Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
24 avril 2021

Vous qui ne me lisez jamais....

X1

Si je vis et demeure désormais hors de ce monde que j'ai jadis tant aimé, c'est pour que ce monde et ses habitant(e)s ne me fassent plus jamais de mal. C'est pour qu'ils ou elles ne me fassent plus jamais pleurer. C'est pour que je n'y sois plus perdu, abandonné, trahi, humilié, blessé, voire terrassé.
 
Si c'est au sein de ces ailleurs que j'ai choisi d'errer, c'est pour me cacher de leurs regards terrorisés. Terrorisés par cette apparence dont je suis le récipiendaire. Terrorisés l'intelligence qui est la mienne. C'est parce qu'ils méprisent mes encyclopédiques savoirs. C'est parce qu'ils dénigrent mon insatiable soif de nouvelles perceptions ou d'inédites expériences. C'est parce qu'ils se moquent de mon hyper-sensibilité et de mon besoin des créer des liens qui ne sont ni futiles ni égoïstes.
 
Je n'ai qu'une certitude : c'est que je sais que je n'aurai pas assez d'une vie, ni même de mille, pour tout découvrir, pour tout apprendre. C'est que que j'aimerai tout connaitre, tout explorer, tout retranscrire. Je suis profondément conscient de l'insignifiance de mon existence. Et je ne détiens qu'une seule vérité : comme tout un chacun, je ne suis qu'un grain de sable destiné à disparaitre un jour pour jamais. Mon destin est de transmettre ce que je sais, ce que je vis, ce que je ressens. C'est d'expliquer pourquoi et comment cet anonyme de l'autre coté de votre écran s'exprime avec autant de fougue et de volonté de se faire entendre. C'est, même qu'un instant, de toucher cette lumière que certain(e)s diffusent malgré eux, malgré elles.
 
Ni Dieu(x), ni Diable(s), ni Enfer(s), ni Paradis ne nous attendent de l'autre coté. L'essentiel, c'est ce que nous ont légué ceux et celles qui nos ont engendré ; ainsi que leurs prédécesseurs depuis l'aube de l'Humanité. Le plus important, c'est ce que nous transmettrons à nos enfants et à leurs successeurs. Telle est ma devise lorsque je tends la main aux personnes qui émettent cette lumière sans qu'ils n'en n'aient conscience. Tels sont mon respect, mon estime, ma sincérité, envers elles, tout simplement
 
Je n'ai que faire des richesses matérielles de ce monde. Comme chacun de nous, elles ne sont qu'éphémères et transitoires ; elles sont destinées à s'effacer avec le temps. Je préfère arpenter ce chemin qui me mène plus loin que mes parents. Car c'est un chemin susceptible de dévoiler le meilleur de qui je suis réellement. Il éclaire ce que je dissimule au fond de mon cœur et de mon âme. Il me permets de me confronter à mes faiblesses et à mes erreurs, à mes failles et à mes hontes. Il m'oblige à affronter maintes épreuves, difficultés, désillusions, ou obstacles
 
Oui, sur ce chemin, j'apprends, non sans mal, à ne pas les répéter éternellement. Mais j'apprends aussi qu'elles font partie de moi que je le veuille ou non. Comme j'apprends que c'est grâce à elles que je peux et dois évoluer tout le long de mon existence...
 
Hélas, ici-bas, rares sont les personnes qui ont des motivations ou des ambitions aussi multiples, aussi profondes. A l'ère de l'apparat galvaudé, de la gloire éphémère, de l'instantané, de l'argent roi, ces concepts sont foulés aux pieds. A l'ère où se cultiver, où être tolérant, où apprécier la différence, est considéré comme une insulte. Au contraire, la plupart de ces personnes sont naïves sont incultes, sont pétries d'a-prioris et de préjugés. Elles se croient éternelles, être le centre du monde, être indispensables, être au-dessus de la mêlée. Elles ne cherchent que la fortune et la gloire, que la beauté et éphémérité.
 
