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25 avril 2022

République, Démocratie, idéal et perfection :

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Ce n'est pas en se réfugiant dans la peur ou en accusant "l'autre" de tous les maux de la Terre que la France et le français trouveront des solutions aux problèmes de leur pays et de leurs populations. La peur et le repli sur soi ont maintes fois conduit ceux-ci au bord du gouffre ; quand ils ne les ont pas précipité. Les solutions qui étaient pertinentes ou efficaces il y a cinquante ou cent ans peuvent nous inspirer ; elles ne sont cependant pas celles d'aujourd'hui ou de demain. Les dirigeants qui s'arc-boutent sur ce genre de certitudes se font des illusions. Ils poussent les citoyens qui les suivent au désespoir et à l'immobilisme ; dernière marche avant la déchéance, puis la disparition...

 
Qui peut encore croire au retour des "Trente Glorieuses", au "C'était mieux avant", si ce n'est quelques vieillards aux idées étriquées et rétrogrades ? Qui peut encore croire que le Capitalisme triomphant et le Libéralisme à outrance ont de beaux jours devant eux, si ce n'est ceux et celles qui tentent de profiter jusqu'au bout d'un système qui a fait son temps, mais qui n'est plus adapté au monde actuel ? Qui peut encore croire au nationalisme ou au communautarisme, dans un monde interconnecté où les frontières ont depuis longtemps abolies, où ils sont à la base d'incompréhensions et de haines. Qui peut encore croire au chauvinisme et au moi d'abord, quand ce sont eux qui sont à l'origine des deux guerres mondiales qui ont fait tant de morts, qui ont généré tant de souffrances.
 
Notre Démocratie n'est peut-être pas parfaite. Nos valeurs ne sont peut-être pas adoptées par tout un chacun. Notre République n'est peut-être pas vecteur de liberté, d'égalité, ou de fraternité ; du moins, au regard de beaucoup de nos concitoyens. Mais, vit-on dans un monde parfait ? Vit-on dans un monde idéal ? Non, bien-sûr que non ! L'Histoire de l'Humanité n'est qu'une suite de défis à relever, de challenges à emporter, de frontières à dépasser, de difficultés à surmonter. Et ce qui était vrai hier, l'est aujourd'hui, et le sera demain.
 
Alors, ceux et celles qui s'imaginent qu'un autre système, plus juste et plus approprié, existe, qu'ils se manifestent. Or, qu'ils soient conscients des risques qu'ils prennent. L'idéal, la perfection, n'étant pas de ce monde, ils entraineront inévitablement ceux qui les accompagnent sur la voie de la tyrannie et de la dictature. Tous ceux qui s'y ont essayé avant eux n'ont abouti qu'au même résultat ; avec les conséquences désastreuses, parfois monstrueuses, qui en ont découlé.
 
Oui, la Démocratie et la République telles que nous les connaissons ne sont parfaites. Toutefois, elles sont les systèmes les plus avancés, les plus adaptés, aux valeurs que nous portons depuis la Révolution. A nous de les améliorer, à nous de les modeler afin qu'elles soient en constante évolution. Par contre, ne vous méprenez pas : jamais elles ne seront teintées d'absolu et d'excellence.
 
D'ailleurs, lorsqu'on y réfléchit : quel serait le but de notre existence si nos sociétés, si nous-mêmes en tant qu'individus, atteignions cet état ? Aurions-nous encore des rêves, des ambitions, des projets, à réaliser ? Aurions-nous de nouveaux territoires à explorer ? Aurions-nous des passions ou des centres d’intérêts, qui nous enthousiasmeraient ? Aurions-nous des sciences, des savoirs, des philosophies, des religions, qui nous stimuleraient ? Aurions-nous des métiers, des activités, des émotions, des désirs, qui nous solliciteraient ? Et puis, et peur-être surtout, serions-nous heureux, si tout était simple, facile ? Si nous vivions dans un monde où le bonheur et la félicité seraient notre lot quotidien ?
 
Nous nous ennuierions à mourir. Je gage même que nombre de personnes se suicideraient pour échapper à cette perfection et à cet idéal journalier ; que ce soit à titre individuel ou à titre collectif. Nous ne serions que des coquilles vides, sans volonté, sans espoir, sans rien pour nous sentir exister, si tout était parfait dans le meilleur des mondes. Ce serait, en fait, un totalitarisme qui ne dit pas son nom, dont nous serions les prisonniers volontaires, et sans possibilité de nous en échapper. De quoi devenir fou, vraiment ! De quoi pousser le plus sein d'esprit à vouloir en finir !
 
Alors, oui ! Les inégalités existent. Oui, le système institutionnel qui est le notre ne satisfait pas tout le monde. La liberté, l'égalité, et la fraternité qui posent sur le fronton de nos bâtiments publics, ne sont que des idéaux. Mais, au moins, avons-nous le privilège de les avoir, même si chacun d'entre nous les envisage à sa façon. Même si nous ne trouvons pas en eux tout ce que nous leur en demandons ; tout ce que nous en exigeons. Oui, la pauvreté, oui, la violence, oui, l'exclusion, oui, la maladie, oui, tout cela et bien d'autres difficultés entachent l'existence de chacun ou de tous. Cependant, ces outils sont là.
 
Et plutôt que vilipender nos politiques parce qu'ils n'en s'usent pas comme nous le souhaiterions, à nous de les pousser à les améliorer. Plutôt que les vouer aux gémonies - et peu importe leur couleur politique car, après s'en être pris à leurs adversaires, lorsqu'ils sont au pouvoir, ils se comportent pareillement à ceux qu'ils avaient combattu jusqu'alors -, à nous de ces contraindre à tenir leurs promesses électorales. Les régimes changent - de la Monarchie à la République -, les hommes demeurent. A ces derniers de les faire évoluer, à ces derniers d'en améliorer le fonctionnement. Parce que les hommes, eux, quelles que soient nos instututions, seront fatalement déçus par ceux qui les gouvernent... puisque que ce ne sont que des hommes, et rien que des hommes. Imparfaits donc ; à l'image de nos idéaux donc...
 
Dominique Capo
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