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Mes Univers
5 mars 2016

Espoir et désespoir

X3Je vis continuellement sous pression. Du matin au soir, du lever au coucher, du Lundi au Dimanche, du 1er Janvier au 31 Décembre, je suis en permanence sous pression.

Pourquoi ?, se demanderont ceux et celles qui ne me connaissent que depuis peu de temps. A ce point-là ?, se questionneront ceux et celles qui me connaissent depuis plus longtemps ; et qui, avec le temps, ont découvert mon parcours personnel pour le moins chaotique. Qui sont informés des épreuves et des difficultés que j'ai traîné derrière moi depuis ma plus petite enfance jusqu’à aujourd'hui. Qui sont au courant des blessures et des cauchemars de mon passé. Qui ont appris les expériences épuisantes à tous points de vue que sont les miennes de manière quotidienne.

Evidemment, et j'en suis parfaitement conscient, je ne suis malheureusement pas le seul au monde à subir ce genre de destinée. Destin, hasard, ou volonté divine ? Je ne sais pas. Quoique, personnellement, et malgré tous les arguments que les croyants de tous bords me présentent régulièrement, je ne crois ni en « Lui », ni en les « Textes qu'il a inspiré à ses soi-disant Prophètes ». Désolé, mais j'ai assez étudié les origines des Religions, ainsi que les mécanismes qui, de la minuscule secte indigène perdue au milieu de tant d'autres, lui ont permis de s'étoffer, de grandir, de s'enrichir, de s'étendre, pour ne pas y croire. Tel n'est pas le but de mon propos ici. Toutefois, je tenais à le souligner une fois encore, avant que les dogmatiques, que les prosélytes de tous poils, que les fanatiques religieux imbus de leur soi-disant supériorité théologique ou idéologique, ne me sautent dessus comme une armée de puces sur le dos d'un chien. Ce sont des personnes auxquelles je me suis déjà confrontées à de nombreuses reprises sur ce sujet. Et je sais qu'elles sont éternellement en quête de nouvelles âmes à convertir à leurs croyances. Hier encore, j'ai tenté de faire comprendre à l'une d'elles qu'elle avait beau essayer de m'amener à me soumettre à ses préceptes, je ne me plierai pas. Evidemment, elle m'a vouée aux flammes de l'Enfer, m'a traitée mécréant, etc. J'ai beau eu lui dire que ses arguments me glissaient dessus comme de l'eau sur le corps, elle a insisté jusqu’à ce que je sois obligé de lui bloquer l'accès à ma page.

Bref, tout ceci pour expliquer que je sais que je ne suis pas le seul à avoir une vie qui ne lui laisse aucun répit, aucun repos. Mais ce n'est pas pour autant que je me jetterai à « corps perdu », à « âme soumise et enchainée », dans les bras de croyances qui ne sont pas les miennes. J'ai davantage confiance et en ses capacités et ses possibilités personnelles, qu'en un « Créateur » invisible, omnipotent, tout puissant et intransigeant que ses « Adeptes » entourent d'amour, d'espoir, de ferveur. Mais qui, en fait, à mes yeux, est source de tyrannie, d'intolérance, de haine, de violence, de guerres depuis l'Aube de la Civilisation.

Je souffre peut-être des adversités et des rudesses de mon existence. Cependant, je ne suis pas naïf, crédule, ou trop désespéré, pour me livrer pieds et poings liés, muselé et rendu aveugle par des morceaux de sparadrap, à des gens de cette espèce. Je ne prétends néanmoins pas que toutes les personnes qui se réfugient auprès de Dieu sont des fanatiques en puissance, que ce sont des niais, ou que ce sont des analphabètes. Ce n'est pas vrai. Beaucoup sont des individus intelligents, cultivés, éduqués, de milieux sociaux diversifiés aux origines riches de leurs pluralités. Beaucoup ont un emploi stable, une famille unie, solide. Et cela, quelle que soient les dogmes religieux qu'elles suivent. Certaines personnes aussi pourtant, et notamment dans les pays en voie de développement, n'ont pas cette chance. Certaines personnes, y compris en France – même si elles y sont relativement minoritaires en ce qui concerne notre territoire national – se raccrochent à la Religion parce qu'elles n'ont rien d'autre qui puisse les maintenir la tête hors de l'eau. Parce qu'elles sont en état de pauvreté, parce qu'elles sont incultes, parce qu'elles ont une éducation où la tradition prime sur la raison et l'intellect. Parce qu'elles ne se posent pas de questions ; et pire, parce que ceux et celles qui « savent », qui sont « instruits » - à l'église, à la mosquée, au temple, etc. - exigent d'elles qu'elles ne s'interrogent pas sur la véracité ou sur la pertinence de leurs exhortations ; forcément empreintes d'extrême religiosité et de servilité.

Or, ce n'est pas parce que je suis continuellement sous pression, stressé, fatigué, que je me laisse influencer par ce qui est contraire à ma vision de ce que doit être mon « humanité ». Certes, il m'arrive de douter : vais-je parvenir à franchir ces étapes qui me broient ? Vais-je être capable de trouver une solution à ces cauchemars de la quotidienneté qui me malmènent ? Ma maladie, mon handicap, mes différences, je les porte parfois en moi comme de terribles fardeaux. Je considère de temps en temps mes connaissances livresques, ma profusion intellectuelle, mon aisance à réfléchir, à écrire, à analyser, à comprendre, comme des poids que je traîne derrière moi. D'autant que, souvent, les conséquences de cet état m'ont amené plus d'ennuis que de satisfactions. Les femmes que j'ai aimé et que j'ai désiré – comme celles qui m'attirent et me touchent actuellement – n'éprouvent pas pour moi ce que je ressens pour elles. Alimentant encore plus alors ma souffrance, mes blessures non cicatrisées, mon repli sur moi.

Bien sûr, des centaines de gens, ici ou ailleurs, m'affirment que mon « don pour l'écrit » est quelque chose de merveilleux. Ils m'expliquent qu'ils m'envient, que je les transporte et que je leur offre un moment de bonheur lorsqu'ils me lisent. Et je suis convaincu que ceci est vrai ; et ça m'émeut profondément. Toutefois, ce « don », cette « malédiction » aussi, me condamne à la solitude, à être un observateur de la vie des autres ; séparé de mes semblables par une vitre sas teint, hermétique, derrière laquelle je suis emmuré. Chaque personne que je côtoie ici ou ailleurs, avec laquelle je discute, je partage, j'échange, vit. Elle sort, elle rencontre des amis, elle voyage, elle aime ou se fait aimer. Elle a des relations sexuelles ; on éprouve du désir pour elles ; elles s'adonnent à ce plaisir charnel dont je suis privé depuis si longtemps. Tout ceci, et tant d'autres choses encore, que je relate fragmentairement dans mes textes les plus personnel, j'y assiste, je l'entends. Emprisonné dans ma « cellule », à observer le monde qui se meut, à étudier les hommes et les femmes qui le composent, je n'y participe pas. Je me contente, à longueur de journée, d'aligner des mots les uns derrière les autres. Je me contente de rédiger des textes d'où suintent mes pensées, mes imaginaires, mes savoirs, mon parcours tumultueux empli de déchirures et de dévastations.

Je pleure ce rêve inatteignable où ceux et celles qui me lisent ne seraient pas que des anonymes. Des humains dissimulés au-delà de cet écran vers lequel je jette un regard triste et désabusé tandis que mes doigts pianotent sur les touches de ce clavier. Rien que de songer que je n'ai pas le choix, que c'est ainsi, et que je ne peux rien modifier, me détruit peu à peu. Chaque jour, je me démène comme un Diable pour que ce quotidien qui m'étouffe, qui me conduit sur des routes que je ne souhaite à nul d'emprunter, évolue. Ici, j'ai des tas de personnes qui me sont chères. J'en ai quelques unes auxquelles je tiens énormément. Mais j'ai beau chercher le moyen de les atteindre, de leur ouvrir les portes de mon existence afin qu'elles aient le désir de m'ouvrir les portes de la leur, se dresse toujours cette vitre infranchissable. D'autant que, qui plus est, lorsque j'expose à la vue de tous ce rêve qui est le mien, j'ai le sentiment désagréable, monstrueux, d'être un importun. Comme si j'étais un intrus qui venait les déranger dans leur quotidien si calme, si serein, si tranquille. Avec cette étrange intuition qui se répercute à l'infini dans mon esprit : « ils ou elles, sont indifférents ; tu n'as aucune importance à leurs yeux. Tu pourrais être pris de démence, ou mourir demain, ils ou elles, poursuivraient leur route comme si de rien n'était. Tu es et tu demeureras un anonyme parmi d'autres anonymes à tout jamais. Et ce, même si ça t'es insupportable, insoutenable. ».

Alors, je me débats pour ne pas sombrer. Chaque jour, chaque semaine, j'essaye de trouver des moyens pour ne pas disparaître de leur mémoire. Affolé, sous la pression journalière de ce vide, de cette peur, de cette solitude et de ce silence, je confie mes plus intimes, mes plus effroyables, de mes plus extatiques pensées, à cet ordinateur. Puis, je les publie ici, parce que je n'ai quiconque vers qui me tourner afin de les partager dans la réalité. Je crie, je hurle, pour que celles et ceux qui sont importants pour moi, ne m'oublient pas, ne me négligent pas.

Malgré tout, je sais que je ne suis pas le seul à ressentir au plus profond de ses tripes, de son âme, de son cœur, et de son corps, cette sorte d'effroi ; passage béant s'il en est, vers une antre constituée de démence et de mort. Il y en des millions d'autres, partout dans le monde, pour des raisons qui n'appartiennent qu'à eux, qui sont en proie aux mêmes démons. Et le savoir, ne me console pas, loin de là.

Ce n'est pas pour autant que je me laisserai happer par ces marchands de faux espoirs, par ces croyants emplis de certitudes en un au-delà rempli de promesses alors qu'ils ne l'ont pas arpenté de leur vivant. Alors que tout ce qu'ils en connaissent, c'est ce qu'ils en ont lu dans des livres dogmatiques rédigés par des hommes pour des hommes. Amour, paix, tolérance, partage, etc. que leurs textes saints proclament, et auxquels ils souhaiteraient soumettre l'Humanité entière – en la forçant si nécessaire, si on suit les préceptes des plus fanatiques d'entre eux -, ils ne s'y conforment pas. Quand ils croisent la route de quelqu'un comme moi, il n'y a aucun Dieu, aucun de ses « serviteurs » qui me dise : je t'ouvre ma porte autant que toi tu m'ouvre la tienne. Non, la première, l'unique intention, qu'ils clament aussitôt est celle-ci : « soumet-toi à Dieu et à ma vision de Ses enseignements. ». Je parle en tant qu'humain dialoguant avec un autre humain ; et uniquement cela. Et l'on me répond Croyance, Religion, Servitude, et Obéissance.

Est-ce ce que je cherche dans ma relation avec mes semblables, d'où qu'ils viennent, quelles que soient leurs origines, quelle que soit leur Culture, quel que soit leur parcours, quelle que soit leur éducation ? Non !!! Mon âme a t-elle besoin d'être sauvée ? Ai-je exprimé cela une seule fois ? Non !!! Suis-je dénué de raison, d'intelligence, de libre arbitre, de capacité à choisir ? Non !!! Ma quête n'a rien à voir avec tout ceci. Ma quête est uniquement de briser ce mur qui me sépare de ceux et de celles qui sont importants pour moi en ce lieu ; ou en d'autres endroits. C'est d'avoir la possibilité de les approcher, de les rencontrer, de les apprécier dans la vraie vie ; autant que je les apprécie en communiquant avec eux via ce réseau social. Et là seulement, cette pression, cette peur, cette solitude, ce désespoir qui m'étreignent, se dissipera. La uniquement, chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour, chaque semaine, chaque mois, ou chaque année qui m'écrase, m'illuminera d'un éclat plus brillant que mille Soleils réunis..

 

Dominique

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