Ces personnes sont pétries de certitudes, fières et orgueilleuses. Elles sont pieuses jusqu'à l'absurde. Pour elles, lire, s'instruire, s'ouvrir aux autres, sont des aberrations. Ce sont des efforts qu'elles sont incapables de fournir. Ces personnes préfèrent jurer fidélité à un Dieu aux préceptes surannés, et se comporter comme des impies. Pour elles, le monde n'est que vaste champs de bataille. La peur, la haine, la violence, la bêtise, l'indifférence sont leurs armes favorites. Les réseaux sociaux, les échanges virtuels, les rencontres dématérialisées sont des psychotropes qui font d'elles des hordes de zombis addicts.
 
Ces personnes sont des moutons décérébrées coulées dans le même moule. Elles ne savent plus s'exprimer avec des mots dépassant deux ou trois syllabes. Elles ne savent plus construire une phrase, un texte, sans que chaque ligne ne contienne une dizaine de faute d'orthographe ou de grammaire ; à minima. A force d'utiliser le style "sms", elles ne savent plus faire chanter la langue de leurs pères. Elles n'ont plus aucun vocabulaire, ne peuvent donc plus décrire leurs émotions, leurs idées, leurs désirs, leurs rêves, leurs projets... Dénuées de GPS, elles ne savent plus conduire ; aller d'un point A à un point B ; mème à pied. Sans démo, elles ne savent plus planter un clou dans un mur, s'habiller, jardiner, dans quel pays, région, ville, elles vivent. Sans applications installées sur leurs téléphones portables ou sur leurs tablettes tactiles, elles ne savent plus manger, penser, se divertir, communiquer, "baiser"...
 
Ce sont ces personnes-là qui ont fait de moi le monstre que je suis ; cet "Éléphant man", ce "Frankenstein" cette "gueule cassée" qui n'a pas droit de cité. Ce sont elles qui ont fait de moi un infirme, un réprouvé sans amis ni alliés. Ce sont elles, pourtant, pour lesquelles j'ai une grande affection, qui suscitent en moi mille émotions contradictoires. Elles génèrent en effet en moi fascination, passions amicales ou charnelles - quelques femmes, c'est exact -, espérances exacerbées. Mais, elles me rejettent, elles me blessent, elles m'humilient, elles me trahissent, parce que je suis qui je suis cependant.
 
Elles ne souhaitent ni me parler de vive voix ni me rencontrer "réellement", et font dès lors de moi un pestiféré. Parce que ce sont elles et parce que c'est moi, elles ont dressé une prison dont les barreaux sont d'acier. Elles me condamnent au silence et à l'obscurité, à la solitude et à la détresse depuis que je suis enfant. Elles viennent parfois me voir quelques instants afin de me faire subir d'indicibles tortures. Elles m'écartèlent, m'écorchent vif, me font vivre des cauchemars sans fin. Elles me font tenir sur une ligne de crête qui sépare la sagesse de la démence.
 
Juste parce que je suis que je suis "différent" ; là est mon crime, pour ces barbares des temps modernes dénués d'humanité. Juste parce que je suis handicapé, que je suis doté d'une hyper-sensibilité exacerbée. Juste parce que j'ai la "malchance" d'être doué de raison, d'intelligence, de connaissances encyclopédiques, et que ça, pour un être comme moi, ce n'est ni tolérable ni toléré. Juste parce que je crie mon droit au bonheur, d'être considéré et apprécié, à la face du monde., Juste parce que l'amitié, le dialogue sincère, honnête, franc et respectueux, ne sont pas des arguments acceptables à leurs yeux. Juste parce que la gentillesse, l'empathie, la compassion, le droit à la différence, sont vues par elles comme des faiblesses. Des souillures qu'elles fuient systématiquement. Pensez-vous !!! Un handicapé, un "monstre", les privilèges du beau, de l'agréable, de la convivialité, et des chaleureuses bienvenues, il n'est pas né pour ça, c'est évident !!!
 
