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Mes Univers
21 décembre 2021

Délivrance ? :

X1

Enfin, oui ! La lumière au bout du tunnel. A l'issue d'une semaine d'une tension extrême, d'une tension telle que je n'en n'avais pas connue depuis 2012 et la découverte que ma compagne était atteinte de sclérose en plaques, enfin, mes efforts payent. Mais cette semaine a été aussi éprouvante mentalement et physiquement, accompagnée d'une peur absolue, d'une souffrance démesurée, d'une violence à notre encontre dont ni moi ni elle ne ressortons indemnes. De la même manière qu'en 2012, lorsqu'après la mise au jour de la maladie de ma compagne, les parents de celle-ci ont tout fait pour que notre couple explose. Lorsqu'ils se sont acharnés sur elle en lui imposant une curatelle qu'elle ne souhaitait pas. Lorsqu'ils m'ont accusé de tous les maux de la Terre parce qu'il leur fallait à tout prix un bouc émissaire "à leurs malheurs".

Pas à ceux de ma compagne, pas en fonction de la maladie dont elle était désormais victime. En fonction de leurs propres désirs, de leurs propres choix, de leurs propres espoirs "de la voir redevenir cette petite fille sage et soumise qu'elle a toujours été à leurs yeux". Depuis que notre relation, à ma compagne et à moi, a débuté, tel a toujours été leur objectif final. Et ils ont recouru à chaque opportunité, ils ont profité de chaque occasion, pour tenter de la détacher de moi. Ils ont essayé autant que faire se peut d'influencer ses décisions, ses buts à court, à moyenne, ou à longue échéance, pour que "leur droit de regard" ait davantage de poids que les siens, les miens, ou les nôtres. Et à une époque, ils ont bien failli y réussir.

Il nous a fallu - il m'a fallu - déployer des efforts incommensurables pour tenter de stopper ou d'atténuer les effets de la machine infernale qu'ils avaient déclenché. C'est d'ailleurs à ce moment là que mes premières crises d'angoisse, que mes crises de panique ont commencé à se manifester. La pression exercée sur moi par eux a été telle que, comme en 2002, lorsque l’Éducation Nationale a estimé que je n'étais pas apte à exercer un emploi "normal" - alors que j'avais réussi mon concours d'entrée dans la fonction publique adapté pour les personnes handicapées -, mon état de santé s'est immédiatement dégradé. Pas comme en 2002, où j'ai été la proie d'une aphasie brutale, où j'ai fait deux séjours à l’hôpital pour des cures de repos parce que l’Éducation Nationale avait exigé de moi plus que je pouvais donner. Non, cette fois, ça a été le début de malaises à répétition durant des années dès que j'étais victime de stress, de pression, de terreurs, de violences psychologiques.

Comme en 2002, je ne m'en suis jamais remis. Et aujourd'hui, il suffit d'un événement, même anodin, qui vienne me bousculer, me déstabiliser, entamer mon besoin de paix, de repos, de régularité, pour que ces crises ressurgissent immédiatement. Et, comme une tempête, elles emportent tout sur leur passage. Et même si ma raison me dit que ce n'est rien, qu'une solution existe et va être appliquée bientôt, mes émotions sont tellement exacerbées que je ne peux les contrôler. Elles me meurtrissent physiquement - gingivites, crises de furonculose, irritations aux bras et aux jambes - continuellement.

Mentalement, c'est comme des déflagrations : ma tension monte, monte, monte ; ma peur également. J'ai besoin d'être rassuré, d'employer tous les moyens imaginables pour annihiler ou amoindrir les causes et les conséquences de ces peurs irraisonnées. Je me bats de toute mon âme, de tout mon cœur, avec tous les moyens qui sont à ma disposition, pour qu'elles ne me brutalisent pas trop, pour qu'elles ne dévastent pas trop le fragile équilibre que j'ai mis en place pour que mon existence soit la moins douloureuse et la moins exténuante possibles.

Et pourtant, régulièrement, quelque chose d’inattendu, d'imprévisible, vient me frapper. Et mes démons se réveillent avec une violence qui me laisse démuni et encore plus meurtri, évidemment.

