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Mes Univers
5 décembre 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1670 - 1672

afrique_noireFinalement, Michel Horbeau arrive aux environs d’Aksoum : « A quelques kilomètres de l’entrée de la capitale se discerne d’innombrables stèles. Au centre de leur conglomérat se trouvent une grande quantité de dolmens disséminés de façon chaotique ressemblant à ceux érigés à Rohas. Il paraît que le plus gros d’entre eux s’est effondre sur lui même il y a plus de 1000 ans. Mais je suppose qu’au temps de sa gloire, il a dû être haut de 40 mètres et dominer tout le site. J’évalue d’ailleurs son poids initial à au moins 500 tonnes. Il a certainement eu la réputation de plus grand monolithe jamais transporté et érigé dans le Monde. Pourtant, écroulé, il m’a surtout rappelé, de manière pathétique, un bâtiment de treize étages ayant des fenêtres ornées avec raffinement. J’ai aussi examiné sur lui d’autres détails architecturaux séparés par des rangées de poutres symboliques. Et à sa base, j’ai même entrevu une fausse porte munie d’un heurtoir et d’une serrure parfaitement ciselés dans la pierre. ».

Et Michel Horbeau entre dans la capitale : « La première chose que j’ai faite en pénétrant dans la ville, c’est de me promener au milieu des ruines de l’église Sainte-Marie de Sion du IVème siècle. J’y ai contemplé les vestiges d’un bâtiment spacieux aujourd’hui réduit à ses fondations. A quelques dizaines de mètres de là, j’ai distingué ce qui m’a paru être le tombeau du premier Ménélik. Je me suis avancé vers la basilique où il est enterré. J’ai vu que les murs de cette dernière étaient constellés de croix rouges fanées, comparables à celles du temps des Croisades. J’ai alors imaginé que l’édifice gardait probablement aussi des toges et des tiares impériales ; et que c’est peut-être à cet endroit qu’est encore dissimulée l’Arche d’Alliance. N’est ce pas là qu’après la construction de la cathédrale, l’un des successeurs de Ménélik l’a déposée ? Et un autre, au XIIème siècle, n’a t’il pas eu le désir de se voir attribuer la garde d’un autel à l’intérieur du Saint-Sépulcre de Jérusalem ? ».

Plus tard : « Quand je me suis approché de la nouvelle basilique en compagnie de mon guide, j’ai d’abord aperçu ce qui m’a paru être une forteresse perchée sur une colline. De forme carrée, elle mesurait environ 70 mètres de coté. Les murs montraient que jadis, elle avait possédé quatre tours ; une à chacun de ses angles. Et tout en progressant, je me suis souvenu qu’au XVIème siècle, le moine Cosmas a écrit que l’une d’elles a été ornée d’une licorne de cuivre. Mais je n’en n’ai pas vu.

Peu après cette inspection de sa façade extérieure, mon guide m’a conduit à l’intérieur. Il m’a alors précédé dans un déambulatoire composé de trois parties concentriques : le « k’ene malhet » ; l’endroit où l’on chante des hymnes, et qui correspond à « l’Ulam » du Temple de Salomon ; le « keddest », qui sert de lieu où distribuer la communion ; et le « Mak das », où repose le Tabot, et où seuls les prêtres peuvent entrer.

Je me suis alors rendu compte que ces trois salles se retrouvent dans toutes les églises éthiopiennes, même les plus modestes. Puis, mon guide m’a fait approcher de l’ouverture menant au Mak das. Ainsi que l’exige la coutume, j’en ai d’abord fait le tour en chaussettes – il est considéré comme sacrilège de conserver ses chaussures en ce lieu. En même temps, j’ai examiné les peintures défraîchies s’étalant sur ses murs. J’y ai observé Saint-Georges monté sur son coursier blanc, terrassant ici le Dragon, trônant là avec Dieu tout puissant et entouré de « créatures vivantes » ressemblant à celles qu’a décrites le Prophète Ezéchiel dans son Livre. J’y ai également aperçu un imposant ensemble clos au milieu d’une prairie boisée. A quelque distance derrière ces remparts, j’ai cru y identifier de hautes tourelles merveilleusement crénelées. Et plus loin, j’y ai encore discerné Sain-Jean baptisant le Christ dans le Jourdain, ainsi que les rois et les bergers adorant la crèche ; tandis que, finalement, j’y ai contemplé Moïse recevant les Tables de la loi des mains de Dieu, sur le Sinaï.

Cette scène m’a soudain paru étrange et archaïque : tous les détails qui la constellaient excluaient le Monde moderne. De plus, plus je l’ai contemplée, plus je me suis senti transporté loin en arrière. J’ai eu l’impression de revenir en une époque mystérieuse et étrangère à l’Afrique et à la chrétienté. J’ai éprouvé le sentiment d’être catapulté dans un endroit imprégné d’une profonde piété. Et, de fait, dans la pénombre qui m’environnait, j’ai bientôt entrevu des silhouettes encapuchonnées surgies de nulle part. Celles-ci étaient vêtues de robes blanches traditionnelles ; des capes noires dissimulaient leurs épaules et leur dos. Elles étaient une cinquantaine et formaient un cercle presque complet à double rang, juste en face de moi. Chacune d’entre elles s’appuyait sur un haut bâton de prière. Elles se balançaient d’avant en arrière en chantant. Elles étaient pénétrées par la cadence primitive que l’instrument de musique qu’elle tenait, émettait. Plusieurs possédaient en effet des sistres d’argent qui, dans les espaces de silence ménagés par les battements de tambour, tintinnabulaient mélodieusement. Elles produisaient donc un curieux et irrésistible son discordant. Lequel, modulant de manière antiphonaire, se mêlait aux phrases prononcées par un groupe de chanteurs invisibles à mes yeux. Et qui instaurait un dialogue, où versets et chœurs s’entrecroisaient ver un crescendo massif.

C’est pour cette raison que cette musique m’a paru être produite depuis un temps plus ancien que celui du Temple de Salomon. Elle m’a semblé émerger d’une époque plus lointaine que les Pyramides même. Car, sachant que l’Egypte prédynastique a utilisé des instruments analogues à ceux que j’ai discernés à ce moment là, j’ai réalisé qu’ils ont été légués aux Pharaons et aux Israélites.

Tandis que je suis progressivement revenu à la réalité, j’ai pensé que la liturgie Juive des premiers temps a eu recours à des procédés semblables. Puis, j’ai tourné mon regard vers mon guide. Il m’a montré un haut pilier au centre du Mak das. Et j’ai pu le décrire dans mes notes en ces termes : « Aussi épais qu’un vieux tronc d’arbre de bonne taille, il se dresse au dessus d’un sol rocheux. Son sommet disparaît dans la pénombre environnante. Mais, à sa base, il est recouvert d’un voile enroulé en spirale. Je considère d’ailleurs ce dernier comme un très vieux tissu décoloré où se devinent encore des traces de teinture. ».

J’ai ainsi examiné un moment ce pilier. Mon guide m’a alors dit que ce dernier est sacré parce qu’il porte des inscriptions gravées de la main même du souverain Manabasi. Il m’a aussi révélé que celles-ci racontent les secrets de la construction des églises de Rohas. Alors, intrigué, je lui ai demandé si le tissu pouvait être écarté afin que je puisse lire ces secrets. Mais le pauvre en a été tellement horrifié qu’il s’est écrié : « Ce serait un sacrilège. Le voile n’est jamais ôté. ». Puis, il m’a rapidement fait sortir par une salle annexe. Et il m’a emmené dans les souterrains du Sanctuaire par un escalier de pierre s’enfonçant dans les profondeurs de la terre.   

Arrivé en bas, il a ouvert la porte d’un cachot. Il a craqué une allumette. Il m’a montré une croix templière gravée sur une roche. Il m’a ensuite conduit à travers un certain nombre de galeries souterraines et de salles. En les empruntant, j’ai eu l’occasion de remarquer que leurs murs et que leurs plafonds étaient faits de blocs de granit ajustés les uns aux autres avec une extrême précision, et sans mortier. La tradition locale, m’a t’il alors confié, identifie ce sombre dédale à la salle du trésor de l’Empereur Kaleb – 514 – 542 de notre Ere –, et de son fils Gèbre Maskal. Finalement, nous avons abouti à un endroit indéterminé. Il a levé sa torche au dessus de lui. Et j’ai vu des coffres de pierre vides ; des coffres qui, je suppose, ont dû autrefois contenir de grandes quantités d’or et de perles ; tandis que plus loin, j’ai discerné l’accès à des pièces non dégagées, parfois fermées par d’épais murs de granit, et qui devaient s’étendre loin sous les collines. ».

Plus loin : « En étudiant la symbolique de la cathédrale de Chartres et les manuscrits de la bibliothèque Hébraïque de Jérusalem, j’ai supposé que les Ethiopiens possèdent l’Arche d’Alliance. Celle-ci est censée abriter les deux Tables sur lesquelles Dieu a écrit les Dix Commandements à l’intention des Enfants d’Israël. De fait, mon guide m’a confirmé que la relique est posée sur un autel dissimulé à l’intérieur de l’église Sainte-Marie de Sion d’Aksoum. Mais, selon lui, elle est moins large que lui, et aussi haute que le genou d’un homme. Par ailleurs, elle est recouverte d’or. Des liturgies en son honneur sont célébrées quatre fois par an par des Grands Prêtres au cœur du palais du roi d’Ethiopie. Un drap la coiffe lorsque ces derniers la sortent de la crypte où elle est enfermée. Ils la transportent ainsi dans la chapelle du palais. Et ils l’y installent pour la fête de la grande Nativité, pour la fête du Glorieux Baptême, pour la fête de la sainte Résurrection, et pour la fête de l’Illumination de la croix.

Par contre, ils ne la sortent pas de l’église lors des commémorations du « Pourim », ou pour celles concernant la consécration du Temple ; que les Juifs d’aujourd’hui célèbrent toujours solennellement. J’en ai eu confirmation en lisant un récit d’Henry Aaron Stern – un missionnaire du XIXème siècle – qui a voyagé en Ethiopie, puis qui a publié : « Vagabondages chez les Fashalas d’Abyssinie ». 

Mon guide m’a encore dévoilé qu’au cours de chacune des cérémonies qu’ils célèbrent, les Grands Prêtres sont habillés de blanc. Ils portent également une ceinture autour de leur taille – le « K’enat » - ; celle-ci correspond à celle des anciens Clercs d’Israël. Ils ont aussi une calotte – la « K’oba » ; elle se réfère à la mitre. Ils tiennent un scapulaire – ou « Askema » - de douze croix sur quatre rangs, et composé de douze pierres précieuses ; il symbolise le pectoral décrit dans l’Exode. Et enfin, ils ont le teint et les cheveux rouges.

Poursuivant son exposé, mon guide m’a avoué que, selon les prescriptions de Salomon en personne, les Grands Prêtres doivent être précédés à ce moment là, de leur Patriarche. Avançant derrière lui, ils portent l’Arche d’Alliance depuis le Saint des Saints de l’église Sainte-Marie de Sion à la chapelle du palais. Mais, auparavant, ils lui font quitter ses Chérubins aux ailes étendues. Ils la couvrent de son voile. Et ils lui font faire son parcours rituel. ».

Plus loin encore : « Convaincre mes lecteurs que l’Arche d’Alliance se trouve habituellement dans le Saint des Saints de la cathédrale d’Aksoum, bien qu’on ne puisse pas l’apercevoir de l’extérieur, ne va pas être chose aisée. Ce va l’être d’autant moins lorsqu’on sait que seuls les Grands Prêtres sont autorisés à pénétrer à l’intérieur du Saint des Saints quatre fois par an. Enfin, le fait que mon guide ait cru devoir insister pour me montrer le Cœur du Sanctuaire en cachette, semble indiquer que l’on doute généralement que la relique est présente à cet endroit. Je dois donc, une fois de plus, remonter aux sources de l’Histoire pour en comprendre davantage. ».

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