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Mes Univers
15 mars 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 312 - 316

temple_baal02Entre 1766 avant notre Ere et 1025 avant J.C., trente souverains lui succèdent de père en fils, ou de frère aîné à frère cadet. La zone d’influence de la dynastie Shang s’étend du Shanxi, la basse vallée du Fleuve Jaune, jusqu’au bassin moyen du Fleuve Bleu. Au-delà, elle se heurte à des populations barbares que les guerriers Shang capturent, victimes de sacrifices humains.

Le trentième et dernier roi, Din Xin-Zhou Xin, périt dans les flammes de son palais, attaqué par le fils de l’un de ses vassaux, le comte de l’Ouest, qu’il a tué. Ce dernier devient alors, à titre posthume, le roi Wen, et son fils Wu Wang le premier roi d’une nouvelle dynastie.

Anciens vassaux des Shang, les Zhou  créent au XIIIème siècle avant J.C. à leur tour une nouvelle capitale royale, près de Xi’an, sur la rive sud du Wei. Prudents, ils prennent toutefois soin d’installer un membre de leur famille à Luoyang, dans la plaine orientale, pour y surveiller les partisans de l’ancienne dynastie. Le frère du roi Wu y réside ; le reste du territoire est partagé entre les membres de sa famille et ses alliés. La région couverte de lœss est fertile, surtout quand les pluies de printemps sont abondantes. Fermée au sud, elle est pourtant le point de passage obligé entre la chine du Fleuve Bleu et le Sichuan, autre plaine très riche et véritable grenier à céréales. La vallée s’ouvre en outre, par un défilé facile à contrôler, sur la grande plaine de l’Est.

La phase d’expansion des Zhou dure jusqu’en 770 avant J.C. à cause d’une catastrophe brusque. Xi’an est surprise et pillée par des barbares. A la suite de ce désastre, les Zhou installent leur nouvelle résidence à Luoyang. Ainsi commence la dynastie des Zhou orientaux, qui verra les princes féodaux contester l’autorité du roi et s’emparer peu à peu du pouvoir.

Pendant toute cette période, le roi est l’acteur principal et entretient un lien privilégié avec le monde des Dieux. C’est pourquoi son temps est rythmé par un calendrier liturgique très chargé. Il ordonne et proclame seul les ordres divins par un corps de scribes et de devins. Ces derniers ne sont cependant réduits qu’à un simple rôle technique et ne maîtrisent jamais l’ensemble de l’appareil d’Etat.

La religion est dominée par le culte des Grands Ancêtres et à l’importance accordée à la vie dans l’Au-delà. L’âme se compose de deux éléments. A la mort, le « hun », âme-souffle, rejoint le Souverain d’en Haut ; tandis que le « po », autre élément plus matériel, reste dans le corps jusqu'à sa décomposition. Il faut bien le nourrir pendant les trois ans du deuil, pour éviter qu’il ne se transforme en « gui », démon, menace possible pour sa descendance. Quant aux rites funéraires, ils permettent de s’assurer que le hun, quittant le corps, voyage dans de bonnes conditions dans l’Au-delà. Les rites sont accomplis dans les maisons aussi bien que dans les palais. Et on consulte des Anciens au moyen d’os oraculaires – os de dragons - : omoplates de bovin ou de buffle ou carapaces de tortues sont chauffées jusqu'à l’apparition de fêlures qui sont ensuite interprétées. Tout le processus - et vérifications éventuelles par les événements – est consignés par écrit sur l’os chauffé à blanc. L’ensemble des signes sur les os forme une écriture déjà très élaborée.

Selon les principes définis plus tard par Confucius, le bon roi doit réunir harmonieusement en une même personne les lettres « wen » et les armes « wu ». Fils du Ciel, il dispose du mandat Céleste et sa réplique divine est le « Souverain d’en Haut ». Devient « Fils du Ciel » celui qui, grâce aux mérites accumulés par les Ancêtres vertueux, obtient la victoire militaire et l’assentiment des hommes de culture. Il reçoit alors le mandat céleste pour lui même et sa descendance mâle appelée à régner. Mais ce mandat s’use, puis s’éteint pour renaître en une autre lignée. Cette rupture du mandat est une véritable révolution. Le « wangdao », voie ou vertu royale, est le moyen de gouverner et c’est cette vertu que dévoient les « mauvais souverains ». Car, lorsque règne un vrai Sage, point n’est besoin de recourir aux châtiments redoutables prévus par le code royal : marques de fer, ablation du nez, ablation des rotules, castration, peine capitale.

Dans l’exercice de son pouvoir, le roi est assisté par un chancelier et par des ministres. Celui de la multitude, chargé des paysans, celui des Chevaux, chargé de la guerre, celui des Travaux publics et ceux qui sont chargés de la gestion du palais et du domaine. Ces dignitaires reçoivent des terres à titre d’émoluments ; non héréditaires à l’origine, elles le deviennent petit à petit comme le deviennent aussi les grandes charges. Le souverain donne aussi des terres aux membres de sa famille, qui lui doivent en échange un tribut annuel. Une aristocratie puissante et privilégiée reçoit à titre héréditaire des « pays » ainsi que les revenus des paysans qui y travaillent. Elle peut y lever des troupes, y rendre la justice et est au centre d’un culte au dieu du sol.

Le culte des Grands Ancêtres s’élargit bientôt à l’ensemble de la classe féodale. Selon le degré de noblesse des lignées locales, le nombre des Ancêtres qui figurent dans le temple est plus ou moins important. Les Seigneurs, qui reçoivent une éducation spéciale, mènent entre eux des guerres. Mais ils n’hésitent pas, quand ils en ont l’occasion, à affirmer leur propre autorité face au pouvoir du roi.

Toujours vers 1450 avant J.C., en Chine, les Souverains Shang poussent leurs Scribes à inventer un Système d’Ecriture bien à eux. Dès lors, ceux-ci se mettent à tracer des trigrammes et des héxagrammes sur des tablettes de bois reliées entre elles par un lacet. A l’aide de quatre Signes Verticaux – ou, « Tablettes » - coupés par deux Signes Horizontaux – ou, « Cordelettes » -, ils parviennent à définir le Mot « Livre ». Parfois, ils recourent à des ossements oraculaires chauffés, et des carapaces de tortues fendues, afin d’y graver certains Textes Divinatoires. Ils se servent de ces derniers afin de connaître l’opinion de leurs Ancêtres sur l’issue d’Evénements importants à venir. Ils ordonnent qu’après la lecture de ces Oracles, doivent être inscrits dans les « Livres » tous leurs propos. Ils demandent à ce qu’y soient marqués toutes leurs questions, toutes les réponses qui leur ont été fournies, et, de temps en temps, de quelle manière leurs Augures ont été vérifiées. Ils exigent que les moindres rumeurs y soient consignées. Ils ordonnent que les on dit concernant des pays d’Outre Mer tels que Koucilin – dans le Nord de Koueio -, le territoire de Mido, et des Yao, soient décrits. Ils décrètent que les Connaissances qu’ils renferment soient exclusivement réservées aux Empereurs Shang, ainsi qu’à leur Aristocratie. Ils imposent que leurs énoncés soient conservés dans les Cryptes Palatiales de la capitale. Et, ils exigent que leur Nature ne soit jamais divulguée aux gens du Peuple, et que les Idéologies auxquels ils se rapportent soient inclus dans les Pratiques Religieuses de leurs Clercs.   

Au même moment, les Souverains Shang commencent à ériger une seconde capitale, Yin, sur les rives du fleuve Huang He. De part et d’autres de ce qu’ils estiment être son axe idéal, ils bâtissent de hautes plate-formes. Au sommet de celles-ci, ils élèvent de grandes constructions de bois. Ils fondent plusieurs Palais entourés de zones résidentielles et de Temples. Au-dessous d’elles, ils creusent de gigantesques souterrains, qu’ils divisent ensuite en « Galeries Occidentales » et « Galeries Orientales ». Ils aménagent des salles au cœur desquelles ils excavent des puits rectangulaires, de larges gradins bordés de niches. Ils échafaudent des Chambres Funéraires décorées de Piliers destinés à magnifier les Sarcophages qui y sont installés. Et, finalement, afin d’y affirmer leur droit de Vie et de Mort sur leurs sujets, ils y organisent une Cérémonie au cours de laquelle ils y immolent des centaines d’hommes et d’animaux.   

