Lundi 26/10/2020, Evidence :

Aujourd'hui, je souhaiterai expliquer un certain nombre de choses qui me tiennent particulièrement à cœur, et qui, si elles ne sont pas des évidences pour nombre d'entre vous, le sont pour moi :

Il y a des personnes qui peuvent se sentir bousculer par certains de mes propos, certains de mes textes. Il y en qui peuvent se sentir offensés, blessés, heurtés, par l'impétuosité de certains des termes ou des mots que j'y mets. Il y en a qui peuvent ne pas les comprendre ou les accepter. Ils peuvent leur paraitre trop forts, trop exigeants, trop sévères... Peut-être, je ne le nierai jamais. Pourquoi, d'ailleurs, puisqu'il s'agit de la vérité.

Mais, la vie est exigeante. Elle ne fait aucun cadeau - et encore moins gratuit. J'en ai maintes fois fait l'expérience. Certes, tout le monde n'a pas eu mon parcours !!! Certes, les différences physiques, intellectuelles, culturelles, etc. qui sont le propre de mon individualité, de ma personnalité, sont ce qui m'ont construit au fil des décennies, des années. Les épreuves, les difficultés, les drames, les souffrances, les obstacles, que j'ai dû franchir, n'appartiennent qu'à moi. Ils sont les fils de ma destinée qui m'ont permis d'être celui que je suis aujourd'hui. Avec ses qualités et ses défauts, ses forces et ses faiblesses, ses joies et ses peines, ses victoires et ses défaites, ses rêves et ses cauchemars... Comme tout un chacun en vérité.

Je n'en tire ni orgueil ni honte. Je n'en tire ni gloire ni fierté. Cependant, si il y a une chose essentielle que j'ai apprise tout le long de mon existence, c'est celle-ci : Oui, la vie est exigeante !!! Oui, la vie ne nous fait aucun cadeau. Et encore moins à quelqu'un comme moi, doté de déficiences physiques, handicapé. Il faut toujours en faire davantage que les autres. Il faut toujours "se battre" - et je ne parle pas de combat physique, mais de combat moral, intellectuel, culturel...

Il faut y mettre deux, dix fois, plus d'énergie et de volonté. Une volonté d'acier, envers et contre tout ; y compris lorsque vous êtes à terre et que vous croyez que vous ne pourrez plus jamais vous relever ; y compris lorsque vous êtes épuisé, usé, seul et au cœur de la nuit ; lorsque tout le monde autour de vous est heureux, épanoui, et vous oublie ou vous tourne le dos.

Il faut avancer coute que coute, il ne faut jamais lâcher prise. Ses passions, ses vocations, ses projets, sont souvent tout ce qui vous reste, ce à quoi vous pouvez et devez vous raccrocher lorsque tout s'écroule autour de vous. Je le dis parce que j'ai déjà vécu ce genre d'événements, ai été confronté à ce genre de circonstances, à maintes reprises. Et je sais que jusqu'au dernier jour, il en sera ainsi.

Alors, peut-être que d'autres n'ont pas cette capacité à endurer la souffrance, la peur, la violence, la haine, le désespoir, le malheur, avec une telle énergie et autant de persévérance !!! Chacun sui son propre chemin ; et chaque chemin n'est pas plus ou moins déterminant, simple ou facile que les autres. Mais tel a été, est, et sera toujours le mien.

Je me bats avec les armes que j'ai à me disposition. Et mes armes sont mon intelligence, ma culture littéraire, scientifique, philosophique, etc. Je les ai entretenu, développé, enrichi, prolongé, au fil du temps. Je me suis instruit,  j'ai ouvert mon esprit à des sujets avec lesquels je n'étais pas familiers. Ceux-ci m'ont ouvert des portes sur d'autres thèmes que j'ai, à leur tour, exploré. Et ainsi de suite ; dans toutes les directions, dans tous les domaines.

J'ai lu, je lis. Je m'informe vie des débats ou des documentaires et des reportages diffusés à la télévision, rarement internet - je me méfie de fake-news, de la propagande, des contre-vérités, des partialités, qui y sont divulgués - ; car l'avantage de la télévision, c'est que les reporters ou ceux qui font les documentaires, animent des débats, sont des professionnels de l'information. Néanmoins, même là, je ne prends pas tout pour argent comptant. Ce sont juste des éléments grâce auxquels je construis ma pensée, mon opinion ; quitte à les modifier ultérieurement si de nouveaux faits sont susceptibles de les faire évoluer.

