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Mes Univers
4 septembre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 997 - 1000

italieEn 1535, le pape Paul III, élu récemment, est un homme modéré et tolérant par nature. Il propose donc à Erasme le rang de cardinal, et fait entrer au Sacré Collège les humanistes italiens Sadolet et Bembo, partisans d’une stratégie non violente face aux Protestants.

Ainsi, la plupart des chrétiens placent leurs espoirs dans la réunion d’un concile capable d’éclairer les indécis. Mais la papauté craint d’y voir remettre en cause son autorité, et refuse d’admettre les thèses luthériennes ; de plus, elle ne mesure pas encore la rapidité et l’importance de la diffusion des idées protestantes. De son coté, pressé de rétablir la paix religieuse dans l’Empire par des mesures disciplinaires, Charles Quint encourage le projet, alors que François Ier, qui tire profit des difficultés de son rival, n’est pas mécontent de ce retard. Le pape Clément VII – 1523 – 1534 – a promis la convocation du concile, mais n’a pu concrétiser ce projet ; son successeur, Paul III, s’y engage à son tour en 1536 ; cependant, les guerres et les hésitations du pape font différer la décision. Ce retard est fatal, car la position des uns et des autres se durcissent.

En attendant le concile, et sur l’initiative de Charles Quint, une politique de « colloques » se développe en Allemagne à partir de 1540, offrant l’occasion d’un débat doctrinal entre théologiens catholiques et protestants ; cette politique reçoit l’appui des cours princières, et la première « dispute » se déroule à Francfort en 1539. Elle est suivie par le colloque de Worms. Le Saint-Siège y envoie un nonce – agent diplomatique -, tout en désapprouvant ce genre de réunions ; la « Confession d’Augsbourg » sert de base aux discussions, et un accord semble possible sur la doctrine de la justification. Mais le débat est renvoyé au colloque de Ratisbonne, qui se tient en 1541 ; là, le désaccord est total. Si elle n’aboutit pas sur le plan religieux, la diète de Ratisbonne se termine cependant par un marché politique : Charles Quint doit maintenir les protestants dans les positions qu’ils ont acquises, à condition qu’ils fournissent des renforts contre l’offensive turque. L’Empire Ottoman est en effet devenu la première puissance d’Europe et de la méditerranée.

En 1541, l’Ordre des Jésuites naissant témoigne du renouveau et de l’ardeur de l’Eglise ; car, à cette époque, d’autres familles religieuses voient également le jour : les théatins, clercs réguliers réunis autour de Gaétan de Thiène ; les barnabites, religieux de l’Ordre de Saint-Paul, et les capucins, branche de l’Ordre des franciscains. Ils ont en commun un grand dessein, ranimer la foi du peuple chrétien.

C’est encore en 1541 qu’Ignace de Loyola, le fondateur de la compagnie de Jésus, est reconnu à la fois en tant que mystique, en tant que grand penseur et en tant qu’homme d’action. Blessé au siège de Pampelune, il découvre la vie spirituelle au cours d’une retraite forcée près de l’abbaye de Montserrat. Bientôt, un pèlerinage à Jérusalem le convainc de reprendre ses études. Ignace de Loyola séjourne en Espagne, puis à Paris ; c’est là, au collège Sainte-barbe, que cet étudiant-apôtre regroupe autour de lui quelques compagnons, et leur propose ses « exercices spirituels » - retraites solitaires au cours desquelles chacun doit réfléchir à l’orientation de sa vie -. Un jour, à Montmartre, ils prononcent ensemble le vœu solennel de se rendre à Jérusalem pour combattre les infidèles et de se dévouer au bien des âmes. Mais Paul III destine ces hommes à une tâche plus vaste. La bulle « Regimini militantis » approuve leur règle, et les « Compagnons de Jésus » - comme ils se nomment eux mêmes – font profession le 25 Décembre 1541 ; aux vœux traditionnels de chasteté et de pauvreté évangélique, ils ajoutent celui d’obéissance au père Ignace, élu préposé général de l’Ordre. Lié au pape par un vœu spécial d’obédience, le petit groupe ne porte pas de vêtement distinctif, ne vit pas à l’ombre d’un cloître, ne chante pas d’office commun et doit être disponible à toute heure. Par contre, il leur donne pour obligation de se disperser dans le Monde entier. Paul III leur assigne vite plusieurs missions : certains sont envoyés en Allemagne, tandis que quelques uns demeurent à Rome. Leur succès va croissant.

La formation chrétienne est un enjeu pressant, aussi le père Ignace se hâte t’il de fonder à Gandie un collège destiné aux novices ; puis, celui de Messine, en Italie, admet pour la première fois des élèves qui ne se destinent pas à entrer dans l’Ordre. En tout, du vivant du fondateur, une quarantaine d’établissements s’ouvrent en Europe. Les jésuites s’efforcent également d’organiser séminaires et universités pour les prêtres. A la mort d’Ignace de Loyola, en 1556, la compagnie de Jésus compte 1000 membres et une centaine de fondations.

Parmi ses membres les plus illustres, François Xavier, ordonné prêtre, répond à la demande du roi du Portugal, qui cherche des missionnaires pour les Indes. Le jésuite s’embarque pour Goa. « Donnant sa journée au prochain et sa nuit à Dieu », il se dévoue aux exclus de la société coloniale naissante, sans cesser d’évangéliser la population. Son périple le conduit donc de Goa à Cochin, puis à Malacca et en Malaisie. Il aborde la cote du Japon, mais les bonzes s’opposent à la pénétration chrétienne. François Xavier retourne à Goa pour préparer un voyage en Chine : au cours de la traversée, il meurt dans l’île de Sancian, terrassé par la fièvre. 

C’est toujours en 1541 que Paul III annonce de nouveau la convocation du fameux concile ; le pape souhaite qu’il se tienne en Italie, tandis que les protestants préfèrent qu’il se déroule en Allemagne. Le choix de Trente, ville italienne située sur les terres de l’Empire, paraît un bon compromis. Mais beaucoup restent sceptiques sur la capacité de l’Eglise à se réformer, et sur les intentions de la curie ; aussi la réunion est t’elle une nouvelle fois ajournée. En 1542, inquiet devant la progression des idées luthériennes en Italie, le pape cède aux pressions et crée la congrégation de la suprême Inquisition, qui va devenir le Saint-Office : six cardinaux, dont l’impitoyable Carafa – futur Paul IV -, sont nommés Inquisiteurs généraux ; aussitôt, une vague de répressions s’abat sur l’Italie. L’année suivante, en 1543, le pape décide la création de l’Index : des listes de livres jugés pernicieux sont dressées dans plusieurs diocèses, et des mesures très sévères frappent les libraires et les imprimeurs.

Pourtant, Paul III ne renonce pas au concile, et ses efforts finissent par aboutir : le 13 Décembre 1545 a lieu, à Trente, la cérémonie d’ouverture ; vingt-huit évêques sont présents, dont une majorité d’Italiens. Les laïques, représentés par des ambassadeurs, n’ont pas le droit d’intervenir dans les délibérations. Ce n’est donc pas un concile général, libre et ouvert, qui s’annonce.

Parmi les théologiens présents au colloque de Worms et de Ratisbonne se trouve le père Fabre, un compagnon d’Ignace de Loyola ; trois autres de ses disciples assistent aux séances du concile de Trente.

