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18 mars 2010

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1767 - 1769

japonJapon, seconde moitié du XXème siècle :

Après 1945, les forces d’occupation Américaines décrètent des lois anti monopoles et font dissoudre les « zaibatsu » japonais, conglomérats d’industriels détenus par de grandes familles. Cependant, l’organisation du travail garde un caractère paternaliste. Les grandes entreprises exigent une loyauté sans faille de leurs salariés, fiers de leur coté de pouvoir porter le nom de leur employeur sur leur carte de visite. Elles leur offrent en retour une vie sociale variée : discussions dans les groupes de travail, animations, clubs, voyages, services matrimoniaux… mais imposent aussi une forte pression pour encourager l’ardeur au travail.   

En 1951, la « Mostra » décerne son Lion d’Or à « Rashomon », de Kurosawa. Le titre du film vient de la porte de Rasho, où un bonze découvre un enfant abandonné.

L’œuvre, construite sur un flash-back, raconte une affaire de viol dans le Japon médiéval. Elle fait découvrir à l’Occident un cinéma inconnu jusque là, et ses plus grands interprètes : Machiko Kyo, Masayuki Mori, et surtout l’acteur fétiche de Kurosawa, Toshiro Mifune. C’est avec lui qu’il tourne deux autres films, dont « Chien Enragé », le pendant du « Voleur de Bicyclette », qui raconte l’errance d’un alcoolique dans le Tokyo sombre des années de guerre.

Le 28 Avril 1952, le traité de San Francisco est signé : le pays recouvre sa souveraineté et une nouvelle Constitution est promulguée.

En 1953, Yasujiro Ozu réalise « Tokyo monogatari », une chronique de la capitale. Contrairement aux autres cinéastes japonais, il s’intéresse peu aux paroxysmes sentimentaux, et se refuse à chanter l’héroïque passé de son pays. Ozu, qui a commencé en tournant des films comiques, se passionne pourtant bientôt à la tradition japonaise dans son film suivant.

En 1954, le « miracle japonais » commence. De nombreux facteurs sont à l’origine de cet incroyable essor économique. L’accord nippo-américain assure au Japon un important soutien financier et technique. La démilitarisation limite les dépenses de l’armée à 1,5 % du budget national. De plus, le pays jouit d’une stabilité politique remarquable : à l’exception de courtes périodes, le parti libéral démocrate, émanant des milieux d’affaires, gouverne. L’Etat peut donc donner une impulsion cohérente à l’économie. Sans remettre en cause l’alliance américaine, la diplomatie japonaise multiplie les accords commerciaux bilatéraux : avec la chine, l’U.R.S.S., les puissances européennes. Le Japon se tourne également vers les pays sous développés d’Asie du Sud-Est et les riches nations riveraines du Pacifique : Australie, Nouvelle-Zélande, Canada.

Le gouvernement met sur pied une planification souple de l’économie et un contrôle des investissements et du commerce extérieur. Dans l’industrie légère et l’agriculture, il organise la diffusion de l’innovation. Dans l’industrie lourde, il crée lui même les entreprises nécessaires au développement. L’impôt foncier et l’épargne assurent le financement des investissements. Enfin, depuis la révolution industrielle, le Japon bénéficie d’une structure économique dualiste, dont il tire le meilleur profit.

Dès lors, deux secteurs coexistent. Le premier compte des entreprises de dimension internationale, appartenant aux industries de pointe. Ces anciens « zaibatsu » n’hésitent pas à s’endetter très lourdement, si bien qu’is doivent atteindre très vite un niveau de productivité élevé. Pour rattraper son retard sur les pays les plus avancés, le Japon importe et copie des techniques étrangères, évitant ainsi le lourd investissement de la recherche. Ces importations culminent bientôt. Le pays assimile ainsi les technologies les plus avancées ; grâce à l’habileté de la main d’œuvre et aux capacités d’adaptation de ses chefs d’entreprise, le Japon les perfectionne et en réduit bien souvent le coût de production.

A coté de ce secteur moderne, les petites et moyennes entreprises représentent 99 % de l’ensemble des établissements industriels et assurent 42 % de la production totale. Insuffisamment équipées, recourant à une main d’œuvre pléthorique, ces firmes fabriquent des produits traditionnels ou remplissent des fonctions de sous traitants pour les multinationales. Les salaires y sont en moyenne deux fois inférieurs à ceux des groupes. Mais les deux univers sont complémentaires. L’existence d’une main d’œuvre précaire et sous payée permet de freiner la hausse générale des salaires et retarde la syndicalisation. Le Japon s’intègre donc dans les échanges mondiaux en bénéficiant à la fois des technologies les plus avancées et des avantages du travail bon marché.

Le niveau de vie s’élevant, le Japon se dote des structures nécessaires à la production de biens de consommation. Dopé par la demande intérieure et le commerce international, le produit national brut japonais quintuple. Le taux de croissance s’établit autour de 10 %. Le pays se lance dans une « révolution de la consommation ». Mais toute la population ne bénéficie pas de l’expansion : le revenu des travailleurs indépendants s’érode, celui des exploitations agricoles et des salariés des petites entreprises stagne. Les « burakumin » - les habitants des villages -, sont des marginaux qui exercent des métiers considérés comme impurs : bouchers, tanneurs, fossoyeurs. Ceux-ci vivent souvent dans des ghettos insalubres, font moins d’études que les autres Japonais et sont touchés par de nombreuses maladies. Les capitaux se concentrent sur l’industrie privée, alors que la construction d’équipements collectifs souffre d’une faiblesse de financement chronique. La carence des services sociaux oblige les ménages à épargner environ 20 % de leurs revenus. L’industrialisation et l’urbanisation accélérées entraînent d’importants problèmes de pollution et de dégradation des sites. L’exode rural s’intensifie. Les valeurs traditionnelles s’estompent : aspirant au mode de vie occidental, la jeunesse conteste les fondements de la société, l’obligation de réussite et la soumission absolue au patronat. 

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