Quoiqu'il en soit, je poursuis cette quête initiatique au gré des événements, en fonction des personnes que je croise sur ma route. J'observe, je réfléchis, je me questionne, je pousse toujours plus loin - à leur maximum - les possibilités et les capacités dont je suis le détenteur. Parce que c'est le seul et unique moyen d'accepter, de comprendre, de s'adapter, au monde, et à l'Humanité dont je suis.

Je suis un homme de paradoxes et de contradictions ; mais qui ne l'est pas ? La nature humaine est complexe, diverse. Elle revêt maints aspects, maintes facettes. Les émotions, les sentiments, la raison, le savoir, la volonté, etc. dont nous sommes dotés, en sont quelques-uns. Mais pas seulement. Chaque facette de notre personnalité, de notre parcours, de nos valeurs, de nos croyances, de nos certitudes, sont destinées à évoluer. Elles ne sont pas figées ad-vitam æternam.

Toute notre vie, nous faisons des erreurs, nous nous trompons, nous faisons des fautes, nous jugeons, nous blessons. C'est humain. Nous ne sommes pas des dieux. Nous ne sommes pas parfaits, nous ne le serons jamais. Toutefois, nous sommes "perfectibles". Nous pouvons apprendre de ce que nous avons vécu, de ce que nous avons fait, de ce qui nous a rendu heureux ou malheureux, de ce qui nous rendu fort ou faible. La santé ou la maladie, la haine, la violence, que l'on subit, ne doivent pas nous contraindre à abandonner. C'est ainsi que j'ai toujours fait ; c'est ainsi que je ferais toujours.

Le monde dans lequel nous vivons est impitoyable. Beaucoup de gens lui ressemblent, malheureusement. Alors, il faut user des mêmes armes qu'eux. Oh, pas des armes comme des fusils ou des pistolets !!! Ça, c'est pour ceux ou celles qui n'ont pas compris que c'est inutile, que ça ne résout rien ; jamais !!! Pire, que ça aggrave systématiquement les situations auxquelles ils sont confrontés. Pour ma part, j'irai plus loin : la violence est l'arme des faibles. Elle est destinée à impressionner ou à faire plier ceux et celles qui se laissent aller à la peur et la facilité.

Le savoir, la raison, la culture, l'éducation, la réflexion, la remise en question, la volonté de dépasser ces instincts primitifs, primaires, c'est ça qui peut - qui doit - faire la différence. Ce sont ces notions qui nous autorisent - ou pas - à nous adapter aux bouleversements constants de notre environnement, de notre société, de notre civilisation. Ce sont ces notions qui font que nous sommes aptes à survivre et à prospérer dans un monde qui change de plus en plus vite, et en permanence. C'est la connaissance de notre passé, également, qui nous fait comprendre et accepter notre présent tel qu'il est, et appréhender, s'acclimater à ce qui nous attend dans notre avenir.

Mais, une fois encore, pour cela, il faut une volonté à toute épreuve. Il faut ne pas avoir peur ; car, que nous ayons peur ou pas ne changera rien. Que nous essayions de retenir le présent coute que coute ne changera rien. Les conséquences en seront plus dramatiques, plus douloureuses encore. Ce sera le seul résultat efficient. Il faut savoir affronter sans se raccrocher aux certitudes et aux dogmes de jadis ; ils ont fait leur temps. Il faut en inventer de nouveaux, plus en accord avec aujourd'hui et demain. Il faut innover, il faut bousculer les acquis moribonds qui ne sont plus acclimatés aux transformations en profondeur auxquelles nous sommes confrontés.

