Quel héritage pour nos descendants et les descendants de nos descendants ? :

Le jour où les gens auront compris que le bonheur ne se mesure pas à l'aulne de leur compte en banque, de leur belle maison et de leurs voitures hors de prix , une fois qu'ils auront réalisé que le prestige lié à son apparence n'est qu'éphémère et n'est pas synonyme de gloire et de fortune sur le long temps, et qu'il n'en restera rien au terme de leur existence ; peut-être, ce jour-là, ces gens effleureront-ils ce dernier.

Le jour où l'image sera moins importante que ce que les gens ont dans la tète ; le jour où ils se rendront compte que la culture et l'érudition sont plus essentiels que le m'a-tu-vu, les photos ou les vidéos sublimés mais vite effacés et oubliés ; peut-être chercheront-ils avant-tout à témoigner de ce qu'a été et de ce qu'est leur destinée. Peut-être, alors, laisseront-ils une trace substantielle sur ce qu'a été leur époque et comment ils ont contribué. Peut-être se rendront-ils compte que leur descendance sera heureuse autant qu'eux de voir comment ils ont contribué à son essor ou à sa décadence. Mais peut-être aussi, ces gens qui cèdent aux sirènes de l'éphémérité et de la facilité sont-ils trop stupides ou trop inconséquents pour en avoir conscience. Peut-être s'en moquent-ils, s'en sentent-ils indignes ou trop insignifiants, voire ont trop honte de la trace qu'ils laissent derrière eux, pour s'en préoccuper réellement.

Car, que ces gens ne se leurrent pas : leurs descendants et les descendants de leurs descendants, à dire vrai, se contrebalanceront de savoir si leurs ancêtres - notre génération - ont été riches ou ont été pauvres, s'ils ont été dotés d'une plastique de rêve ou ont possédé une propriété somptueuse, de magnifiques automobiles, s'ils ont voyagé à l'autre bout du monde ou s'ils ont croisé la route de célébrités ; elle se moquera du nombre de likes ou de commentaires dithyrambiques partagés sur des réseaux sociaux qui, sous leur forme actuelle, n'existeront certainement plus.

Qui plus est, les valeurs, la morale, les croyances, de nos descendants, ne seront, bien-entendu, plus les mêmes que les nôtres. Tout ceci ne leur parlera probablement pas. Ce sera pour eux que si nous leur parlions dans une langue depuis longtemps éteinte.

Non ! Ce à quoi nos descendants s’intéresseront avant-tout, c'est si leurs ancêtres ont tenté de marquer les esprits en laissant un témoignage écrit et compréhensible littérairement parlant, de qui ils ont été. Puisque, malgré l'ensemble des progrès technologiques accomplis depuis les débuts de la civilisation, puisque de tous les moyens de transmission et de préservation de ce que nous sommes au-delà de l'espace et du temps, c'est le seul qui perdure véritablement depuis l'aube de l'Humanité...

Dominique Capo