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20 mai 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 600 - 605

empire_romainEmpire Romain, IIème siècle :

En 97, Nerva adopte le gouverneur de Germanie inférieure Trajan pour éviter une révolte de ses légions implantées dans cette province. Or, l’Empereur meurt en 98.

Trajan est reconnu sans difficultés comme son successeur ; mais il ne fait son entrée à Rome qu’en 99. Et il charge aussitôt Pline le Jeune de prononcer un « Panégyrique » ; un portrait du prince idéal. Il est alors le premier Empereur provincial issu d’une famille italienne établie à Italica, en Espagne. Et il est réputé pour ses qualités de soldat et de chef ; il a le front bas, ainsi qu’un goût immodéré pour le vin et les garçons. Quant à Pline le Jeune, c’est un orateur et un homme de lettres qui a fait ses études à Rome, avec Quintilien pour professeur. Il s’est engagé dans la carrière et les honneurs. Il est consul. En tant qu’avocat, il plaide des affaires de concussion qui lui ouvrent les yeux sur les réalités du gouvernement des provinces. Et sa « Correspondance » en neuf volumes – recueil de lettres auxquelles sont jointes les lettres de Trajan – constituent un document historique irremplaçable.

En 100, Trajan installe sa seule légion africaine, la 3ème Auguste, à Timgad, le point le plus avancé de son Empire. Une ville, dotée du statut de colonie, est construite sur le plan géométrique. Et celle-ci compte rapidement 15 000 habitants. Tandis qu’à Rome, Nicomaque de Gérase rédige « les Nombres », la somme des Connaissances de l’Arithmétique de son siècle.

En 101, Trajan fonde des institutions alimentaires, les « alimenta ». Il s’agit de prêts, de l’Etat aux propriétaires, destinés à améliorer leurs exploitations : l’intérêt de la somme – 5 % - est destiné à l’entretien d’enfants pauvres et d’orphelins.

Dès lors, Trajan règne à la satisfaction de tous : c’est le retour aux apparences républicaines du principat augustéen ; il gouverne en respectant le Sénat, refuse les honneurs excessifs, évite la sacralisation du pouvoir. Il appelle aux carrières, non seulement des Occidentaux, comme les Flaviens, mais aussi des Orientaux et des Africains : la romanisation unifiée de l’Empire. Pourtant, le pouvoir impérial demeure absolu. L’administration s’alourdit, mais Trajan apporte la paix et la gloire ; une importante floraison intellectuelle marque cette époque.

En 102, les monuments que Trajan fait élever à Rome et dans l’Empire constituent un témoignage sur sa politique : il commence l’agrandissement du port d’Ostie ; à Bénévent, un arc commémore, ses victoires militaires. Comme jadis Auguste, il reçoit un surnom : il est le « Meilleur » - « Optimus » - ce titre consacre son efficacité mais il est aussi l’une des épithètes qui qualifient Jupiter, principale divinité du panthéon romain.

Car, Trajan est un homme de guerre, et il veut asseoir davantage son autorité sur les triomphes militaires. Il a surtout besoin de rétablir les finances laissées par Domitien dans un état critique. Il s’attaque alors à la dacie qui menace la stabilité de ses frontières, à la tète de ses légions de la mésie voisine. Il s’empare bientôt de la capitale de la dacie. Et il impose une paix humiliante pour Décébale, qui fait de celui-ci l’allié du peuple Romain. Puis, en 105, il rouvre les hostilités contre le souverain soumis, qui se suicide, tandis que la province est définitivement annexée.

L’immense butin qu’il rapporte est en partie consacré à la construction de marchés. La colonne Trajane devient le symbole de la pérennité romaine ; elle raconte les difficultés et les exploits des guerres daciques, qui y sont figurées par des scènes sculptées. Et en Espagne, le pont d’Alcantara – au tablier droit – est élevé sur le Tage en son honneur.

En 106, l’Arabie et Pétra – à la situation privilégiée, sa prospérité et sa place importante dans le commerce caravanier - sont annexés. En effet, le « limes » d’Arabie est créé en 109 contre les Bédouins le long de la route commerciale qui, de Damas, par Bostra, atteint le fond du Golfe d’Akaba. Et il choisit de confier un mandat exceptionnel à Pline le Jeune, pour une mission d’administration en Pont et Bithynie.