Qui est le monstre, qui est l'être humain, je vous le demande ? En réalité, ces personnes sont des barbares dénuées d'humanité. Elles sont suspicieuses, égoïstes,, orgueilleuses. Elles ne connaissent ni la générosité ni l'ouverture d'esprit. Elles se disent "spéciales", s'exhibent sur le Net à coups de photos magnifiées (Photoshop est passé par là), de vidéos où elles se mettent en valeur devant un décor de carton-pâte. Elles montrent un physique de rêve dans des endroits de rêve, avant de se vautrer dans leur divan à applaudir béatement devant Koh-Lanta, Touche pas à mon poste, ou les Anges de la Téléréalité. Elles vouent un culte au corps idéal mais ont un pois-chiche à la place du cerveau. Elles se cantonnent à un quotidien misérable, gris, sans attraits, où la seule loi qui prévaut est celle de l'argent, de la rentabilité à tout prix, de la consommation à outrance, de la performance dans tous les domaines, de l'éphémérité et de la superficialité.
 
Et ce sont ces mêmes personnes qui me jugent et me condamnent parce que je ne leur ressemble pas. Ce sont ces mêmes personnes qui me refusent le droit d'être "normal". Ou, devrai-je dire, d'être un être humain plutôt que "l'idiot du village"avec qui l'on joue un moment avant de le jeter. Quelqu'un que ces personnes qui déifient "l'entre-soi" n'ont pas envie de côtoyer parce qu'elles sont fières de leurs attraits. Quelqu'un qu'elles mutilent, qu'elles brisent émotionnellement parce qu'il à l'audace de hurler son envie d'être heureux, serein, épanoui, détendu, parce qu'à leur contact régulièrement. Quelqu'un qui se bat contre ces personnes qui, si elles m'attirent, me fuient parce que je n'accepte pas la place qu'elles m'assignent. Parce que je ne "joue pas le jeu" de celui qu'elles peuvent rabaisser, délaisser, oublier, revenir quand ça leur chante avant de l'abandonner à nouveau, de trahir ; et ce, à l'envi.
 
Oui, c'est parce que je vis tout ça au quotidien, et qui n'est en fait que la partie émergée de l'iceberg, que je suis contraint de vivre hors de ce monde. C'est pour ça que l'appartement où j'habite est le seul refuge où nul mal, où nulle souffrance extérieure, ne m'atteint. C'est parce que je ressens le comportement de ces personnes à mon égard comme une constante agression, que je ne sors plus de chez moi. Pourtant, j'aimerai tant les accueillir dans mon univers - connaitre le leur -, mais même ça ils m'en dénient le droit depuis longtemps.
 
C'est aussi parce que, si je demeure au sein d'une jolie petite ville de Normandie, je n'ai néanmoins aucun moyen de locomotion pour me déplacer, et donc, je n'ai pas la possibilité de rencontrer des gens en vrai. C'est parce que cette petite ville dortoir n'a pas de "réseau social" susceptible de faire connaitre du monde que je suis enfermé chez moi à longueur de journée. C'est parce que je suis handicapé incapable de marcher longtemps que je n'ai aucune activité physique ou sportive - activités que j'abhorre de toute façon. Je préfère mille fois plus les joutes oratoires, les débats contradictoires ou d'idées, les conversations littéraires ou philosophiques, les sujets relevant de l'Histoire, de l'actualité, de la science, ou du devenir de l'Humanité, notamment, je l'avoue modestement.
 
De fait, je ne parle pratiquement jamais à personne (sauf ma mère, par Skype). De fait, mes seuls moyens de communication sont l'écrit. Cet écrit qui est tellement dénigré, fui, ici. De fait, je préfère vivre et demeurer hors de ce monde qui me fait tant pleurer, qui m'a tant blessé tant de fois...
Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 588
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité