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18 octobre 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1592 - 1594

allemagneA ce moment là, Hitler domine la majeure partie de l’Europe continentale. Il tient par occupation ou par alliance – Italie et Espagne – les territoires qui s’étendent du cap Nord au golfe de Tarente, de la bretagne aux rivages baltes, auxquels il faut ajouter les Etats satellites dotés de régimes autoritaires ou fascisants : la hongrie de l’amiral Horthy, la bulgarie du roi Boris III, la roumanie du « Conducator » Antonescu, la croatie du « Poglavnik » Ante Pavelitch et la slovaquie de Monseigneur Tisso jouissent encore d’un semblant d’indépendance. En revanche, les Allemands ne laissent qu’une marge de manœuvre très étroite au Danemark du pronazi Erik Scavenius et à l’Etat français du maréchal Pétain.

Le statut juridique des pays occupés varie selon leur position stratégique ou la distance qui les sépare de l’Allemagne. La bohème-Moravie du « Reichsprotektor » Heydrich, la norvège du collaborateur pronazi Vidkun Quisling – aidé du « Reichskomissär » Terboven -, les Pays-Bas administrés par le nazi autrichien Arthur Seyss-Inquart n’ont qu’une autonomie fictive. La france occupée, la belgique et la grèce, compte tenu de leurs façades maritimes, sont directement contrôlées par l’armée allemande. Les conditions sont plus dures, sinon impitoyables, dans les territoires de l’Est : gouvernement Général de Pologne dirigé par le nazi Hans Franck, « Ostland » composé des Pays Baltes et de la biélorussie. En effet, dans la vision hitlérienne du Monde, les peuples slaves occupent le bas de l’échelle et ne méritent aucun ménagement. 

Enfin, l’Allemagne a annexé avant guerre l’Autriche et la région des Sudètes. A la faveur de ses victoires, elle ajoute à son territoire quelques régions limitrophes : la partie occidentale de la pologne, le Luxembourg, les cantons belges d’Eupen et de Malmédy, ainsi que l’Alsace-Lorraine.

En réalité, les distinctions juridiques – protectorat, zone libre, gouvernement général, etc. – sont de pure forme et susceptibles d’être remises en cause à tout moment. Le seul point commun qui en résulte est le pillage.

Car, « Nous ne rendrons rien et nous prendrons tout ce qui peut nous servir. », déclare Hitler, relayé par le maréchal de l’Air Göring, jouisseur et sans scrupules : « J’ai l’intention de piller, et de piller abondamment. ». Difficile d’être plus clair. Au mois de Mars 1941 par exemple, Göring se rend à Paris sur les ordres d’Hitler : il vient y voler les plus belles pièces des collections françaises. Il apprécie en particulier les œuvres de Rembrandt, de Goya, de Rubens et les fait exposer dans son manoir de Karin Hall, près de Berlin. Une économie de guerre est en outre instaurée au profit des vainqueurs, parce que les Allemands souhaitent « tout trouver sur place, non seulement pour nos besoins en France, mais pour pouvoir aussi ravitailler nos troupes à l’Est, à l’Ouest, en Norvège et en Roumanie. » précise le gouvernement militaire de la zone française occupée.

La mise en coupe réglée des pays conquis est inégale. Après une période de pillage systématique, favorisée par un taux de change exorbitant imposé par les vainqueurs, ceux-ci préfèrent obliger la france, la belgique, les Pays-Bas, la norvège, la grèce et la yougoslavie à supporter les frais des troupes d’occupation et bien au-delà. Rien qu’en France, l’Allemagne s’octroie une indemnité de guerre de 400 millions de francs par jour en 1940, réduite à 300 millions l’année suivante. Avec les prises de guerre, les réquisitions d’or et de matières premières, les prélèvements de produits manufacturés et les achats non payés, la france est encore privilégiée : à l’Est, le pillage ne s’embarrasse d’aucune formalité juridique.

En outre, les territoires vassalisés doivent fournir de la main d’œuvre pour pallier l’incorporation de 4,4 millions d’ouvriers allemands dans la « Wehrmacht ». Les besoins pressent, car le régime nazi refuse le travail des femmes pour des raisons idéologiques et natalistes. A partir de 1940, des volontaires, surtout italiens, puis des prisonniers de guerre affluent outre-Rhin. Au mois de Mai 1941, 3,5 millions d’étrangers travaillent en Allemagne, dont 1,4 million de prisonniers.

De la même manière, le racisme hitlérien est appliqué aux pays occupés, car le dictateur allemand met ses ambitions territoriales au service de la germanisation de l’Europe, principalement à l’Est. Numéro deux du régime, Himmler dirige le « Commissariat pour le renforcement de la germanité » - ou « RKFVD » -, chargé de « nettoyer » certaines régions conquises afin d’y installer des colons allemands : un million de Polonais doivent ainsi quitter le Wartheland, la région autour de la « Warta », pour le gouvernement Général de Pologne. Des Allemands prennent leurs places et leurs biens. En deux ans, des agriculteurs français sont expulsés d’Alsace-Lorraine et de Champagne pour les mêmes raisons.

Parallèlement, les services de Himmler évaluent les populations « germanisables » : sont ainsi réputées telle la majeure partie des Baltes, les Suisses, les Alsaciens, les Luxembourgeois, les Flamands, les Néerlandais et les Scandinaves. Ailleurs, les SS considèrent quelques peuples comme « racialement valables » : Heydrich estime que 40 % des Tchèques peuvent être « aryanisés » après sélection, épuration et rééducation ; en Pologne, des enfants d’aspect nordique sont arrachés à leurs parents et confiés à des familles allemandes, qui ont la possibilité de les adopter.

De fait, une telle contrainte ne s’obtient que par la terreur : à la police militaire et à « l’Abwehr » - service du contre-espionnage de l’état major – s’ajoutent les unités de la « SS », dont la « Gestapo », police politique chargée de traquer les « ennemis » du Reich, à commencer par les élites des pays conquis.

Cette répression frappe surtout à l’Est européen, où les membres des professions libérales, hauts fonctionnaires et intellectuels sont humiliés, internés ou exécutés. Les Polonais, considérés comme « inférieurs », sont voués à l’extinction culturelle : théâtres, musées et même bibliothèques ferment leurs portes. Les SS font preuve d’une sauvagerie venue du fonds des âges, martyrisent les personnes jugées indésirables, réduisent les populations à l’esclavage et installent des colons, croyant faire revivre l’expansion des Chevaliers Teutoniques auxquels « l’Ordre Noir » essaye de s’identifier. Ils ne parviennent qu’à renforcer la détermination des résistants, dont les actions commencent à menacer les arrières des armées allemandes.

Le régime leur confie bientôt la sinistre tâche d’extermination des « sous-hommes » et divers opposants mis en camps. Tsiganes, apatrides, déportés politiques, homosexuels, « asociaux », voire prisonniers de droit commun portent désormais sur leurs vêtements un triangle de couleur qui les met en marge de leurs concitoyens. Mais ce sont surtout les Juifs, marqués de l’étoile de David, qui subissent les persécutions les plus systématiques. La majeure partie des 330 000 Juifs allemands et de ceux des pays annexés avant la guerre, transférés en Pologne, sont confinés dans des ghettos ceints de murailles ; dès Octobre 1940, au cœur de Varsovie, 450 000 personnes sont ainsi prisonnières.

Puis, l’horreur culmine rapidement lorsque Himmler ordonne l’installation de chambres à gaz au camp de concentration d’Auschwitz : Adolf Hitler a abandonné ses projets de déportation massive des Européens Juifs à Madagascar, pour programmer « la solution Finale » de la question juive : l’élimination physique.

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