Le concile de Trente s’achève, après bien des vicissitudes, qu’en 1563. En effet, dès 1547, les assemblées sont transférées à Bologne, puis ajournées en raison de la peste ; la réouverture a lieu en 1551, mais pour un an seulement. Les pères ne reprennent donc leurs séances qu’en 1562. Cependant, malgré ces retards et en dépit de la prédominance italienne, l’Eglise vit une très grande transformation, même si beaucoup de décisions sont arrêtées en présence d’un nombre réduit de votants. Les positions protestantes est réformistes sont repoussées lors de la quatrième session. La vulgate, traduction latine de la bible par Saint-Jérôme, est déclarée seule version authentique, sans qu’il soit tenu compte des efforts critiques d’Erasme ou de Lefèvre d’Etaples. Les « bonnes œuvres » restent nécessaires pour faire son salut, et les positions protestantes de la seule justification par la foi sont condamnées, la foi étant une condition nécessaire mais non suffisante. De ce fait, les sacrements conservent toute leur importance, car ils confèrent la grâce. L’eucharistie implique bien la présence réelle du Christ, et le concile réaffirme la transsubstantiation – transformation de toute substance du pain et du vin en corps et en sang de Jésus-Christ -.

Par ailleurs, les pères du concile, animés d’un véritable souci pastoral, s’attachent à définir les devoirs des prêtres et la responsabilité des prélats : rédaction d’un catéchisme, affirmation du devoir de résidence pour les évêques et création de séminaires pour former les prêtres sont les meilleurs fruits des dernières sessions, sous le pontificat de Pie IV – 1559 – 1565 -. Le concile, en clarifiant la doctrine, donne ainsi naissance à un nouveau clergé plein d’ardeur, mais son refus de dialoguer avec les protestants va contribuer à renforcer les divisions religieuses en Europe.

France, première moitié du XVIème siècle :

En 1505, Guillaume Budé publie des « Annotationes » - commentaires sur le droit romain – et un traité de mesure des monnaies, tandis que le théologien Lefèvre d’Etaples, vicaire général de Meaux, travaille à promouvoir le grec, donne des « Commentaires sur les Epîtres de Saint Paul », et corrige la vulgate – traduction officielle en latin de la bible. Comme Erasme, Lefèvre d’Etaples n’épargne pas la société. Porté par l’exigence d’une religion moins soumise aux dogmes et aux rites, il affirme que la vraie piété dépend de la diffusion des Ecritures en langue « vulgaire ».

En 1510, c’est avec la publication du « Marteau aux Maléfices » que commencent les premières véritables persécutions de Mages en France. On découvre en effet à ce moment là avec stupéfaction que les crises de possession ne sont pas rares dans les couvents de femmes proches des lieux où ils ont élus domicile. Et on se met à les pourchasser et à les brûler à tout va.

Fils de Charles d’Orléans et de Louise de Savoie, François Ier est âgé de vingt et un ans lorsqu’il succède à son cousin Louis XII. Personnage chevaleresque et prodigue, il poursuit avec courage et énergie l’entreprise de ses prédécesseurs en Italie.

Le début de son règne est marqué, en Septembre 1515, par la brillante victoire, à Marignan, des Français sur les Suisses, alliés de la sainte Ligue, qui a chassé Louis XII d’Italie : les Français sont de nouveau maîtres de Milan, de Parme et de Plaisance. Le jeune roi d’Espagne, Charles Ier – futur Charles Quint -, qui succède à Ferdinand d’Aragon, reconnaît dès 1516 la domination française. Le pape Léon X s’y résigne et conclut avec la france le concordat de Bologne. L’équilibre des forces est néanmoins fragile.

Dès lors, les techniques guerrières se transforment, et l’artillerie française, en particulier, modifie les conditions du combat. François Ier dispose d’une armée de  30 000 fantassins, de 10 000 cavaliers et de 72 canons. Cette batterie de canons, suivie d’une ligne d’arquebusiers et de piquiers, assure de nouvelles techniques d’affrontement.

En 1518, Claude de Seyssel publie « la grande Monarchie de France », un essai qui tente d’établir et de rationaliser les bases théoriques de la monarchie. D’une certaine façon, tous les Etats sont violents, dès que le prince veut « durer » et parvenir à infléchir le cours de la « fortune ».

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