Puis, poursuivant dans la même direction, les Monarques Shang se mettent à construire des immeubles Administratifs. Tout autour d’eux, ils assemblent de spacieuses résidences très vite occupées par des Nobles. Et, enfin, ils installent des ateliers, tandis que les maîtres ouvriers associés à ceux-ci prennent une place de plus en plus privilégiée en tant que Puissance Economique.

Les Artisans se transforment dès lors en soutien Politique de l’Administration Shang. Ils acquièrent une influence diplomatique hégémonique en offrant certains de leurs plus beaux objets de Bronze à leurs protecteurs. Ils en redistribuent d’autres à des Clercs qui les chargent de valeurs Idéologiques et Religieuses. Dans le but d’accéder à de nouvelles Ressources, ils obtiennent le droit de mettre en chantier des zones Artisanales, ou de défricher des forêts entières, à leur profit. Et, enfin, ils achètent le privilège de construire des Nécropoles Familiales en dehors de la cité.   

Vers 1300 avant J.C., les Empereurs Shang franchissent les rives du lac Dianchi, et envahissent brutalement le Royaume de Dian. Ils occupent donc la plupart des villes de ce territoire. Et, ils y diffusent leur Culture, tout en s’y enrichissant de ses Traditions les plus extraordinaires.

Leurs Scribes rapportent ainsi une Légende Dian expliquant de quelle manière le Dragon est censé Symboliser le « Chef de la communauté ». Ils en évoquent une autre détaillant pourquoi les Neuf Chaudrons Sacrés désignent les Dieux et les Démons les plus importants de cette Contrée. Ils démontrent de fait que Niu Kouab incarne le Père de l’Humanité. Et ils indiquent que plusieurs Manuscrits les plus anciens, tels que le « Chan-hai-King » - ou, « Livre des Monts et des Mers » - décrivent l’Aube des Ages :

« Un jour, l’Œuf  Primordial surgit de nulle part et prit place au cœur du Néant. Il y acquit le nom de « Pankou ». Il s’ouvrit, matérialisa l’Univers : le Ciel et la terre se constituèrent, ses Eléments les plus purs engendrèrent le « Yin », et les plus grossiers enfantèrent le « Yang », et ses fragments inutilisés se mêlèrent à eux.       

Puis, pendant 18 000 ans, durant six mois, Pankou se transforma en dieu du Ciel, et durant six mois, il se métamorphosa en dieu de la terre. Ensuite, il se mit à grandir, éloignant de fait le Ciel de la terre. D’un coté, il atteignit bientôt l’extrême hauteur Céleste, et de l’autre, il plongea vers en direction des Profondeurs Terrestres. Il changea les diverses parties de son corps en Astres, en Montagnes, en Fleuves. Il modifia ses Capacités Intellectuelles, de telle sorte qu’elle ne put plus jamais se matérialiser. Et, finalement, il décida de présider l’Univers, et de s’octroyer le pseudonyme de « Y King ». ».

Mais, en feuilletant d’autres Manuscrits Dian, les Scribes des Souverains Shang découvrent que ceux-ci contiennent une autre version du Mythe des Origines de l’Humanité :

« Au Commencement des Temps, seuls les Dieux Anciens régnaient sur l’Univers. Parmi eux, il y avait le Père Ciel. Il habitait un magnifique Palais en compagnie de son Epouse Wang. Il avait en sa possession des Pèches qui leur conféraient l’Immortalité. A ses cotés, apparaissaient les Rois Dragons régnant sur les quatre Mers, ainsi que sur une multitude d’Animaux Aquatiques. Se manifestaient également des Divinités du Soleil, de la lune, du Vent, du Tonnerre, ou de la pensée. Et, se présentaient enfin le dieu qui vomissait sans cesse des marécages infects, Kong-Kong ; les Esprits des Vieilles Choses, Fouchi ; ceux ayant la capacité de se métamorphoser en Humains à volonté, Tché You ; le Poisson Chaos Chouen ; les Démons de la maladie, Kouci ; et les Génies aux visages de Femmes, aux becs d’oiseaux, et aux ailes déployées, Houan Teou.  

