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29 août 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1507 - 1508

France_moderneToujours en 1912, le Conseil d’Administration de Priac sur Mer donne l’ordre à ses employés municipaux de désaffecter l’ancien cimetière de la ville. Alors, pendant un certain temps, ceux-ci font leur travail le plus correctement possible. Jusqu’au jour où, soudainement, ils exhument de très vieux sarcophages. Juste à coté d’eux, d’innombrables squelettes semblent avoir été enterrés debout. Et non loin de là, un bloc de granit impressionnant se discerne. Les ouvriers de la voirie appellent aussitôt ce dernier « le Tombeau d’Alnajor ».

En 1913, Lionel Royer termine six grandes fresques dans la nef de la basilique du Bois Chenu ; il les a commencés trois ans plus tôt. Mais, cette année là, au Salon de Paris, elles obtiennent le grand prix de la peinture historique.

Chacune d’elles retrace en effet un épisode important de l’épopée de Jeanne d’Arc : la vocation de Bois Chenu ; l’entrevue de Chinon ; l’entrée triomphale à Orléans ; la bataille de Patay ; le sacre de Reims ; et le bûcher de Rouen.

L’Allemagne déclare la guerre à la russie le 1er Août 1914. La france mobilise le lendemain et se voit notifier la déclaration de guerre allemande le 3. Aussitôt, les troupes de Guillaume II pénètrent sur le territoire belge, en violation du traité de neutralité de 1831. Cet acte décide la grande-Bretagne à déclarer la guerre à l’Allemagne, le 4 Août. Une déception attend pourtant les Empires centraux : l’Italie estime que l’invasion de la belgique la dégage de ses obligations d’alliée. 

Malgré tout, jusqu’au bout, l’espoir d’une médiation des pays neutres subsiste, mais les opinions publiques sont moralement prêtes au conflit, que tous imaginent d’ailleurs très court. En France, Jean Jaurès est le partisan d’une réconciliation franco-allemande. Il est jugé « nuisible » par les nationalistes : son journal, « l’Humanité » appelle les ouvriers à la grève générale en cas de mobilisation. Et le 31 Juillet, il est assassiné par un fanatique, Raoul Villain et la grève envisagée n’a pas lieu. Le ministre de l’Intérieur, Malvy, renonce à utiliser le cabinet B, où figurent les chefs syndicalistes à arrêter en cas de troubles sociaux. La mobilisation s’effectue avec discipline ; il n’y a pas 2 % de réfractaires alors que l’état-major en attend 13 %. Les premiers régiments quittent leurs garnisons sous les acclamations de ceux qui restent : « Rapportez la moustache de Guillaume », crie t’on en France et « à Paris » en Allemagne. Les civils forment des cortèges patriotiques, fleurissent les monuments de la guerre de 1870 ; les Français sont sûrs de reprendre l’Alsace et la lorraine.

Le 12 Août, la france et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Autriche-Hongrie en dépit de leurs relations correctes jusque-là. Or, la france oppose 580 000 hommes à la menace allemande, et doit combler un grave déficit en individus en portant la durée du service militaire à trois ans. La mesure est mal acceptée par l’opinion publique, mais elle permet vite d’aligner 760 000 hommes.

Mais, la variété des tenues françaises prouve leur peu d’adaptation à la guerre moderne : pantalon garance, capote bleu sombre et képi n’ont guère évolué depuis 1870. Ce n’est que progressivement que s’impose le bleu horizon, mais la lenteur des distributions oblige les soldats à des expédients de fortune jusqu’en Juin 1915.

Une nouvelle coiffure apparaît alors : le casque métallique, rond et plat. Les armes dites « de saturation » l’emportent également sur l’arme individuelle : les fusils Lebel et la baïonnette quadrangulaire cèdent partiellement la place au fusil lance grenade, au fusil mitrailleur Chauchat – du reste, assez médiocre – et aux mitrailleuses. 

Le pouvoir civil conserve son autorité nominale, mais sous des dehors débonnaires, le généralissime Joffre se révèle un véritable chef et ne tolère pas d’immixtion politique à l’état-major. C’est sur son injonction que le gouvernement quitte bientôt Paris pour Bordeaux.

Car, le plan XVII, élaboré avant le conflit, se résigne, devant « l’inconnue belge », à prévoir deux attaques principales, au Nord et au Sud de la ligne Verdun-Metz. En dépit de cette grave lacune, le plan XVII permet un meilleur encadrement des unités de réserve et une grande souplesse d’utilisation de la logistique ferroviaire, indispensable à toute armée moderne.

De fait, mobilisée en hâte, a petite armée belge supporte les premiers assauts de pied ferme, mais la lutte est inégale. L’aide franco-britannique ne règle rien, les erreurs stratégiques et tactiques des premiers, la timidité des seconds, aboutissent à l’invasion progressive de la belgique, puis du Nord de la france. Deux offensives menées en Alsace-Lorraine échouent aussi. Dès lors, Français et Anglais se retient en bon ordre, précédés par les colonnes de réfugiés et talonnés par l’armée allemande. La bataille des frontières est perdue. L’esprit offensif des Français – charges à la baïonnette contre des positions retranchées, mauvais emploi des feux – occasionne des pertes massives. De plus, les carences de certains généraux sont cause de choix tactiques coûteux. Impassible, Joffre constate les défaillances, préconise un emploi plus cohérent des feux, moins meurtrier pour la troupe ; il remplace les chefs incapables – expédiés à Limoges – par des hommes qui ont prouvés leurs capacités, comme Pétain, Nivelle, Mangin, etc. Il espère se rétablir, mais n’a pas d’idée préconçue en la matière.

Une offensive russe brusquée en Prusse Orientale oblige les Allemands à dégarnir leur front Occidental pour la repousser, mais ceux-ci n’imaginent pas l’armée française en état de contre attaquer sérieusement. Trop confiants, persuadés que tout va aller encore plus vite qu’en 1870, ils frappent même des médailles commémoratives en prévision de leur entrée à Paris.

Le 2 Septembre, l’armée von Kluck, chargée d’encercler la capitale par l’Ouest, infléchit sa route vers le Sud-Est et offre son flanc droit à l’adversaire, qui décèle la faute : occasion inespérée, les avant gardes allemandes rodent à vingt-quatre kilomètres de Paris. Joffre échelonne six armées de l’Oise aux Vosges, obtient le concours des Britanniques et centre son dispositif sur la marne et les deux Morins. Transportés par les « Taxis de la marne », quatre-mille hommes du camp retranché de Paris renforcent le secteur Nord, le plus vulnérable.

La bataille débute au soir du 5 Septembre et met aux prises deux millions d’hommes. Les furieuses offensives des Français leur redonnent l’ascendant moral et disloquent le dispositif allemand, dont les soldats sont refoulés quatre-vingt kilomètres plus au Nord. Cet incontestable succès ne peut être exploité en raison de l’extrême fatigue des belligérants ; le 15 Septembre, les Français se heurtent à de solides positions allemandes. Durant deux mois, les deux adversaires cherchent à s’assurer le contrôle du littoral – la course à la mer – puis s’enterrent. Un autre type de combat succède et forge une mentalité très particulière : celle de l’homme des tranchées.

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