsqu'ils sont choqués, blessés, inquiets, par la diffusion de certains textes, de certaines photos, de certaines vidéos, qui y pullulent.
 
Je comprends d'ailleurs cette vigilance de tous les instants, quand on voit les horreurs, les harcèlements, les mensonges, la haine, la violences, que sais-je encore, qui s'y diffusent régulièrement. Et généralement, sans que les algorithmes ou les suivis automatiques ne les perçoivent ou ne les retirent. Sans que ceux et celles à qui sont envoyés ces publications ne réagissent ou ne signalent ce qu'ils reçoivent. Comme si ils ou elles demeuraient indifférents, apathiques - et donc inconsciemment consentants ou approbateurs - à ce qu'ils y voient. C'est consternant.
 
Nous sommes les seuls maitres de cette liberté de nous exprimer, et de partager ce que nous désirons afficher. La norme n'est qu'un espace délimitant ce qui est bien ou ce qui est mal, ce qu'il faut faire ou ne pas faire. Ce sont des règles du bien savoir vivre et communiquer ensemble. Mais elles ne sont pas fixes ou gravées dans le marbre pour le reste de l'éternité. Jadis, les normes étaient différentes. En tant qu'historien, j'en suis conscient. Demain, elles évolueront dans un sens qui n'est pas celui que nous leur octroyons aujourd’hui.
 
L'un des exemples les plus parlant, et que je rappelle souvent, est celui de l'éducation d'un enfant prépubère sous l'empire Romain. A cette époque, dans les milieux aristocratiques, il était "normal" qu'un enfant mâle soit éduqué par un homme adulte. Y compris sexuellement. C'était ainsi, personne n'y trouvait rien à redire. Un deuxième exemple qui me revient tandis que j'écris ces lignes, est celui de l'esclavage. Quand un peuple était vaincu, il était "normal" que les soldats ou les hauts gradés, réduisent un certain nombre d'individus en esclavage.
 
Évidemment, les femmes, pour des raisons que je n'ai pas besoin d'approfondir, étaient particulièrement prisées. Les enfants, parce qu'ils étaient malléables, et qu'on pouvait leur apprendre ce qu'on attendait d'eux plus aisément en ce qui concernait les tâches du quotidien. Les hommes bien bâtis aussi, parce qu'ils étaient endurants, qu'ils pouvaient endurer les fonctions les plus dures ou les plus pénibles. Et il était normal, enfin, de les revendre quand ils n'étaient plus aptes ou plus nécessaires à leur propriétaires ; ou de les tuer éventuellement, lorsqu'ils avaient commis une faute particulièrement grave. Ce dernier cas de figure était cependant moins répandu qu'on se l'imagine. Car en acquérir un nouveau était un investissement, le former de même.
 
Aujourd'hui, cela nous parait barbare, cruel, inhumain, avec juste raison. Si on apprenait que ce genre de pratiques existait toujours, ce serait un tollé général. Ça ferait la une des journaux. L'immense majorité de la population serait outrée. En même temps, paradoxalement, il y a des pays où la femme, notamment, est presque considérée comme un bien meuble :
 
Regardez l'Arabie Saoudite, où il n'y a que peu de temps où elle autorisée à conduire. Regardez certains pays du Proche ou du Moyen-Orient, où le fait qu'elle se promène à visage découvert, sans tuteur pour l'accompagner, est une hérésie. La honte (chose qui, à mes yeux, est extrêmement rétrograde et qui n'a rien à voir avec la religion) retomberait alors suer toute la famille au sens large du terme. Regardez encore parfois en France ou dans certaines communautés, dès qu'une jeune femme ou une femme se promène "sexy" ou simplement jolie, elle est vu comme une fille facile, voire une prostituée.
 
Il n'y a que quelques dizaines d'années de cela, les violences conjugales, les viols, la maltraitance envers les enfants, envers les animaux, étaient des comportements "tolérés". A contrario, l'homosexualité, les familles recomposées, le mariage pour tous, la prise en charge avec respect et dignité des personnes âgées ou des handicapés, n'étaient pas une priorité. Avec les années et les décennies toutefois, les premiers sont sortis des normes acceptées, les seconds y sont entrés. C'est l'évolution constante de ces mêmes normes.
 
Autre chose : jadis, lors d'un conflit, qu'il soit proche ou lointain, qu'il y ait des blessés ou des morts était considéré comme normal, était accepté. Aujourd'hui, dès que c'est le vas, c'est la consternation et l'effroi général. C'est devenu insupportable, alors que paradoxalement, la pauvreté grandissante, les licenciements, les délocalisations, la pollution, le changement climatique, etc. sont devenus banal.
 
