Ma France

La France est mon pays ; c'est celui où je suis né, c'est celui d'où je veux un jour partir vers le monde d'après. La France, c'est le plus beau pays du monde. c'est celui qui m'a vu grandir, devenir un homme. C'est celui que j'aime plus que mes pauvres mots ne sauraient le restituer. Il transpire par toutes les fibres de mon âme, de mon cœur, et de mon corps. Pour lui, je me battrais jusqu'à la dernière goutte de mon sang ; je lui donnerai ma vie sans hésiter.

La France est magnifique parce que son peuple porte en lui des valeurs universelles de tolérance, d'intelligence, d'ouverture sur l'autre et sur le monde. La France, c'est la Déclaration des Droits de l'Homme et le combat contre l'oppression et l'obscurantisme. La France, c'est la diversité et la laïcité. Chacun y a le droit de croire ou de ne pas croire. C'est la France des Lumières, de la Littérature. Elle a connu des heures sombres, mais des heures de gloire également. De grands hommes et de grandes femmes l'ont modelé tout le long de sa plurimillénaire histoire. Ils et elles nous l'on légué pour que nous poursuivrions ce qu'ils et elles ont commencé.

Moi dont les origines sont multiples - né à Marseille de père Pied-Noir, de mère née à Dakar d'expatriés français, l'un du Doubs, l'autre de la Loire, ayant une part de sang alsacien en moi, je ne sais que trop bien que ce sont les courants migratoires qui l'ont depuis toujours traversé qui ont fait de moi l'homme que je suis. Et j'en suis fier. La France, ce sont les apports extérieurs et de quelque horizon que ce soit, qui l'ont tant de fois régénéré, qui l'ont permis de brandir haut la flamme de la liberté. Ils ont permis à ses citoyens à revendiquer leur droit au bonheur et à l'espoir en des lendemains meilleurs ; qu'ils soient collectifs ou individuels, puisque les seconds sont intimement et irrévocablement liés aux premiers.

Oui, mon pays, la France, je l'aime de toutes mes forces. J'aime son histoire et ses différents territoires. J'aime son patrimoine et ses arts. J'aime sa culture et ses valeurs. J'aime les hommes et les femmes qui croient en elle et qui cherchent à l'élever, plutôt qu'à la faire décliner. J'aime cette France où la loi de l'argent n'est pas celle qui domine, où la loi du plus fort s'efface devant celle de la justice et de l'équité, où celle de l'empathie et de la fraternité l'emporte sur la mesquinerie et la médiocrité. J'aime cette France qui vient au secours des plus faibles et des plus démunis, qui protège les plus vulnérables et les malades.

J'aime cette France qui ne fait aucune distinction, qui n'a pas de préférence entre ceux de la France d'en haut ou ceux de la France d'en bas. J'aime cette France qui montre du doigts ces privilégiés qui usent de leur statut pour s'enrichir sur le dos des "petites gens". J'aime cette France qui se bat contre le racisme, la haine de l'autre parce qu'il n'appartient pas au mème milieu ou à la même catégorie sociale que certain(e)s. J'aime la France de ceux qui se moquent de la dictature de l'apparence, qui se moquent de l'éphémère et du superficiel ; qui se rient de ceux et celles qui sont prétentieux et méprisants vis-vis de gens qui ne sont pas comme eux, qui ne sont pas issus du même milieu.

Car la France, sa République et sa Démocratie que d'aucuns se plaisent à malmener ou à honnir, est une nation qui ne peut se suffire à elle-même. La France, c'est parce qu'elle entourée et en relation constante dans bien des domaines avec tous les autres pays d'Europe ou du monde, qu'elle est capable de triompher de tous les désastres, de toutes les difficultés. D'ailleurs, la France n'a jamais été aussi impressionnante que lorsqu'elle dépasse ses certitudes et ses peurs pour aller de l'avant. C'est comme ça qu'elle a toujours terrassé ceux et celles qui la voyaient perdue, blessée, mourante...

La France, je l'aime ; c'est mon pays. Peut-être ne suis-je qu'un citoyen lambda : certain(e)s me considèrent même comme moins qu'un homme du fait de mon handicap, de la maladie orpheline dont je suis victime, de l'intellectuel que je suis, du sachant que je me targue d'être. Ils ou elles me moquent, me rejettent, me renient, m'humilient, que sais-je encore. Oui, c'est vrai ! Mais c'est parce que j'aime la France et tout ce qu'elle porte en elle que je me bats pour essayer de lui offrir un peu de ce que j'ai en moi. Peut-être ne suis-je qu'un grain de sable, qu'un simple rouage ni meilleur ni pire que d'autres, mais au moins, je m'efforce de lui rendre hommage en partageant un peu de ce que je suis, un peu de ce que j'ai en moi, chaque jour que Dieu ? fait.

La France, enfin, je l'aime parce que je l'ai parcouru en tous sens depuis que je suis enfant. De Marseille à Paris, de la Sarthe à la Manche, j'ai habité dans nombre de ses cités. De la Bretagne à la Provence, de Strasbourg à Perpignan, j'ai visité nombre de ses villes et villages, de ses lieux les plus emblématiques ou les plus prestigieux. Et j'en ai été émerveillé. Ils ont suscité chez moi une curiosité et une soif d'en apprendre davantage sans pareil. De la Bibliothèque Nationale au musée des Arts Décoratifs, de Montmartre aux Châteaux de la Loire, de celui de Joux à celui de l'ile d'If, de Carnac au lac Léman, j'ai exploré nombre de ses sites les plus intéressants. Je me suis nourri aux sources mêmes de la France éternelle.

Et puis, sa littérature, ses connaissances, ses peintres et ses musiciens. Et puis, ses savants qui sont entré dans la légende parce que tous ont influé à leur manière sur la marche du monde, sur son histoire, sur celle de l'Europe, sur celle du monde entier parfois en vérité. Oui, cette littérature et cette histoire qui sont les deux piliers parmi les plus essentiels de mon existence. Mes passions, qui me fascinent et me subjuguent tant. Dont je ne me lasse jamais. Cette France, je l'aime et je la porte dans mon cœur au-delà de mes aspirations les plus folles.

La France, je crois en elle, en son avenir. Je crois qu'elle a encore beaucoup de choses à offrir au reste de l'Humanité. La France est généreuse, elle l'a maintes fois prouvée ; c'est parce qu'elle refuse les corporatismes et le repli sur soi, c'est parce qu'elle défend des idéaux plus grand qu'elle que le monde entier l'admire et l'aime. C'est parce qu'elle tend la main et qu'elle ne craint pas de se confronter aux défis de demain - ou d'après-demain - qu'elle a une place à part dans le cœur de son peuple et dans le cœur de ceux et celles qui ne sont pas nés sur son sol. En fait, elle se moque de savoir d'où on vient, de quel milieu socio-culturel, quel emploi on occupe, quelle tradition ou que quelle est la foi de celui ou celle qui l'aime. Elle se moque de la couleur de peau ou de l'orientation sexuelle, de la différence dont on est le porteur, si on est jeune ou son est vieux. Du moment qu'on l'aime, elle ouvre ses bras à n'importe qui qui veut d'elle.

Voilà, quelle est ma France, bien qu'il y aurait encore tellement à en dire pourquoi je l'aime tant. Tout simplement, tout naturellement, mais en toute honnéteté...

Dominique Capo