Puis, en 112, Trajan inaugure un forum – une réalisation spectaculaire d’Apollodore de Damas – non loin du vieux forum. Et il élève la colonne Trajane en procédant à de grands travaux de terrassement dans le quartier le plus encombré de Rome.

Haute de 40 mètres, ornée de reliefs en spirale commémorant les guerres daces et surmontée de la statue cuirassée de Trajan, celle-ci couronne le plus vaste des forums impériaux.

On pénètre sur la place par une porte triomphale au milieu de laquelle se dresse la statue équestre de l’Empereur ; sur les cotés, derrière un portique orné de reliefs, se creusent deux exèdres abritant des statues colossales ; en face, la basilique, immense et somptueusement décorée de marbres précieux ; derrière elle, deux Bibliothèques – une latine, une grecque – encadrent la colonne.

Trajan achève ainsi l’aménagement du centre de Rome. C’est pour cette raison qu’un peu plus tard, le Sénat lui confie l’érection d’un arc à Bénévent, au départ de la nouvelle via Apia, qui améliore les communications avec Brindisi et l’Orient. Consacré à « Optimus », il doit exposer le programme politique impérial sous la forme d’allégories. Et il l’achève tandis qu’en 114, le roi des Parthes Osroès détrône le roi arménien client de Rome pour le remplacer par son neveu Parthamasiris. Trajan entre alors aussitôt en guerre contre lui, et occupe le pays avec l’aide des Colchidiens, un peuple du Caucase.

Mais, Trajan continue son avancée : avec le concours d’Abgar, le roi d’Edesse, il occupe la plus grande partie du pays aux dépens des Parthes. Il prend Ctésiphon, la capitale des Parthes, et atteint le Golfe Persique. Tandis que l’Arménie, la mésopotamie et l’Assyrie deviennent des provinces romaines ; et qu’un roi vassal – Parthamaspathès – est mis en place en Parthie.

Or, au même moment, les Juifs de Cyrénaïque, d’Egypte et de Chypre, tentent de profiter des difficultés que rencontrent les Romains avec les Parthes. Ils se révoltent contre eux, ainsi que contre les Grecs. L’esprit des Zélotes mécontents gagne la diaspora. En Judée, le calme n’est maintenu qu’au moyen d’une répression brutale menée par Lusius Quietus, que l’Empereur a nommé gouverneur. Mais, la révolte Juive s’étend bientôt aux villes de Mésopotamie et d’Osrhoène, où Parthamaspathès ne peut se maintenir.   

En 115, Tacite fait paraître les premiers livres de ses « Annales ». Puis, il publie son « Dialogue des Orateurs », un essai de critique littéraire d’inspiration cicéronienne. Et ce n’est qu’après qu’il se découvre une vocation d’historien, avec la composition d’un éloge funèbre de son beau-père, le conquérant de la bretagne.

Dans celui-ci, il fustige le gouvernement de Domitien. Sa « Germanie » prouve les qualités de sa documentation ethnographique et géographique, à l’époque de la fortification de la frontière Rhénane. Le récit de ses « Histoires » se veut une chronique de la servitude et des troubles depuis la mort de Néron jusqu'à celle de Domitien. Et le projet de décrire l’Empire depuis Auguste jusqu'à Trajan, lui impose la rédaction des « Annales », portant sur la dynastie julio-claudienne.

De son coté, Suétone entame une carrière d’avocat, puis se consacre à la rédaction de nombreux ouvrages en grec et en latin, dont un « De viris illustribus ». Mais son œuvre la plus aboutie est sa « Vie des douze Césars ». Ces biographies des princes, depuis César jusqu'à Domitien, font en effet appel à une conception de l’histoire bien éloignée des « Annales » de Tacite. Suétone propose un portrait privé et public des Empereurs très documenté. Il reste pourtant soumis à une composition rigide et à de solides préjugés.

Par contre, Epictète, lui, suit l’Enseignement du stoïcien Musonius Rufus. Ensuite, il gagne l’Epire. Il n’écrit rien, mais son action est considérable. L’un de ses Disciples, Arrien, publie bientôt ses « Entretiens » et un « Manuel » où se trouve résumée sa doctrine.

