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Mes Univers
25 octobre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1133 - 1136

am_rique_du_nord__coloniesColonies de la france, Amérique du Nord, seconde moitié du XVIIème siècle :

En 1652, le pouvoir royal, trop occupé par ses problèmes internes – la fronde -, s’intéresse d’abord peu aux lointains territoires d’Amérique du Nord : c’est Colbert qui, le premier, organise la colonie américaine en fonction des besoins de sa politique intérieure. La colonie doit fournir à la france des matières premières à bas prix et servir de débouché pour les produits manufacturés de la métropole. Ainsi, le commerce avec les Anglais et les Hollandais est interdit. Pour assurer l’ordre, Colbert impose à la nouvelle-France un système politique proche de la féodalité et tente d’amorcer le peuplement européen de la région.

Mais l’échec de la colonisation française en Amérique est patent. La propagande est donc nécessaire. Et, pour recruter les colons, il faut souvent les contraindre à l’exil.

Il y a, bien sûr, les engagés : leur voyage vers la nouvelle-France est payé en échange d’un service de sept ans. Puis ils s’installent s’ils en ont les moyens. Par ailleurs, la france envoie tous ceux dont elle veut se débarrasser : les gueux, les prostituées, les vagabonds ramassés ici ou là, qui sont bientôt rejoints par les nobles indésirables et les contrebandiers condamnés à quitter la métropole.

Tous ces nouveaux arrivants sont bientôt séduits par les communautés indiennes égalitaires qui les accueillent avec tolérance. Pour les autorités, par contre, il s’agit de gens sans aveu, mais comme ils connaissent les mœurs et les langues indiennes, ils sont indispensables à la bonne marche de la colonisation : certains d’entre eux se font interprètes ou conseillers.

En 1655, les premiers missionnaires à approcher les Indiens sont des recollets, mais ils sont vite supplantés par les jésuites dont l’efficacité est appréciée par le pouvoir français. Etonnés par la soutane de ces missionnaires, les Indiens les appellent les « Robes Noires ». Doués de qualités exceptionnelles, les jésuites se mettent à partager la vie nomade des chasseurs hurons et illinois, tout en apprenant leurs langues. Mais, s’ils savent se rendre semblables à leurs interlocuteurs, ils n’oublient pas non plus d’utiliser ce que l’avance technologique européenne peut leur fournir d’impressionnant. Leurs connaissances en astrologie et de simples miroirs étonnent les Indiens, frappés au plus haut point par ces « signes qui parlent » qu’est l’écriture. D’ailleurs, les martyrs de la compagnie de Jésus doivent souvent leur mort au soupçon de sorcellerie qui pèse sur eux.

Les jésuites tentent de baptiser des gens influents, les chefs ou les anciens. Des conversions ont lieu, mais, au bout du compte, les résultats de l’évangélisation restent très modérés sur les terres françaises d’Amérique du Nord.

A l’Ouest du Mississipi, un gigantesque Continent est encore à découvrir. Quelques Français, des coureurs de bois, s’y aventurent et contribuent à étendre les territoires de l’Empire Français. Ils commencent à encercler la baie de l’Hudson. Là, leur présence gène les Anglais, car le commerce de ces derniers, à partir de comptoirs isolés sur la côte, risque de s’en trouver étranglé. Les Anglais sont également installés au Sud du Saint-Laurent, le long de la côte Est, et c’est essentiellement depuis ces colonies qu’ils soumettent la nouvelle-France à la pression croissante des armes.

Les Iroquois, qui ont d’abord essayé de jouer sur les rivalités européennes pour rester autonomes, deviennent les alliés des Anglais, et ils mènent, dès 1660, une guérilla continuelle contre les Français. L’ambitieuse politique indigène de ces derniers leur a permis de mobiliser les peuples indiens des Grands Lacs pour défendre leurs intérêts. Les efforts des missionnaires français et l’alliance commerciale, faite d’échange de fourrures contre des armes à feu, séduisent les tribus amies de la france.

Ainsi, quand en 1689, Guillaume III d’Orange, le roi d’Angleterre, ouvre les hostilités contre la france en Europe, les troupes franco-indiennes lancent des raids violents sur les fermes anglaises de la frontière. Les Iroquois sont harcelés. Epuisés par le conflit, vaincus, ils sont finalement obligés, en 1701, de signer « la grande Paix de Montréal ».

En Amérique donc, les Français ont gagné la guerre. En Europe, il en va tout autrement. En 1713, Louis XIV, en position de faiblesse, signe à Utrecht un traité défavorable. S’il ne perd rien en Europe, il cède à l’Angleterre une partie de ce pays qu’il n’a jamais vu et que quelques aventuriers sans foi ni loi, quelques « sauvages », ont gagné pour sa Couronne. Terre-Neuve, l’Acadie et la baie d’Hudson deviennent Anglaises. Sous peuplée, délaissée par la métropole, son potentiel agricole en friche, la nouvelle-France n’en inquiète pas moins l’Empire  Anglais,  qui  la perçoit comme   une menace sérieuse.  Mais, déjà, à la fin  du XVIIème siècle, l’Anglais chasse le Français des Amériques.

Colonies de l’Angleterre, Amérique du Nord, seconde moitié du XVIIème siècle :

C’est en 1670 que la compagnie des Indes Occidentales envoie pour la première fois quelques bateaux dans la région de l’Hudson. A partir de ce moment là, ses postes commerciaux essaiment sur les rivages glacés de la baie. Les Anglais commercent avec les Indiens Chipewyan, qui leur vendent des peaux de zibeline, de vison et de martre, quand celles-ci ne sont pas déjà achetées par les coureurs des bois français. Les Français mènent en effet une lutte commerciale impitoyable contre leurs rivaux anglais. Mais ce combat est inégal, car les Britanniques sont ravitaillés par bateau. Ils disposent donc, pour le troc avec les Indiens, de beaucoup plus de marchandises que les Français, qui doivent traverser 3000 kilomètres en canoë avec des fusils et du rhum.

Par ailleurs, en 1681, William Penn, de la secte des quakers, obtient du roi Charles II d’Angleterre une vaste forêt, qui devient le territoire de Pennsylvanie. La grande tolérance de la nouvelle colonie, qui noue des relations amicales avec les Indiens, attire de nombreuses minorités religieuses.

Pourtant, la lutte contre les Indiens et la nature hostile renforcent la cohésion des colons partout ailleurs ; mais la diversité des colons est grande. A New York, en effet, dix-huit langues européennes sont parlées ; tandis que quelques traits communs se dégagent peu à peu : le mythe de la promotion individuelle par le talent et le travail, la tolérance religieuse et l’importance de l’instruction.

En 1682, le bassin de radoub de la famille Martin commence à construire des bateaux pour alimenter les industries de la pèche et du commerce d’Innsmouth, en rapide expansion. 

En 1685, William Bain, marin et ex adepte du culte de Kingsport, construit l’étrange Haute Maison de Kingsport Head. Au cours des mois suivants, il ouvre de nombreuses portes dans les cieux au dessus de Kingsport, menant à des Mondes oniriques. Il fuit la ville et n’est plus jamais revu. Les résidents se réfèrent alors à lui comme « l’Unique ». 

En Décembre 1691, les Croyants de la région de Salem découvrent les premiers indices les prévenant d’un danger imminent et en les aidant à trouver un refuge dans le Nord-Ouest. 

En Février 1692, à Salem, Ituba, la servante du révérend Aaron Paris – que celui-ci a ramené des îles Barchades – commence à Initier Elisabeth, la fille de ce dernier, et Abigaïl Williams, à un culte orgiaque. Ituba les fait, en effet, danser nues dans la forêt ; elle leur apprend comment sacrifier un coq noir en l’honneur des Dieux Ancestraux ; elle les persuade qu’elles sont pures et leur certifie que les Démons ont une Réalité corporelle tangible. Mais, un jour, la puberté aidant, les deux adolescentes sont plus impressionnées qu’à l’accoutumée par les cérémonies auxquelles elles participent. L’une d’elles provoque chez elles des dérangements mentaux, des convulsions, puis, enfin, des crises d’hystérie impressionnantes. 

Affolée, Ituba confectionne un breuvage Magique pour les soulager. Mais elle ne réussit pas à les calmer. Au contraire, la manifestation s’amplifie. Dans leur délire, Elisabeth et Abigaïl accusent même Ituba de les avoir ensorcelées.

Alors, Ituba les ramène chez elles. Mais, aussitôt, elles contaminent une de leurs amies – Anne Putman -, car cette dernière subit à son tour une attaque nerveuse. Les jours suivants, nombre d’autres jeunes gens du village endurent eux aussi, des accès de folie. Et bientôt, le phénomène prend des proportions effrayantes. Les gens en viennent peu à peu à imaginer que des Sorcières sont à l’origine de tout ça. La rumeur ne prétend t’elle pas depuis longtemps que des cas de possession et des apparitions de spectres ont déjà eu lieu dans les environs par le passé. Les esprits s’échauffent donc de plus en plus. Et, le 19 Août 1692, l’ancien pasteur de Salem, Georges Burroughs, est accusé par le juge Mathorne, de crime de Sorcellerie, puis pendu.

Moins d’une semaine plus tard, c’est au tour d’Elisabeth, d’Abigaïl et d’Ituba d’être inculpées. Le juge Mathorne les sonde à leur tour. Quelle n’est alors pas sa surprise lorsqu’Ituba lui déclare qu’elle n’est pas celle qui a présidé aux Sabbats auxquels les deux adolescentes ont été conviées. Il s’agit en fait, dit t’elle, d’un homme de Boston, « très grand, vêtu de noir, qui n’a jamais montré son visage à quiconque, mais qui détient un livre couleur de nuit à l’intérieur duquel sont inscrits neuf noms. ».

Le juge Mathorne suspend donc la séance afin qu’Ituba, qu’Elisabeth et qu’Abigaïl soient envoyées à Boston pour un complément d’enquête. Et là, Thomas Brattle – un riche négociant s’adonnant aux Mathématiques et à l’Astronomie à l’Université de Harvard, et avocat de surcroît – entreprend de les défendre. Mais elles meurent toutes les trois quelques semaines après dans des circonstances des plus obscures.

Dans le même temps, à Salem, le juge Mathorne découvre que Marry Warren, Sarah Churchill et Georges Burroughs font parti de la liste de noms dont lui a parlé Ituba ; hors, sauf Georges Burroughs qui est déjà mort, toutes ces personnes habitent encore la ville. Il apprend par ailleurs que ce serait, aujourd’hui encore, Georges Burroughs, qui aurait les pleins pouvoirs « Magiques » sur la colonie du Massachusetts. Il organise donc un deuxième procès, au cours duquel ses complices sont condamnées à mort.

Malgré tout, au terme de ce second procès, la population de Salem n’est nullement apaisée. Elle se croit toujours en proie à une invasion démoniaque. Car, dans les semaines qui suivent, la chasse aux sorcières continue ; celle-ci finit d’ailleurs par déborder le territoire de Salem. Elle se répand en effet comme une traînée de poudre aux communes voisines d’Andover, de Gloucester, de Topsfield, etc.

A Andover par exemple, une servante Noire – Rébecca – est accusée d’être l’ancienne maîtresse de Georges Burroughs, puis d’avoir collaboré aux Sabbats de Salem. Apeurée, torturée, celle-ci avoue bientôt que la cité d’Andover est, elle également, peuplée de Sorciers ; elle les dénonce aussitôt. Plus de 150 personnes sont alors emprisonnées, dont 31 – parmi lesquelles 6 hommes – sont condamnées ; 19 femmes et 15 fillettes ayant entre onze et quinze ans sont, quant à elles, amenées au gibet pour être étranglées. Enfin, les individus relâchés par manque de preuves – Anne Pudeatur et Joseph Dudley entre autres – s’enfuient et vont se réfugier à New York.

A Gloucester, l’épouse de Philip English – un homme d’affaires possédant 21 bateaux, 14 maisons et des parts dans de nombreuses entreprises rémunératrices – est, à son tour, accusée de sorcellerie. Un ragot prétend en effet qu’elle a été aperçue deux ou trois fois en compagnie de Georges Burroughs et de Rébecca. Tout le monde pense donc qu’ils devaient se rendre ensemble au Sabbat. Madame English est donc très vite mise en détention provisoire, avant d’être pendue devant son mari. Tandis qu’à Kingsport, treize citoyens sont arrêtés, jugés et pendus.

A Boston enfin, l’histoire de William Pitt, d’Incriase et de Cotton Mathers, ainsi que de leurs Initiés, ressurgit ; leurs théories sur le Surnaturel aussi. Hors, les deux premiers sont morts depuis déjà plusieurs décennies ; quant au dernier, il a disparu de l’Université de Yale sans laisser de traces quelques mois plus tôt. Un avis de recherche est alors lancé à son encontre. Mais personne ne réussit à remettre la main dessus.

En 1693, soit un an plus tard, les bannis d’Andover sont bien établis à New York. Certains sont même personnellement protégés par le gouverneur de la cité. Benjamin Fletcher, bien qu’au courant de l’Affaire, en prend immédiatement quelques uns à son service ; il se lie d’amitié avec plusieurs autres ; parmi ces derniers, évidemment, il y a Anne Pudeatur et Joseph Dudley.

Au même moment, conduits par l’alchimiste et verrier Absalom Whateley, les Croyants de Salem s’enfuient de chez eux et s’installent dans une agréable vallée le long de Miskatonic. Deux bibliothèques, celle des Whateley et celle des Bishop, sont amenées par les réfugiés. John Bishop propose pour ce nouveau village le nom de Dunwich, d’après celui de Donwiched, en Angleterre, d’où vient sa famille. Peu après, la place centrale de Dunwich est tracée.

En 1696, le premier moulin à blé de Dunwich est construit par Jeremiah Whateley, le fils aîné d’Absalom. 

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