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Mes Univers
27 octobre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1136 - 1139

espagneEspagne, première moitié du XVIIIème siècle :

A cette époque, les Catalans supportent de moins en moins le pouvoir de Madrid. Pendant la guerre de Succession d’Espagne, la catalogne veut en effet secouer le joug des Bourbons qui, après la chute de Barcelone en 1714, le lui fait payer. En 1716, les libertés catalanes sont supprimées, la région devient une province de l’Etat espagnol et les marchés américains lui sont fermés pour très longtemps.

Pourtant, ruinée par la guerre, entravée et surveillée sur le plan économique et politique, la catalogne redouble ses efforts : de nouvelles terres sont mises en valeur, et c’est la seule province d’Espagne à se redresser.

Italie, première moitié du XVIIIème siècle :

La guerre de Succession d’Espagne éclate en 1701. Avec le Milanais, le royaume de Naples, la sicile et la sardaigne, l’Espagne a possédée jusqu’alors la moitié de l’Italie. En 1714, à la signature du traité d’Utrecht, elle disparaît de la péninsule. La sardaigne, Naples et son royaume reviennent à l’Empire Autrichien, la sicile à la couronne de Savoie. Les choses ne s’arrêtent pas là, car Philippe V, le nouveau roi d’Espagne, ne se résout pas à ce retrait définitif. En 1717, il occupe la sardaigne et, en 1718, la sicile. Mais, exceptionnellement alliées, l’Angleterre, la hollande, la france et l’Autriche contraignent Philippe V à renoncer à ses prétentions en Italie. Les résolutions du traité d’Utrecht sont alors modifiées et c’est la savoie qui reçoit la sardaigne tandis que la sicile devient autrichienne.

Pourtant, si les territoires italiens ne peuvent pas être réunis à la couronne d’Espagne, un traité signé à Londres promet à Philippe V que son fils don Carlos va devenir grand maître du duché de Toscane et du duché de Parme, quand les dynasties qui y règnent, seront éteintes. Les grandes familles qui ont fait la gloire du pays à la fin de la renaissance sont, en effet, en pleine décadence. A Parme, le dernier des Farnèse meurt en 1731. Don Carlos occupe immédiatement son duché. A Florence, la même année, considérant qu’il est incapable d’avoir une descendance parce qu’il est homosexuel, le dernier des Médicis accepte la souveraineté immédiate de don Carlos sur la toscane. Deux des plus glorieux noms de l’histoire italienne s’éteignent tandis que s’impose la dynastie des Bourbons d’Italie.

Quelques temps plus tard, la guerre de Succession de Pologne, qui éclate en 1733, agrandit le territoire de don Carlos. Louis XV a besoin de l’appui espagnol pour soutenir son beau père, Stanislas Leszczynski. Et l’Espagne obtient en échange de son alliance, des promesses territoriales en Italie. A l’issue du conflit, par le traité de Vienne de 1738, don Carlos reçoit encore Naples et la sicile ; en revanche, la toscane devient autrichienne. Parme passe à une branche cadette des Hasbourg et le roi de Savoie, devenu roi de Sardaigne, reçoit deux villes milanaises : Novare et Tortona.

Puis, c’est la guerre de Succession d’Autriche qui déchire les Etats Italiens, car l’Espagne cherche à obtenir la lombardie pour don Philippe, le frère de don Carlos. En 1748, le traité d’Aix la chapelle donne Parme aux Bourbons, et la savoie étend son territoire sur une partie du Milanais. Au gré des guerres européennes, sans que leurs populations ne soient jamais consultées, les terres italiennes ne cessent de passer de main en main.

France, première moitié du XVIIIème siècle :

Marivaux commence sa carrière littéraire en 1712. Vite ruiné, il se tourne alors vers le théâtre à ce moment là. La troupe de Comédiens-Italiens, au jeu vif et enlevé, met bien en valeur la quarantaine de comédies qu’il écrit en vingt ans. Quoique l’influence italienne soit sensible jusque dans le nom de ses personnages, la finesse de l’analyse psychologique et la pureté de la langue font de Marivaux un symbole de l’esprit français. Il peint à merveille les hésitations du cœur, la naissance de l’amour et sa lutte contre l’amour-propre. Mais l’auteur de la « Double Inconstance » et du « Jeu de l’amour et du hasard » est aussi un romancier : dans « la vie de Marianne », il montre la même connaissance des hommes et des réalités sociales.

En 1713, l’abbé de Saint-Pierre, l’aumônier de la princesse Palatine, fait paraître un ouvrage intitulé : « Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe ». Le livre défend l’idée selon laquelle l’union des 24 principales puissances européennes, acceptant le principe d’un arbitrage souverain, peut apporter la garantie d’une paix perpétuelle.

A la mort de Louis XIV, le 1er Septembre 1715, c’est son arrière petit fils, un enfant de 5 ans, qui lui succède. Tous souhaitent alors que le futur Louis XV soit différent de son aïeul. Et, pendant les années de minorité du souverain, jusqu'à 1723, la france est gouvernée par le neveu de Louis XIV, Philippe, duc d’Orléans. Or, ce dernier est bien nommé Régent, mais avec des pouvoirs limités ; il fait donc casser le testament par le Parlement.

Dès lors, le centre du pouvoir revient, pour une courte période, au cœur de la capitale. Les fêtes qui s’y déroulent sont très libertines. A 14 ans, Philippe d’Orléans a déjà eu un enfant de la petite fille du portier. Depuis, ses maîtresses ne se comptent plus, et le Palais Royal ne cesse d’accueillir les soupers galants organisés pour ses amis. Et, de fait, pendant tout son règne, le Régent est très critiqué pour ses mœurs dissolues et son laxisme.

Pourtant, l’œuvre de Philippe d’Orléans est loin d’être négligeable. Le Régent cherche à accroître la participation au pouvoir des classes dirigeantes, longtemps tenues à l’écart. Il innove en créant un système de gouvernement composé de huit Conseils d’aristocrates. Sa diplomatie est marquée par un pacifisme concrétisé par l’alliance avec l’Angleterre et la hollande, signée le 4 Janvier 1717. Dans le domaine culturel, la mode de l’anglophilie contribue d’ailleurs à influencer la pensée des Lumières. En matière religieuse, enfin, le Régent rompt avec la politique de Louis XIV, en libérant les prêtres jansénistes.   

Mais l’innovation la plus prometteuse de la régence a lieu dans le domaine économique. Sur le modèle de la banque d’Angleterre et de la banque d’Ecosse, un aventurier Ecossais, John Law, créé en Mai 1716 une banque privée, la banque Générale. Celle-ci émet de la monnaie en papier, afin de suppléer à la rareté des pièces, de relancer et de stimuler l’économie et donc de soulager les plus démunis, principales victimes des duretés du « Siècle de Louis XIV ». John Law résume ainsi les principes généraux de ce que les Français appellent désormais le « système de Law » : « Toutes les richesses du royaume entier répondent de la valeur de cette nouvelle monnaie ; tout se donnera pour elle, elle sera donnée pour tout. Par ce moyen, le roi trouve une ressource toujours présente pour faire circuler en tout temps et en tout lieu ce qui peut être acheté et vendu, de quelque nature qu’il soit. ».

Law fonde aussi, au mois d’Août 1717, la compagnie de Commerce de l’Occident pour renforcer la puissance et le crédit de la banque Générale. D’après Law, il s’agit d’une compagnie « en laquelle les riches peuvent prêter leur argent pour l’employer dans le commerce. Elle pourra donner un jour plus de dividendes aux actionnaires que l’intérêt annuel de l’argent prêté au denier 20 – 5 % -, sans que les particuliers ni l’Etat en souffrent. ». Le Régent accorde à Law le monopole de l’exploitation de la louisiane et du commerce des peaux de castor au Canada, ainsi que celui des armes, des munitions et des vaisseaux. La compagnie obtient l’exclusivité du négoce avec le Mississipi, avec la chine, avec les Indes et le Sénégal, tète de pont pour la traite des esclaves. Elle bénéficie aussi du monopole sur le tabac, du recouvrement du produit des fermes générales, des droits liés à la frappe des monnaies. A partir de Mai 1719, la compagnie de Commerce de l’Occident devient la « Compagnie des Indes ».

Par ailleurs, le 4 Décembre 1718, la banque de Law est transformée en banque d’Etat. Elle porte dès lors le nom de « Banque Royale ». Cette « nationalisation » provoque une extraordinaire fièvre de spéculation, car le public, d’abord réticent, est peu à peu séduit par une habile propagande vantant les bénéfices de la compagnie. Des milliers de particuliers, appartenant à toutes les classes sociales, s’en disputent les actions dans l’étroite rue Quincampoix. Celle-ci est barrée par des grilles de fer, que la garde ouvre à sept heures du matin et qu’elle ferme à neuf heures du soir. Une foule énorme se presse dans cet étroit boyau et, dans toutes les maisons du passage, des scribes tiennent les registres des affaires conclues. Au total, en quelques mois, plus de 600 000 actions sont émises. Leur prix monte jusqu'à atteindre 40 fois leur valeur initiale.

Le 25 Janvier 1720, le « Grand-Saint-Antoine, un navire marchand en provenance de Smyme, accoste à Marseille. Cinq hommes sont morts durant la traversée, à la suite d’étranges « fièvres malignes pestilentielles ». Mais les intérêts des marchands sont plus importants que les avis des médecins. La foire de Beaucaire, la plus importante du Sud du royaume, commence bientôt et la cargaison doit être débarquée. Rapidement, dans un quartier populaire, meurt Marie Dauplan, la première victime de cette épidémie de peste.

Quelques semaines plus tard, au plus fort de la maladie, 500 personnes succombent chaque jour. Les rues sont jonchées de cadavres, et seuls les forçats des galères acceptent de les transporter, en échange de remises de peine. Dans toute la provence, il y a plus de 120 000 victimes.

Pourtant, les efforts conjugués de l’administration et de l’armée évitent la propagation de la maladie. Les communications sont interrompues. Les vagabonds et les pauvres sont enfermés. La médecine étant encore largement impuissante, la prière reste l’unique recours, et les Marseillais invoquent Saint-Roche et Notre-Dame de Bon Secours. Le 22 Octobre 1720, l’évêque de Marseille, monseigneur de Belsunce, annonce son intention de consacrer la ville au Sacré Cœur et, bientôt, le mal commence à régresser.

En 1720 également, la franc-Maçonnerie primitive possède des Initiés qui se réfèrent aux Mystères d’Eleusis et aux Mystères Egyptiens pour fonder leurs dogmes. Or, ceux-ci ne tardent pas à omettre de multiples narrations Mythiques à l’intérieur de leurs Récits – et parfois empruntées à l’Ancien Testament – pour rédiger leurs textes.

En 1720 encore, Bordeaux en est le meilleur exemple : la ville connaît une remarquable expansion urbaine ; parallèlement, sa population est multipliée par deux. Le grand commerce avec les îles et le négoce des vins font la prospérité de la ville et de ses notables.

Cette réussite contribue alors à la métamorphose de Bordeaux : aisance et luxe s’affichent à l’image de nombreux hôtels particuliers, construits selon la mode néoclassique, par de riches marchands, mais aussi par des officiers et des parlementaires, ou par des propriétaires de vignobles, l’autre aristocratie de la ville. La métamorphose est facilitée par l’administration royale. Malgré l’hostilité de la municipalité, l’intendant de Guyenne remodèle une partie du paysage urbain. Il relie le faubourg – où se trouve le quartier des Chartrons, réservé aux négociants étrangers – à la ville, en contournant la forteresse du château Trompette. Entre le vieux quartier de Saint-Seurin et le faubourg, un nouveau jardin devient un lieu de promenade ; le centre de gravité de Bordeaux se déplace ainsi en direction des Chartrons. L’intendant s’intéresse aussi à la façade de la garonne : il établit un plan d’alignement suivant lequel les négociants construisent désormais leurs maisons. Places, larges avenues, théâtres, promenades et jardins complètent harmonieusement la rénovation de la cité.

En 1720 toujours, à Paris, l’apparition des « cafés » répond au goût nouveau des gens pour les boissons d’outre mer : le thé, le chocolat et le café. On y boit, on y joue aux échecs et, malgré la présence des « mouches », les espions de la police, on lit et on commente les gazettes. Ainsi se constitue un nouveau type de lieu de sociabilité, particulièrement propice aux débats intellectuels et politiques.

Les salons, souvent tenus par des femmes, jouent également un rôle important dans la diffusion des idées nouvelles. Les plus célèbres sont ceux de la duchesse du Maine, à Sceaux, et de la marquise de Lambert. Ecrivains, artistes, personnalités étrangères et hommes du monde se targuent d’être reçus chez Madame de Tencin, Madame du Deffand ou Madame Geoffrin. C’est là quelques Esotéristes commencent à élaborer certaines théories selon lesquelles le Groenland comme un Continent enchanté, un lieu aux mystères permanents.

Le club de l’Entresol, lui, s’ouvre aussi. Des réunions hebdomadaires rassemblent des hommes d’épée, de robe et de plume, qui discutent sur la diplomatie, le droit public ou l’économie. Mais le club de l’Entresol est fermé à la demande du cardinal Fleury, qui fait un rapprochement entre l’activité du club et l’opposition publique du Parlement, très violent à cette date.

Le café Procope et le café de la régence, pour leur part, ont un succès considérable : on y joue aux échecs, on y lit et on y commente les gazettes, malgré la présence des « mouches », les espions de la police. Dans quelques uns de ces cafés se tient une sorte de « bureau académique », qui juge les auteurs et les pièces de théâtre. Chaque café a son ténor et, dans certains faubourgs, il n’est pas rare de voir un garçon tailleur présider la séance.

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