Pire : conscient de cette souffrance, je suis allé voir plusieurs psychothérapeutes pour qu'ils me viennent en aide. Grace à eux, j'ai décortiqué le pourquoi, le où, le comment, le qui, etc. à l'origine de ces ravages émotionnels dont je suis la proie. Et désormais, je sais, j'ai compris, j'ai intégré, ce qui fait que je reçois tout ça avec tant d'intensité. Il y a des liens évidents avec mon enfance, avec l'hémiplégie et la maladie orpheline de Sturge-Weber dont je suis le porteur depuis que j'ai l'age de six mois. Il y a des liens avec toutes les épreuves, avec toutes les difficultés, avec tous les obstacles qui se sont accumulés sur ma route, et que j'ai dû affronter, parfois seul. Il y a les rejets, les moqueries, les haines, les échecs sentimentaux, amicaux, professionnels, sociaux, qui se sont succédé ; les jugements et les condamnations, les préjugés et les a-priori à mon encontre qui m'ont poursuivis toute ma vie. Il y a enfin les traumatismes personnels, tels que la mort de mon petit frère, l'homosexualité refoulée de mon père dont j'ai en partie porté le poids des décennies durant. Oui, tout ceci, en bien d'autres faits divers et variés, ont contribué à la détérioration de mon état de santé, à ma fragilisation émotionnelle.

Je l'ai compris, analysé, intégré, au gré des thérapies que j'ai suivi. D'ailleurs, j'y reviendrai en long en large et en travers au fur et à mesure de l'écriture de mes Mémoires. Rédaction de Mémoire à laquelle je m’attelle lorsque j'en ai l'énergie et le temps. Ce qui n'est pas toujours simple ni facile parce que je dois être en permanence vigilant quant à l'évolution de l'état de santé de ma compagne. Alors, je progresse lentement. Très lentement. Bientôt, je vais m'attaquer à l'époque de mon enfance où j'ai été harcelé, torturé psychologiquement, poussé au désespoir, par mes camarades de classe à cause de ma différence. Première pierre posée liée à cette fragilité. Contribution à la construction de ma personnalité et de ses failles. Contribution aussi à cette volonté de fer qui m'a toujours amené à me battre contre vents et marées afin d'un jour trouver paix, calme, et sérénité dont j'ai tant besoin. Pour écrire, notamment.

Et aujourd'hui encore, les difficultés administratives auxquelles ma compagne sommes confrontés dans le cadre de notre renouvellement de notre AAH, le combat que j'ai dû mener face à des interlocuteurs de Pôle Emploi ne comprenant pas la spécificité de mon cas, les peurs, les sévices qu'ils nous ont infligé, ont été extrêmement dévastateurs. C'était inévitable, les symptômes de la sclérose en plaques de ma compagne se sont aggravés. Fuites urinaires dues à l'angoisse se sont relayé. J'ai été victime de plusieurs crises d'angoisse et de convulsion. J'ai remué ciel et terre auprès de tous les services administratifs auxquels nous sommes rattachés, pour tenter de trouver une solution aux déboires qu'ils nous infligeaient. J'en ai perdu l'appétit et le sommeil. J'ai été victime d'un stress tel que j'en n'avais pas subi depuis la confrontation avec les parents de ma compagne en 2012.

J'ai porté tout ça à bout de bras. Mais, heureusement, la lumière est finalement apparue au bout du tunnel ce matin. Après avoir informé, en vain, journaux, Présidence de la République, Premier Ministre, partis politiques, conciliateurs avec l'administration, Pôle Emploi a stoppé le processus de radiation qu'il avait entamé à mon encontre. Je vais donc pouvoir conserver mes droits, et les revenus qui vont avec. Le 27 janvier, j'ai un rendez-vous téléphonique avec un interlocuteur de Cap Emploi, la branche de Pôle Emploi réservée aux personnes handicapées, afin de personnaliser mon parcours de recherches d’emploi en fonction de mes capacités et de mes possibilités. J'ai entamé les démarches afin d'avoir le statut d'Aidant rémunéré, qui vient en complément du renouvellement de l'AAH de ma compagne. Et je contacte toujours journalistes et éditeurs dans le but de leur proposer mes services en tant que rédacteur ; ou, au mieux, de les informer que j'écris des Mémoires que je souhaite publier lorsque j'en aurai fini avec leur élaboration.

En espérant que, désormais, l'esprit plus libre et plus apaisé, je puisse m'y consacrer à nouveau sérieusement. J'ai hâte d'ailleurs, parce que ces événements m'ont interrompu en pleine lancée. Les mots, les phrases, les pages, de mes pensées et de mes doigts, s'échappent facilement. Je n'aimerai pas me retrouver bloqué à cause de tous ces impondérables. Aussi, après un ou deux jours de repos, je vais m'y remettre attentivement et scrupuleusement...

Merci de votre compréhension...

 

Dominique Capo

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