Les normes, dès lors, ne sont qu'un cadre, ni plus ni moins. Et il n'est pas définitivement acquis, statique. Or, Facebook ou d'autres réseaux sociaux du même type, les rendent immuables. Dans certains cas, c'est compréhensible, et même justifié. Dans d'autre, il faut regarder le contexte, la raison. Il ne faut pas s’arrêter à tel propos, telle image, ou telle vidéo. Il faut les regarder en fonction de ce que la publication, dans sa totalité, signifie. Et ça, ce ne sont pas des algorithmes ou des suivis automatisés qui peuvent le faire.
 
Comment ces derniers peuvent faire la différence, en ce qui me concerne, entre un photo de charme, une photo érotique, ou autre. Sont-ils capable de discerner si elle est là pour illustrer un texte, ou pas ; lequel, ce qu'il raconte ? Ou est-elle seule, est-elle là pour choquer ou blesser ?
 
Tout ça relève de l'humain, et non de la machine. Malheureusement, si les concepteurs ont leur part de responsabilité dans les outrances que l'on constate sur un réseau social comme Facebook, les utilisateurs ont également leur part de responsabilité. En effet, certains, parce qu'ils sont dissimulés derrière leurs écrans d'ordinateurs, se croient tout permis. Violence verbale, menace, haine, harcèlements, fake-news, inculture, etc., tout cela est dû  ceux et celles qui utilisent ce moyen de communication et de partage. Ils alimentent les raisons pour lesquelles Facebook - ou autre - impose des règles de plus en plus strictes.
 
Il est sûr, notamment, que lorsque la majorité des photos que je croise sont consacrées à la plastique féminine idéalisée, et aux émois sexués que celle-ci provoque, comment ne pas comprendre que ce soit particulièrement surveillé. Les dérives sont nombreuses, et ça, ce n'est pas de la faute de Facebook. Mais uniquement de ses utilisateurs.
 
Surtout, quand on sait que l'immense majorité des images de ces femmes ont été retouchées, améliorées, qu'en on a effacé les défauts parce qu'il faut "paraitre parfait, jeune, attirant, à tout prix. Comme dans la réalité. Tout en sachant que cet idéal est inatteignable. Il y a là une contradiction qui confine à la psychose généralisée. La réalité n'existe plus qu'au travers de cet idéal, mais soumis à ces normes contraignantes. Et forcément sources de frustration, de violence, d'intolérance, de barbarie. Et forcément les exacerbant si elles ne sont pas déjà prégnantes.
 
Alors, que dire lorsqu'il s'agit de Religion, de faits de société, de politique, d'actualité, de crise sanitaire (Covid-19 et schizophrénie collective généralisée), etc. Le processus, les réactions, sont les mêmes. Parce que les émotions face à ces normes contraintes, sont à la source même des abus conscients ou inconscients des utilisateurs, ceux-ci ne font plus la distinction par eux-mêmes entre le bien et le mal, entre ce qui peut être diffusé, fait, échanger, communiqué, ou pas. Il leur faut des règles qu'ils finissent par haïr alors que c'est eux mêmes, par leurs actions, qui les ont institué.
 
Et tant que cette façon de se comporter les uns envers les autres, que ce soit sur Facebook, ou dans la réalité quotidienne, ces normes seront restrictives, et non pas synonymes de bien vivre ensemble, de concorde, de tolérance, de respect, de savoir vivre.
Et qui en est victime ? Le plus souvent, ceux et celles qui n'ont rien à se reprocher et qui, pourtant, sont pris pour cible parce que ce qu'ils publient "semble" hors normes. Parce que leurs publications sont stigmatisées alors qu'elles ne devaient pas l'être, au contraire d'autres à qui ces mêmes normes permettent de pulluler librement...
 
Voila à quelles réflexions et raisonnements - quelques-uns parmi d'autres, en tout cas - m'ont conduits la censure des deux ou trois photos publiées par moi en 2016, et ou on distinguait un homme en train d'embrasser une femme dans le cou. Les deux étant habillés, mais la femme ayant une épaule dénudés parce que l'homme commençait à peine à lui ôter ses vêtements afin de lui faire tendrement l'amour...
 
Vraiment, que tout ça est pitoyable, médiocre, étriqué, honteux...
Dominique Capo

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 614
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité