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Mes Univers
3 septembre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 994 - 997

italieA cette date également, beaucoup d’Italiens croient en l’Astrologie, en l’observation des Augures et ont confiance dans les Oracles ; beaucoup de gens ont également foi en ceux qui savent adjurer les Démons et les Fantômes. Enfin, beaucoup d’individus se fient à la science qui fait naître la haine ou l’amour, qui provoque la maladie ou la mort.

C’est pour toutes ces raisons que les Mages sont bien accueillis dans toutes les cours de la péninsule ; jusque chez le pape, qui est entouré d’ecclésiastiques nécromants. Les Mages pratiquent en effet, à la demande des seigneurs qui les protègent, leur Science expérimentale. Ils accumulent des Connaissances livresques, qu’ils utilisent ensuite pour leurs recherches. Puis, ils effectuent des observations nouvelles, avec les risques plus ou moins mesurés que ces dernières comportent.

Pourtant, paradoxalement, à cette époque, les procès en Sorcellerie se multiplient. En effet, d’après les théologiens, les Sorcières tiennent leurs pouvoirs du Démon, un Démon saisi de rage car la fin du Monde approche : dans un livre – qui connaît rapidement plusieurs rééditions -, intitulé « la nef des Fous », l’auteur, Sébastien Brant, associe ainsi l’imminence de l’Apocalypse et la violence des attaques du Diable. Et dans le même temps paraissent de nombreux traités de Démonologie, dont le plus célèbre est « le Marteau des Sorcières ».

Au même moment encore, quelques cartographes anonymes se fondent sur des dessins très anciens pour effectuer des descriptions précises de la planète. Ils ont entre les mains une vingtaine de planisphères d’origines divergentes. Et, dans un premier temps, ils les compilent. Ils les datent, et se rendent compte qu’elles sont issues de l’Antiquité la plus reculée ; c’est à dire au moins d’avant la dernière période Glaciaire ; un de leur collègue du siècle précédent – Piri Reiss – qui les avait lui aussi étudié, les ayant évalué à 11 000 avant J. C.

Ils les examinent ensuite longuement et s’aperçoivent qu’elles sont dressées en vue cavalière. Figurées de haut, elles montrent en effet avec précision les cotes de l’Antarctique complètement découvertes de glaciers ; avec des grands fleuves charrient des sédiments fins. Tandis que l’une d’entre elles se penche plus particulièrement sur les cotes d’Amérique du Sud ; qui viennent à peine d’être reconnues par le premiers Explorateurs du Nouveau Monde. Ses tracés désignent, bien sur, ses bordures orientales, la cordillère des Andes ; représentent tout l’Ouest du Continent alors qu’il n’a pas encore été exploré. Ils suivent avec une exactitude inouïe le fleuve Amazone prenant sa source dans des montagnes qui ne seront décrites que bien plus tard. Ils longent aussi l’embouchure de celui-ci se confondant inévitablement avec le Rio Para. Par contre, la grande île de Majaro – non loin de lui – n’apparaît pas ; mais les îles Fakland sont à leur place habituelle. Quant à l’Orénoque et son delta, ils n’y sont pas non plus.

L’élément le plus surprenant d’une autre de ces cartes est la désignation d’une grande île au milieu de l’Atlantique. Il s’agit d’une terre située à l’Est des cotes de l’Amérique du Sud ; là où aucune masse semblable n’existe aujourd’hui. Elle se place juste au-dessus de la grande Dorsale médiane sous-marine. Au nord de l’Equateur et à 1200 km du Brésil, elle est évoquée  là où émergent actuellement les deux minuscules rochers de Saint-Pierre et Saint-Paul.

Une dernière a la particularité de montrer très distinctement une bande de terre large de plus de 1500 km reliant l’Alaska à la sibérie. Un tel pont terrestre a bien existé à l’emplacement de l’actuel détroit de Béring. Mais il a été submergé à la fin de la dernière période Glaciaire. Ce qui est plus intriguant, par contre, c’est que de l’autre coté du Monde, la carte présente une Europe et une Afrique du Nord où les Glaciers sont beaucoup plus au Sud de la suède et de l’Angleterre. Elle expose en effet l’état de la méditerranée, de l’Adriatique et de la mer Egée bien avant leur relèvement. Le niveau de ces dernières étant beaucoup plus bas puisque des îles qui n’existent plus s’y distinguent.

En 1501, les cours italiennes sont encore les foyers d’une culture intense. Les princes se font mécènes, et encouragent les poètes comme l’Arioste, l’auteur du « Roland Furieux ». On cultive l’art de la conversation, on brille dans les jeux de l’esprit, on parle d’amour et de beauté sous l’œil bienveillant des dames, on fait de la musique et on joue aux échecs.

La langue toscane, quant à elle, s’affine peu à peu, jusqu'à rivaliser d’élégance avec la langue latine.

Quant aux traités sur l’éducation, très nombreux à la fin du siècle précédent, ils sont traduits ; ils soulignent avec force les devoirs des pères et des maîtres envers les enfants. Erasme, Rabelais et bien d’autres consacrent des pages aux vertus morales de l’instruction. Ces ouvrages parlent moins de l’éducation des filles, qui relève des mères, même si certains auteurs, comme l’Espagnol Vives dans son livre « De l’Instruction des Femmes Chrétiennes », recommande qu’elles soient instruites elles aussi.

L’enseignement est également un enjeu religieux : les jésuites ouvrent des collèges de garçons dans les pays catholiques, tandis que les Etats luthériens et calvinistes développent des Académies protestantes.

A la mort du pape Alexandre VI, en 1503, c’est son rival, le cardinal della Rovere qui le remplace, sous le nom de Jules II ; c’est lui qui est le créateur de l’Etat pontifical moderne.

Car, la conscience critique, associée à l’étude des langues anciennes, fournit les outils de la réflexion historique et philosophique. C’est elle qui va rénover l’Eglise : les nouvelles études religieuses soumettent peu à peu les textes sacrés à une révision philologique, et peuvent donc affronter la théorie traditionnelle.

Puis, Léon X lui succède. De tempérament pacifique, c’est un homme d’Eglise médiocre qui ne mesure pas le poids du défi lancé par Luther et songe plus à embellir sa ville qu’à lui répliquer efficacement. Sous son pontificat, la peinture et l’architecture sont représentées au Vatican par deux grands artistes, Raphaël et Bramante. Le premier décore les célèbres salles du Vatican. Le second est sollicité pour la reconstruction de la basilique Saint-Pierre. Pour financer ce projet grandiose, Léon X invite les chrétiens à faire des aumônes extraordinaires en échange d’indulgences.

De même que Léonard de Vinci, son Mentor, plusieurs dizaines d’années auparavant, Raphaël peint son « Ecole d’Athènes » - 1509 – de manière énigmatique. En effet, dans son tableau, le vénérable Platon lève le doigt de façon identique à Jésus dans « la cène ». Mais la référence n’est pas aussi mystérieuse qu’elle pourrait le laisser paraître puisque le Platon de Raphaël a les traits de Léonard de Vinci.

Le mouvement réformateur et la volonté de s’attaquer aux abus apparaissent au sein de l’Eglise avant la révolte de Luther – 1517 -, mais leur urgence s’impose face aux divisions de la chrétienté et à l’extension du Protestantisme : Calvin à Genève, Zwingli à Zurich, Martin Bucer à Strasbourg. Les conflits portent autant sur des questions doctrinales que disciplinaires, et concernent aussi bien la justification par la foi, les sacrements, que l’autorité romaine. En cette grande période de crise des années 1520-1540, la plupart des théologiens, des fidèles et des souverains appellent alors de leurs vœux un grand concile général, que la curie romaine n’a pu, jusqu’a présent, réunir. Les humanistes chrétiens dans la mouvance d’Erasme tentent, de leur coté, de réconcilier les familles religieuses. En effet, malgré l’intransigeance de Luther, beaucoup de ses proches regrettent le temps de l’unité.

Ami de Luther et d’Erasme, Philippe Melanchthon est chargé de rédiger une profession de foi luthérienne pour la diète d’Augsbourg de 1530 ; il y présente les dogmes nouveaux d’un ton volontairement mesuré, et s’efforce de gommer tout ce qui pourrait heurter les théologiens catholiques. Mais, après six semaines d’examen, sa « Confession d’Augsbourg » est rejetée par les Catholiques, qui lui reprochent ses silences et ses imprécisions.

L’Alsacien Martin Bucer, un ami d’Erasme qui s’est laissé gagner par le luthéranisme en 1518 et qui organise la réforme à Strasbourg, brûle également du « zèle de la concorde ». Il veut concilier non seulement Luther et les autres réformateurs, mais aussi la chrétienté dans son ensemble ; aussi, propose-t’il dans la « Confessio tetrapolitana », envoyée à la diète d’Augsbourg au nom de quatre villes, une formule acceptable par tous : la foi justifiante est celle qui est efficace par charité. Mais les divergences ressurgissent sur la question de l’autorité de l’Eglise. 

Les positions dogmatiques des uns et des autres paraissent d’ailleurs incertaines, et nombreux sont ceux qui hésitent encore. Les principautés de l’Empire allemand, l’entourage de l’Empereur Charles Quint et la cour de Ferdinand Ier, roi de Bohème et de Hongrie, sont des foyers de la pensée érasmienne. En France, le « Cénacle de Meaux » réunit autour de Guillaume Briçonnet, évêque de la ville, plusieurs humanistes chrétiens soucieux de réformes : son vicaire Lefèvre d’Etaples, les frères du Bellay ou la reine Marguerite de Navarre refusent autant l’intransigeance de Luther que le fanatisme catholique du fameux syndic de la sorbonne Noël Beda.

En 1528, Machiavel mène, quand il rédige « le Prince », une carrière diplomatique à Florence. C’est de l’étude des historiens de l’Antiquité que Machiavel tire les leçons et les principes de l’art de gouverner qu’il enseigne à son prince – leçons revues et corrigées selon son expérience concrète des fréquentes dissensions florentines.

Mais les échecs de sa carrière aigrissent Machiavel. Et, tout en suivant apparemment les règles du genre il détourne ce qui devrait être une morale de l’éducation pour en faire une apologie de la ruse, du réalisme, et de la lucidité chez l’homme d’Etat : ce dernier s’emploiera à maîtriser le hasard et la fortune, et à conserver le pouvoir, quelles que soient les circonstances. Et, précisément, le livre est écrit à une époque où sont remises en cause toutes les légitimités.

La vision de Machiavel est celle-ci : l’homme est méchant et peureux. Il s’agit, pour le prince, d’orienter vers le bien commun ces mauvais penchants ; d’abord, il doit se faire craindre : la fin justifie les moyens – « Ce que l’on considère, ce sont les résultats », écrit expressément Machiavel.

Sa conception du pouvoir se réclame de valeurs terrestres. Elle repose sur la représentation d’une histoire cyclique, qui ignore le progrès mais qui doit gérer rationnellement l’équilibre des ressources et des énergies. César Borgia sert de modèle au « Prince » : homme politique ambitieux et habile, dépourvu de scrupules, il se rend, un moment, maître de l’Italie centrale.

La publication du « Prince » suscite de part et d’autre de violentes réactions ; car c’est une époque où presque tous les Etats évoluent vers un pouvoir croissant et centralisateur, et, de nombreux ouvrages s’emploient à étayer la notion d’autorité et à repenser les principes fondamentaux de la vie politique.

De son coté, gentilhomme raffiné et parfait homme de cour, Baldassarre Castiglione publie la même année un ouvrage où il dresse le portrait du courtisan modèle : le célèbre « Livre du Courtisan » est dès lors constamment traduit et réédité. Ce courtisan voit le jour sous les traits du duc de Guidobaldo, à la cour d’Urbino. Mais il aurait pu naître à Ferrare ou à Mantoue.

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