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Mes Univers
5 septembre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1000 - 1003

France_au_moyen_ageEn architecture, François Ier agrandit Amboise, puis, jeune roi, vit à Blois – demeure d’enfance de sa femme Claude de France -, où il fait ajouter au vieux château de Charles d’Orléans une aile dont la décoration est confiée à l’italien Domenico de Cortone. Mais c’est à Chambord que le roi donne libre cours à son goût du faste : les travaux, commencés en 1519, y durent vingt ans. Relais de chasse et cadre somptueux de fêtes, le château garde un plan gothique, avec son donjon quadrangulaire cantonné de quatre tours et flanqué d’une enceinte. Son toit se hérisse de lucarnes, de cheminées et de pignons à l’italienne. Un escalier à double vis, inspiré par Léonard de Vinci, déroule ses deux rampes indépendantes mais entrelacées.

Imitant le roi, les grands serviteurs de l’Etat embellissent ou construisent à leur tour des demeures princières, comme Azay-le-Rideau ou Chenonceaux. De Gien à Angers, cet ensemble d’architecture civile reflète l’art de l’époque : les ornements italiens – pilastres, corniches et arcatures – ne sont qu’un décor ajouté à une structure gothique. Dans un second temps, le goût évolue vers un style gréco-latin plus pur, qui triomphe dans le classicisme du Louvre. Cependant, le roi délaisse bientôt Chambord et la loire pour Fontainebleau. C’est d’ailleurs là que s’établissent – pour le décorer – les plus grands artistes. Le Rosso, peintre florentin, le Primatice, venu de Bologne, le célèbre orfèvre et sculpteur Benvenuto Cellini, y sont réunis. La galerie de François Ier, décorée par le Rosso, la chambre de la duchesse d’Etampes – dont les peintures sont consacrées à la vie d’Alexandre le Grand – et d’autres pièces du château sont là pour en témoigner.

Un peu plus tard, le roi embellit encore le palais dans le style de la renaissance classique en accordant une place importante à la sculpture décorative, aux guirlandes de fleurs et de fruits, aux pilastres et aux figures peintes où se mêlent des enfants, des satyres et des corps de femmes et d’athlètes.

En 1519 également, curieux, François Ier se fait expliquer les mécanismes liés à la kabbale par le moine Franciscain Jean Thénaud. Celui-ci décrit alors au roi les thèses de Guillaume Postel, de Pic de la mirandole, ou de Reuchlin. Il lui apprend que Postel a publié une vingtaine d’années auparavant, une traduction inédite du Sefer Yesara, le Livre de la création. Il lui explique que lui même vient d’éditer un nouvelle version du Zohar, du Bahir, ainsi qu’un « Commentaire de Menahem de Recatini ». Puis, enfin, il lui détaille ses thèmes favoris que son sa foi en l’Ame du Messie, ou sa passion pour le « Gilgul » - ou, « Révolution des Ames ». 

Cet intérêt pour la kabbale de la part du souverain, n’empêche pas ce dernier de faire censurer un certain nombre d’ouvrages Kabbalistiques ; tant en France, que dans ses possessions Italiennes, ou à Bâle. Pourtant, en même temps, il accorde à Guy la fève de la boderie, le droit de décrypter « De Harmonia Mundi ». Ou bien, il accepte aisément que Blaise de Vigenère – qui est un Astrologue et un Alchimiste réputé à sa cour -, publie son « Traité des Chiffres » et son « Traité des Prières et des Oraisons ». Malheureusement, ces deux opuscules sont parodiés par Claude Duret, qui se sert des Connaissances qu’ils révèlent, pour constituer sa « Bibliotheca cabbalistica ». 

Lorsque Charles Ier est élu à la couronne Impériale d’Allemagne, la france tombe sous la terrible menace d’encerclement : l’énorme puissance constituée par l’Espagne, par une grande partie de l’Italie, par l’Allemagne et les Flandres – dont Charles Quint est à présent le maître – entoure de tous cotés le pays. Les ambitions des deux souverains s’opposent, en particulier dans la péninsule italienne. Au cours de la confrontation, les Vénitiens et les Suisses sont le plus souvent du coté des Français, tandis que Naples, Rome et Florence appuient l’Empereur allemand. Le pape, qui veut récupérer Parme et Plaisance, fait occuper Milan en 1521. François Ier doit lancer trois expéditions pour reconquérir le duché. Mais celles-ci s’achèvent, en Février 1525, à Pavie, par un désastre total pour les Français.

Toute la diplomatie du roi de France est subordonnée aux visées italiennes et à la lutte contre Charles Quint : par la fastueuse et peu fructueuse entrevu du Camp du Drap d’Or, il tente, en vain, de gagner l’alliance – ou du moins la neutralité – du roi d’Angleterre Henri VIII. Et c’est encore pour contrecarrer les projets de l’Empereur que François Ier offre son appui aux princes luthériens de la ligue de Smalkalde – ligue formée en 1531contre Charles Quint par l’Electeur de Saxe Jean Frédéric et par Philippe de Hesse -. Enfin, les provocantes ambassades envoyées en Turquie auprès du sultan Ottoman Soliman le Magnifique, ont pour but de trouver de nouveaux alliés et de desserrer l’étau. La rivalité s’exerce également sur les océans. Contestant le traité de Tordesillas, François Ier demande à voir le « testament d’Adam », afin de savoir comment celui-ci a « partagé le Monde », et il encourage les expéditions sur l’Atlantique.

Rabelais, de son coté, est nommé médecin à Lyon en 1532. Il s’inspire alors d’un petit livret populaire, intitulé « les Grandes et Inestimables Chroniques du Grand et Enorme Gargantua ». Celui-ci chante les louanges de la jubilation, de l’ivresse du langage, de la confiance en Dieu et en l’homme, de la joie du corps et de l’âme ; cette fiction fait du rire un antidote contre la peur et un instrument de libération. Rabelais décide de prendre pour héros le fils de Gargantua, Pantagruel. Son Pantagruel paraît en 1532, signé de l’anagramme « Alcofribas Nasier ». Il est suivi, deux ans plus tard, d’un « Gargantua ».

A cette date, malgré les ruineuses guerres d’Italie, la monarchie se consolide. Le concordat assure au roi la nomination des évêques, sous réserve d’une confirmation par le pape. Cet accord est essentiel pour la monarchie, dans la mesure où il renforce l’autorité royale sur les dignitaires de l’Eglise. En contrepartie, le souverain pontife obtient le rétablissement de l’impôt de l’annate, dû au Saint-Siège. Le découpage du territoire français en seize divisions et la création du Trésor de l’Epargne améliorent la collecte des impôts. Des mesures de restructuration remodèlent les frontières. La bretagne est définitivement réunie au pays et les résistances féodales sont désarmées : le duché du connétable de Bourbon, passé au service de l’Empereur Charles Quint, est mis sous séquestre. Des réformes judiciaires, puis l’ordonnance de Villers-Cotterêts, qui prescrit la tenue de registres civils et impose la langue française dans les actes judiciaires, confortent l’efficacité de l’administration royale. Au sommet de la pyramide, le roi gouverne avec un conseil restreint, distribuant ses faveurs aux bons serviteurs et éliminant les opposants – le trésorier Semblançay, puis le chancelier Poyet -. La fidélité à la monarchie se renforce et s’alimente dans la fierté patriotique. La france, qui compte près de 18 millions d’habitants, a la plus importante population d’Europe. Grâce à l’édit de Villers-Cotterêts et à l’essor de la littérature, la langue d’oïl – du Nord – supplante la langue d’oc – du Sud – et devient celle de tous les Français. Une politique de prestige sert la gloire royale et étale les signes de prospérité – construction de châteaux, déplacements du roi, fêtes -. François Ier, que le mémorialiste Brantôme désigne comme le « père et le vrai restaurateur des arts et lettres » confie à l’humaniste Guillaume Budé la création de la bibliothèque Royale – future Bibliothèque Nationale -. Le roi fait également copier des manuscrits à Venise et fonde le collège trilingue – futur Collège de France. Il s’entoure d’une cour brillante et accueille des poètes comme Mellin de Saint-Gelais et Marot, auxquels il donne des offices, c’est à dire des fonctions permanentes et stables. La sœur de François Ier, Margueritte de Navarre, de deux ans son aînée et auquel elle est très attachée, quant à elle, est très cultivée et d’esprit fort libre. Elle protège les écrivains, les humanistes et les réformés. Elle fait d’ailleurs de la ville de Nérac un foyer de culture néoplatonicienne – philosophie à tendance mystique.

Cependant, le fossé se creuse entre les riches et les pauvres, entre les villes et les campagnes, entre les érudits et les illettrés : 85 % des Français sont des paysans, mais la production agricole, basée essentiellement sur la polyculture et les céréales, est faible – 5 quintaux à l’hectare -, et la pénurie, fréquente. Par contre, l’horticulture progresse, avec la culture des carottes, des betteraves, des artichauts, des melons – importés d’Italie -, des choux fleurs et des mûriers – ces deux derniers venant d’Orient. L’Amérique envoie bientôt maïs, haricots blancs et tabac. Les villes, qui demeurent très exposées aux épidémies de peste et qui abritent beaucoup de mendiants, dépendent de la campagne proche pour leur alimentation. Aussi, les tensions n’y sont pas absentes : une crise de valeurs, le besoin de réformes et l’inquiétude religieuse perturbent les esprits.

En 1540, Copernic est le premier à ouvrir une brèche scientifique dans le système des croyances communément admises : il soutient, sans la démontrer, l’idée que la terre tourne autour du Soleil et non l’inverse.

En 1540 encore, Catherine de Médicis et la reine Anne de Bretagne introduisent les usages policés de la vie aristocratique à l’italienne. Des cours brillantes se constituent ainsi autour de quelques femmes qui accueillent artistes et poètes. Louise Labé et Pernette du Guillet brillent à Lyon, Renée de France, duchesse de Ferrare, reçoit le poète Clément Marot, et Margueritte de Navarre, sœur de François Ier et écrivain, elle même, fait de sa cour l’un des foyers de l’Humanisme.

Pourtant, une controverse poétique oppose apologistes et détracteurs de la femme. Les premiers croient, avec Héroet, qui écrit « la parfaicte Amye », à l’amour idéal et à la femme élue. Les autres, avec la borderie, auteur de « l’Amye de Court », en dressent un portrait-charge de futile coquette avide d’hommages et de cadeaux.

Et, un peu plus tard, sept poètes réunis autour de Ronsard – Peletier du Mans, du Bellay, de Baïf, Belleau, Jodelle et Pontus de Tyard – se donnent pour titre de « Pléiade », en référence à sept poètes Grecs qui ont déjà pris ce nom au cours de l’Antiquité. Ils n’écrivent pas pour le grand public mais pour quelques lettrés. Malgré tout, grâce à ce travail de normalisation du français qu’ils entreprennent et à l’attention qu’ils portent à cette langue, leur œuvre marque la véritable fondation de la littérature française. Ils puisent leur inspiration dans le lyrisme antique et sont ouverts à toutes les recherches de l’Humanisme comme l’inspiration philosophique de l’école lyonnaise.

En 1544, le plus célèbre des Kabbalistes se nomme Désiré Longjumeau. Prophète illuminé, parlant couramment l’Hébreu et l’Arabe, il enseigne les Mathématiques au Collège de France. Mais, surtout, il est le premier traducteur du « Sopher Netsira » en Latin.

Etrangement, Isaac Luria – qui est un de ses confrères -, lui, ne diffuse son Savoir que par la parole. C’est l’un de ses Disciples – Hayyim Vitale -, qui rédige ses oraisons à l’intérieur d’un livre. Il y décrit les pensées du savant. Il y explique qu’Isaac Luria pense que l’origine du Monde se situe au centre d’un drame Cosmologique lié à la rétraction de la lumière Divine. Il y marque que la formation de l’Univers actuel s’est accompli après l’échec de plusieurs tentatives de Création. ; le drame psychologique qui s’en est suivi, la chute de l’Ame Primordiale, et sa fragmentation, ont ainsi marqué le début des Ages. Hayyim Vitale y souligne encore que, selon Isaac Luria, les dogmes actuels sont à attribuer au renouveau du Gnosticisme dans la kabbale. Leur technique de contemplation est fondée sur des méthodes qui ont été élaborées en Espagne en tant que Discipline Spirituelle. Puis, surtout, il rajoute que le lurianisme est centré sur la perspective messianique qui s’introduit aujourd’hui au sein de nombreux mouvements hétérodoxes. 

De fait, le Savoir dévoilé par Isaac Luria suit les tendances Apocalyptiques de la conscience populaire Hébraïque Française. Mais, bientôt, Israël Sarug le teinte de Philosophie néo-platonicienne. Tandis qu’Abraham Herrera l’expose aux influences de Rabbi Naftali Herz ben Jacob et de Menahem Azaria de Fano dans son « Sh’ar ha shamayin » - ou, « Porte des Cieux ».

Mais, hélas, les révélations d’Isaac Luria conduisent également une branche radicale du Judaïsme à s’Initier au Sabbat Noir. Un de ses lecteurs, Eli Zvi – un Mystique de tempérament instable et maladif -, se joint à un homme se proclamant : le « Prophète Nathan de Gaza ». Il se considère rapidement comme un Messie dont l’avènement est depuis longtemps attendu. Il forme un mouvement sectaire qui prend une telle ampleur qu’il éveille aussitôt la méfiance des autorités religieuses Juives. Et il finit par être emprisonné, et n’échappe à la peine capitale qu’au prix de son apostasie publique.

Quelques uns de ses Initiés qui ont échappé aux persécutions attribuent pourtant son acte de repentir comme faisant partie intégrante de la mission Terrestre du Messie. Ceux-ci commencent dès lors à s’intégrer à plusieurs courants Judaïques officiels, puis à briser leurs cadres orthodoxes. L’un d’eux, Jacob Franck, y réveille les tendances antinomiques du Lurianisme. Et il incite beaucoup de ses Frères à rejeter toute Loi religieuse et à adopter le Catholicisme comme « religion de couverture ».

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