Pendant toute cette Période, ce fut la divinité de la pensée qui inventa le concept de « l’Alternance » - ou, « du Yin et du Yang ». Elle l’établit en tant que Principe Antagonique : le Masculin et le Féminin, la lumière et les Ténèbres, l’Humidité et la chaleur, etc. Elle le considéra aussitôt comme un moyen efficace offert aux dieux pour entrer en contact direct avec le Souverain de l’Univers. Et, elle imagina également que c’était un procédé radical pour diviser ceux-ci entre les Bons et les Méchants, les Purs et les Impurs.

Afin de faire face aux dissensions Divines qui s’annonçaient, le Père Ciel décida de créer les Hommes, et de leur offrir la terre comme Sanctuaire. Il y ajouta des Océans, y fixa des îles sur lesquelles Animaux et Barbares étaient indiscernables. Peu après, il apprit que ses Frères et ses Sœurs profitaient du fait que le Ciel et la terre étaient proches, pour descendre sur Terre, et se mêler aux Humains. Désappointé, il ordonna au Génie Tchong-Li de rompre définitivement la communication entre les deux Mondes. Il lui donna ensuite pour mission d’empêcher ses Créatures de s’adonner à la sorcellerie. Et, il exigea que soient éliminés leurs Mages désireux d’Invoquer, puis, d’Emprisonner à leur profit des Esprits Démoniaques.

Tchong-Li demanda dès lors à Kong-Kong de l’aider. Et aussitôt, celui-ci suivit le même chemin que ses Frères, attaquant les Piliers Célestes à coups des cornes, et parvenant à les faire basculer.

Le Père Ciel se rendit vite compte que les Astres étaient également en train de glisser vers l’Ouest, et que les Fleuves commençaient à se déverser vers l’Est. Il demanda à Niu Kouab d’intervenir immédiatement pour limiter les dégâts causés par Kong-Kong. Celui-ci fondit des pierres multicolores et consolida la voûte éthérée. Il utilisa les pattes d’une tortue géante pour dresser quatre nouveaux Piliers aux quatre Pôles Extrêmes du Monde. Il les scella avec des cendres de roseau, arrêtant ainsi les Eaux du Déluge qui continuaient à se déverser sur Terre. Et, finalement, il affronta Kong-Kong au corps à corps, et le tua. ».

Plus loin encore, ils mettent au jour une troisième Relation qui concerne le combat que se sont livrés Niu Kouab et Kong-Kong : « Niu Kouab évita Kong-Kong, et propulsé en avant, ce dernier défonça le Piliers du Monde appelé « Mont Pou Tcheou ». Aussitôt, la colonne se brisa, son armature disloquée, une partie du Ciel se mit à se pencher vers le Nord-Ouest. Le Soleil, la lune, et les Etoiles, s’inclinèrent à leur tour dans cette direction. Les cours d’eau prirent le chemin du Septentrion. Niu Kouab profita du fait que Kong-Kong soit à moitié assommé, pour le mettre définitivement hors d’état de nuire. Il s’empara de cinq pierres de couleurs différentes qui traînaient à ses pieds. Et, enfin, il parvint rapidement à réparer le Dôme Céleste, puis, à stopper les Eaux déchaînées. ».

Et, enfin, une dernière : « A l’Epoque où le Père Ciel régnait sur l’Univers, il y eut une grande Inondation. Mais, le Dieu des Dieux échoua à l’endiguer. Il demanda alors à son Fils d’y mettre fin. Ce dernier réussit bientôt à l’arrêter. Ensuite, il chassa les Serpents et les Dragons qui infestaient le Pays qui avait été submergé. Il combattit Kovin, qui avait dérobé une terre Magique et Inépuisable. Et, au terme d’un long affrontement, il le vainquit, et revint chez lui en Héros. ».

Puis, les Scribes des Empereurs Shang exhument des Textes Dian relatant des Episodes ayant eu lieu au cours des Ages suivants : « Un jour, au cours du règne de l’Empereur Jaune Houengti, le dieu de la guerre, Tehe You, se rebella contre son Souverain. Et lorsque ceux-ci s’affrontèrent, ce fut au cours d’une joute Magique pendant laquelle chacun des deux adversaires se fit aider par 72 Génies. ».

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