Mais il y a aussi Aelius Aristide, l’un des rhéteurs romains qui, avec Dion de Pruse et Hérode Atticus, incarne la renaissance des lettres grecques, et représente le second courant Sophistique. Les trois hommes se rejoignent alors dans une même glorification de la monarchie idéale enfin réalisée. De fait, Dion de Pruse est issu d’une famille riche et cultivée. Il a suivi une éducation classique et s’est rapproché du stoïcisme. Après une vie précaire, il se trouve très lié avec Trajan, devant lequel il prononce deux discours sur la royauté. S’appuyant sur Aristote et Polybe, il démontre la perfection de la monarchie romaine et assimile l’Empereur, favori des dieux, au père de la patrie. Quant à Hérode Atticus, il est né riche athénien. Il est appelé à Rome comme précepteur. Mais son enseignement n’est pas sans conséquences sur la théorie et la pratique du pouvoir développé chez le prince. Le talent oratoire et stylistique de cet auteur ne doit pourtant pas masquer qu’il ne peut juger qu’en termes philosophiques et moraux.

En 116, avec le soulèvement de la mésopotamie et de l’Assyrie, les Parthes reprennent la lutte contre Rome, tandis que la révolte Juive gagne tout l’Orient. Trajan est mourant quand il s’embarque pour écraser l’opposition ; il désigne Hadrien comme son héritier. Et il perd toutes ses conquêtes des années précédentes, sauf l’Arménie ; tandis qu’il meurt à l’escale de Sélinonte : l’Euphrate reste la frontière de l’Empire.

Dès lors, le 11 Août, à Antioche, Hadrien est désigné comme successeur de Trajan. Celui-ci évacue aussitôt la mésopotamie et l’Assyrie. Le 9 Juillet 118, il fait son entrée dans Rome ; alors que pendant son absence, le Sénat a fait exécuter quatre consulaires coupables d’avoir conspiré contre lui ; Hadrien blâme ces exécutions. Puis, il nomme quatre nouveaux consulaires pour juger les procès civils en Italie.

De fait, bientôt, Hadrien n’a pas avec le Sénat d’aussi belles relations que celles qu’a entretenues son prédécesseur, et il accentue l’autoritarisme du pouvoir. Il s’appuie en particulier sur une administration fortement hiérarchisée, en grande partie confiée aux chevaliers et d’où sont de plus en plus exclus les affranchis. Il peut, grâce à elle, intervenir dans tous les rouages de l’Etat. Les résultats sont spectaculaires : il codifie le droit en édit perpétuel ; il souhaite une justice égale pour tous et s’intéresse au sort des esclaves, qu’il défend contre leurs maîtres, et à celui des femmes, dont il encourage l’émancipation financière. Il cherche à améliorer le sort des paysans pour obtenir une meilleure production et il permet aux cultivateurs d’acquérir des droits sur les terres en friches, à condition de les cultiver. Il poursuit ainsi, mais avec davantage de volonté, l’œuvre socio-économique de Trajan.

Ensuite, à partir de 121, Hadrien inaugure une série de voyages qui doivent l’amener à visiter la totalité des provinces de l’Empire ; et il commence par aller en Gaule.

En 122, Rome devient une déesse, dont la statue est abritée dans un temple, où elle est associée à Vénus. Pour rappeler que cette ville est encore celle de Romulus, Hadrien restaure sur le Palatin, le lieu d’où le fondateur a vu les douze vautours lui donner la mission de fonder la cité. Il fait en outre construire son mausolée et la rotonde du Panthéon. Mais à la ville il préfère ses résidences de campagne, dont son palais appelé la « villa Hadriana », à Tivoli.

Or, malheureusement, à cette date, encore largement construite en bois, Rome est sans cesse menacée par les incendies. Les ruelles sont étroites – moins de trois mètres de large, traîtreusement coupées de grosses pierres permettant le passage à gué quand il pleut à verse, ce qui rend délicat le déplacement des escouades de vigiles, dont les rondes ne sont pas si fréquentes. A la nuit tombée, d’ailleurs, mieux vaut rester chez soi, sous la garde de ses esclaves et de son chien. Les malfaiteurs rodent, sans compter les bandes de jeunes gens de bonne famille, donc difficilement condamnables, qui s’amusent à rosser les passants et les laissent en triste état. Dans la journée, par contre, les promenades sont plus sûres, à condition d’éviter les établissements de bain, et les bordels.