Pour moi, c'est le seul moyen d'y arriver. Il n'y a pas d'autre solution, que nous le voulions ou non, que nous l'acceptions ou non, que nous l'apprécions ou non. Tous ces atermoiements, ces excuses, et ces justifications pour ne pas suivre le vent de l'Histoire n'ont aucune importance. De toute manière, ils seront un jour ou l'autre balayés, et avec fracas. Nous en avons actuellement la démonstration :

Cette pandémie a tout bousculé, bouscule, et continuera à tout bousculer sur son passage ; et pour longtemps. Les rouages bien huilés de notre modèle de notre société, nos certitudes sur la pérennité de notre modèle de civilisation, ont été balayé en six mois, et c'est loin d'être terminé. En fait, celle-ci n'a été qu'un accélérateur de ce qui était déjà révolu. Un nouveau monde se dessine devant nous, c'est ainsi. L'ancien monde agonise sous nos yeux, c'est un fait. Et ceux et celles qui croient que nous pourrons un jour revenir en arrière, se trompent, et lourdement. Et ils en paieront alors le prix fort.

Aujourd'hui déjà, par bien des aspects, et sous de nombreuses formes, c'est déjà le cas. Mais, ce qu'ils ne réalisent pas, c'est que nous n'en sommes qu'aux débuts. Les cartes sont en train d'être redistribuées sous nos yeux. A nous de nous y adapter. A nous d'anticiper ces bouleversements en cours ou à venir. Si nous ne nous y employons pas, seuls ceux et celles qui auront accepté cet état de fait survivront.

Que Donald Trump soit réélu à la présidence des États-Unis importe peu finalement. Quoiqu'il advienne, le déclin de l'Amérique se poursuivra. Parce que le modèle de société qu'il incarne se meurt. C’est évident, et seuls ceux et celles qui sont aveuglés par la foi en les valeurs qu'il prône sont incapables de le voir. Or, avec le déclin de l'Amérique, c'est l'Occident tout entier qui périclite. La pandémie n'a faut que mettre en lumière ses déficiences, ses ses incapacités et ses impossibilités à se réformer, à innover - ou assez vite pour ne pas être pris de court - afin de s'adapter.

Ses vieilles recettes éculées : la croissance à n'importe quel prix - une illusion à long terme -, la rentabilité, l'hyper-capitalisme devenu des totalitarismes qui ne disent pas leur nom, etc. sont à bout de souffle. Pire, ils exacerbent les tensions. Ils aggravent les bouleversements climatiques en cours ; eux-mêmes facteurs de transformations de nos civilisation. Ils permettent à certains de prôner l'intolérance, de prôner un retour aux fondamentalismes religieux ; ultime et inutile refuge contre ce que nous vivons. La pandémie est le petit grain de sable qui fait et fera la différence à court, à moyen, et à long terme.

Voila ce que je tenais à dire aujourd'hui. Peu importe que vous soyez d'accord avec mes propos. Peu importe que vous les acceptiez ou pas. Ça n'a pas d'importance. Je m'exprime librement et en toute conscience. Je ne suis pas parfait, je le répète. J'écris et je réfléchis en fonction de mes expériences, de ce que j'ai appris, de ce que j'observe, et de tout un tas d'autres facteurs divers et variés.

Je le répète cependant, s'il y a une chose que j'ai appris, plus que toute autre ; c'est que la raison, le savoir, le désir d'apprendre, de se cultiver la réflexion sur les bases que j’ai décrites au début de ce texte, est ce qui fait la différence. C'est ce qui est à la base de sa capacité de s'adapter, de sa volonté d'acier pour le faire. Pour ma part, c'est ce qui m'a permis d'affronter tout ce que j'ai vécu. Je n'y ai jamais dérogé, je n'y déroge pas, et je n'y dérogerai jamais. Mes points de vue peuvent varier, peuvent évoluer, se transformer. Je peux me tromper, faire des erreurs, être critiqué ou haï pour mes idées. Ce n'est pas grave.

On ne peut pas plaire à tout le monde et c'est tant mieux. La diversité est une richesse, la norme, et avec elle les à-priori, les préjugés, les certitudes faciles et simplistes, est un facteur d'intolérance, de ressentiment, de régression. Je n'y souscris donc pas ; n'y souscrirais jamais.

Ma volonté de dépasser tout cela, d'aller au-delà des clivages, de prendre en compte tous les aspects et toutes les facettes d'un sujet m'a permis d'avoir conscience de ceci : s'adapter aux nombreuses réalités ou formes de vérité qui parsèment notre existence, le monde, l'Humanité, est une nécessité. C'est une des plus importante leçon que la vie n'a donnée. Et au vu des circonstances, à mon humble avis, c'est la seule valable, utile, efficace, évidente...

Bien à vous...

Dominique Capo