Au-delà de l'Humanité :

Il y a des univers, des mondes, des continents entiers, qui dépassent les limites de notre imagination. Ils dépassent les limites de notre intelligence et de notre raison. Ils dépassent ce que nous expliquent nos savoirs et nos sciences, ainsi que l'ensemble des concepts religieux, idéologiques, ou philosophiques auxquels nous avons accès. Ils dépassent ce que nos sens nous permettent d'appréhender ou de concevoir, de croire ou d'espérer.

Ces univers, ces mondes, ces continents... sont pourtant innombrables. Ils nous entourent ; proches ou lointains, ouvrant des portes sur d'autres univers ou sur d'autres dimensions, nous sommes incapables de les appréhender.

Malgré tout, ils existent au sein d'autres réalités, d'autres espaces, d'autres éternités, où des formes de vie plus lucides ou plus sages que la notre prolifèrent. Et lorsque celles-ci nous observent, elles tentent de comprendre quels sont nos espoirs, quels sont nos rêves, quelles sont nos ambitions, quel est notre devenirs, en vérité. Or, c'est comme si nous essayions de converser avec des fourmis ou des bactéries. Elles n'y parviennent pas. Nous sommes trop primitifs, nous sommes trop insignifiants, nous sommes trop ignorants, pour qu'un langage commun entre ces espèces et la notre puisse être trouvé.

Nous nous combattons les uns les autres pour de viles querelles. Nous imposons nos dogmes et nos croyances surannées comme si elles gouvernaient l'univers ; alors que si nous cherchions à les expliquer à d'autres espèces plus intelligentes que la notre, elles nous riraient au nez. Elles les démantèleraient, elles les démoliraient, elles les discréditeraient, aisément. Leurs concepts beaucoup plus avancés, beaucoup plus évolués, les détruiraient ; et nous mêmes par la même occasion. En effet, notre raison et notre pensée, notre esprit et notre discernement, ne seraient pas capables de les envisager.

En même temps, et ce serait une bonne chose j'en suis convaincu, ils nous obligeraient à nous regarder en face tels que nous sommes vraiment : une espèce à l'intelligence balbutiante et élémentaire ; une espèce extrêmement primitive et qui se comporte comme telle ; une espèce centrée sur elle-même qui n'est toujours pas sortie de l'Age des Ténèbres. Un Age des Ténèbres où elle se plait à demeurer.

Alors, à quoi bon communiquer avec elle, se disent ces espèces plus évoluées que la notre. Ces humains passent leur temps à s'entre-tuer, à croire en des dogmes infantiles et grossiers. Ils meurtrissent leur planète au point de se mettre en danger eux-mêmes ; ils sont matérialistes, égoïstes, dénués de vision à long terme. Ils sont intolérants, futiles, inconstants. Ils se voient comme le sommet de l'évolution alors qu'ils n'en sont qu'aux prémisses. Ils se prennent pour des dieux alors qu'ils ne sont même pas capables de s'unir autour d'une mème cause, d'un mème projet, d'une ambition commune.

Oui, à quoi bon !!!, jugent ses espèces. Nous, nous sommes au-delà de tout ça. Nous avons évolué en nous détachant de ces futilités. Nous avons laissé derrière nous nos instincts les plus primaires, nos croyances, nos idéologies, nos philosophies archaïques derrière nous. Car nous acons réalisé qu'elles pourraient nous détruire, et non nous faire avancer. Mais pas cette espèce humaine qui s'y cramponne désespérément comme si elle n'avait rien d'autre à quoi s'accrocher pour se sentir exister. Oui, vraiment, nous ne pouvons rien pour elle ; et nous ne voulons rien d'elle.

Laissons là disparaitre !!! Elle ne manquera à personne au sein de notre univers, de nos mondes. Qu'elle ne souille pas de son empreinte ce que nous avons érigé. Que son médiocre entendement ne souille pas l'âme de nos civilisations et de nos sociétés. Qu'elle nous laisse user de notre imagination, de nos sciences beaucoup plus développées que la sienne. A n'en pas douter, elles y verraient là soit de la magie, soit de nouveaux concepts religieux plus proches de leur Dieu tellement étriqué. Alors, oui, qu'elle nous laisse vivre en paix. Puisque ces univers, ces mondes, ces continents dont nous sommes les maitres ne sont pas à sa portée...

Dominique Capo