La même année, Suétone est disgracié et quitte son poste de secrétaire de l’Empereur. Pourtant, grâce à cette charge, il pouvait avoir accès aux archives officielles, si utiles au travail de l’historien. D’un autre coté, Hadrien et le roi Parthes Osroès concluent la paix : l’Arménie revient à un prince arsacide sous protectorat romain. Las des incursions des Brigantes, ce peuple Celte réfugié dans les monts Cheviot de l’île de Bretagne, il termine l’érection d’un mur entre « l’Angleterre » et « l’Ecosse ». Pour cela, il constitue deux routes, un mur de pierre et de terre, des fortins et des tours. Il concrétise et fixe le limes. Il renonce à étendre l’Empire, que chaque nouvelle extension fragilise. Il colonise et met en valeur les terres qu’il a à sa disposition et réorganise l’armée. Et, de fait, les frontières deviennent des centres d’intense activité où soldats romains et pérégrins, marchands ou agriculteurs, font bon ménage.

Par ailleurs, villes et campagnes s’organisent, et témoignent d’une permanence de la vie locale dans l’Empire. La loi mancéenne limite le fermage payé par les colons au tiers de la récolte, et les corvées à six jours par ans, tandis que sont exemptés de fermage ceux qui mettent en culture des terres en friche. Cette loi s’applique à tous les grands domaines, nombreux dans les campagnes, qu’ils appartiennent à l’Empereur ou à de riches propriétaires.

A l’économie domaniale classique, où l’exploitation est assurée par des esclaves, surveillés par un « conductor », se rajoute une organisation plus rentable : l’exploitation est divisée en petites unités, confiées contre fermage à des colons, sous la responsabilité d’un gérant ; une réserve est directement cultivée par le gérant, qui dispose d’esclaves impériaux et des corvées auxquelles sont soumis les colons. En ordonnant aux procurateurs de faire respecter ces lois, l’Empereur entend donc protéger les colons et favoriser une classe de quasi-propriétaires dont la fidélité lui est acquise. 

En 124, Hadrien termine la reconstruction du Panthéon ; il le surmonte de la plus grande coupole du Monde, à caissons, et trouée d’une ouverture circulaire en son centre. Au cours d’un voyage en Grèce, il se fait Initier aux Mystères d’Eleusis. Puis, en 125, il commence l’édification – dans son domaine de Tibur – d’une villa où des reproductions des monuments qu’il a admiré lui rappellent ses voyages. Il apprend la mort de Plutarque à Chéronée, en Béotie, où celui-ci a passé la plus grande partie de sa vie. Il réorganise le Conseil des Juristes de l’administration Impériale, puis écarte le Sénat des affaires. Il remplace de plus en plus d’affranchis par des chevaliers à la direction de la chancellerie. Et il divise l’Italie en quatre circonscriptions judiciaires commandées par des consulaires.

Car, cette mesure est destinée à préparer la provincialisation de l’Italie, au détriment du Sénat. De fait, avec la codification du droit prétorien, l’activité législative des magistrats diminue. Salvius Julianus, pour sa part, constitue l’édit perpétuel et, il estime ainsi que l’interprétation de la loi doit être uniforme, et que l’Empereur doit devenir sa source essentielle. 

En 128, Hadrien embellit Athènes par l’achèvement du Temple gigantesque de Zeus olympien ; ainsi que par la construction d’une Bibliothèque au péristyle de cent colonnes. Deux ans plus tard, à sa grande tristesse, il découvre qu’Antinoüs, son amant, s’est noyé dans le Nil. Et il lui fait donc rendre un culte et fonde la ville d’Antinoë en son honneur.

Puis, Hadrien décide d’entamer un second voyage à travers tout l’Empire. Il se rend une nouvelle fois en Gaule, en Germanie, en Bretagne et en Espagne. Il traverse ensuite la méditerranée, débarque en Syrie, et visite l’Asie Mineure, les îles de la mer Egée, les Balkans et la grèce.

Car Hadrien veut explorer sans cesse l’étendue de son Empire, en longer les frontières ; un réseau de postes très performant lui permet de prendre en tous lieux les décisions intéressant une province, même très éloignée. Il jalonne ses itinéraires de monuments. Les monnaies de son règne rappellent les principales étapes de son voyage. Et le pouvoir impérial est omniprésent.

Enfin, lors de son retour définitif à Rome, sa villa de Tibur est achevée. Elle possède alors un riche programme décoratif, qui rappelle les étapes de ses voyages et, indirectement donc, les provinces de l’Empire. Chaque province, représentée par son nom ou un emblème, est visitée tous les jours, symboliquement, par l’Empereur.

En 130, Aulu-Gelle, l’élève d’Hérode Atticus, rédige « les Nuits attiques », une compilation de sujets les plus variés : grammaire, philosophie, histoire, et poésie.

Puis, en 135, le Temple de Vénus et de Rome est consacré à l’Empereur Hadrien. Situé près du Forum, ce dernier rivalise d’imposante majesté avec l’amphithéâtre voisin. Il met tout en œuvre pour qu’il donne le sentiment de perfection et de mystère. Et enfin, l’Empereur fait édifier son mausolée sur la rive droite du Tibre. Et, de fait, cet énorme cylindre reprend la forme des tombeaux circulaires romains et est une amplification du mausolée tumulus d’Auguste. Il devra abriter la dépouille d’Hadrien, et de celle de ses successeurs. Il témoigne donc avec éloquence de la fièvre de bâtisseur qu’exerce Hadrien à travers l’Empire. 

Mais, 135 est également l’année où, après deux ans et demi de lutte, la révolte Juive en Palestine, est écrasée par les troupes d’Hadrien. Celles-ci reprennent Jérusalem. Les derniers combattants, réfugiés dans la forteresse de Béthar – au Sud-ouest de la ville Sainte – se rendent au cours de l’Eté, après un siège de plusieurs mois. Et, dès lors, l’Empereur impose à la province un châtiment d’une dureté tout à fait exceptionnelle. Rebaptisée Aelia Capitolina, Jérusalem est désormais interdite aux Juifs ; les ports méditerranéens sont envahis par les rescapés du massacre, qui sont vendus comme esclaves par troupeaux entiers. La judée enfin, est débaptisée, et s’appelle « Syrie-Palestine ».

En 136, Hadrien adopte et désigne comme successeur Lucius Ceionius Commodus, qui prend aussitôt le nom de Lucius Aelius César. Pour la première fois, le titre de « césar » est employé pour désigner l’héritier de l’Empire. Investi de la puissance tribunitienne et de l’imperium proconsulaire, Aelius César est envoyé pour gouverner les deux provinces de Pannonie. Par ailleurs, l’année suivante, Hadrien décide de relier par une route la ville d’Antinoë, établie sur le Nil, et le port de Béréniké, sur la mer Rouge. Il désire ainsi soulager la route de Coptos à Béréniké d’une partie de son trafic, de dédoubler la liaison entre Alexandrie et l’océan Indien, et d’équiper une Egypte retardée.

Car, l’Afrique Noire assure toujours le transit de la cannelle qui vient de Malaisie, l’Arabie Heureuse fournit l’encens, le poivre vient du pays tamoul. Et jusqu’ici, les Bédouins ont servi d’intermédiaires, mais au prix fort. C’est pourquoi Hadrien cherche à se passer d’eux, et rêve de contourner l’Empire Parthe par le Nord, parce qu’il taxe lourdement la soie chinoise. De plus, le commerce de luxe – épices, parfums, esclaves – fait la fortune des villes de la région, Alexandrie, Antioche, Pétra et Palmyre, qui doivent leur splendeur à l’activité des caravansérails. 

En 137, le modèle urbain Romain s’impose partout avec la fondation par les vétérans de la légion, de villes au plan immuable : deux axes principaux, le « cardo » et le « decumanus » s’y croisent en angle droit. Leur urbanisme en fait des Rome en miniature, avec un ou plusieurs forums, une curie et une basilique pour les magistrats locaux, des arcs de triomphe, des thermes, des bibliothèques, des temples, un théâtre, un amphithéâtre, au moins un aqueduc, des fontaines, et un réseau d’égouts. Ainsi naissent Timgad dans les sables du Sahara, ou Bath, dans les brumes de la grande-Bretagne.

Un réseau de routes en étoile relie à Rome les points les plus éloignés de l’Empire. Dès les débuts de l’expansion, les légionnaires assurent leurs conquêtes en construisant les célèbres voies romaines, qui sont de véritables ouvrages d’art. Elles sont fondées sur un terrassement très savant, et, rectilignes, ne pouvant contourner les obstacles naturels, elles les enjambent sur des viaducs ou passent dessous grâce à des tunnels.

Mais ces routes ont une fonction stratégique et administrative, plus qu’économique. La technique de l’attelage n’est pas très perfectionnée, et, pour acheminer vers Rome les richesses de l’Empire, il faut d’autres moyens de transport.

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