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Mes Univers
11 avril 2016

autobiographie, pages 946à 98 / 314

X1En tout cas, cette source d'embarras a rapidement été délaissée. Dans ma famille, les querelles ou les conflits entre les uns et les autres ne durent jamais très longtemps. Évidemment, comme dans toutes, il y a des exceptions. Et lorsqu'elles se déclarent, elles font des dégâts. Les rancœurs et les haines, les violences et les animosités prennent le pas sur le bon sens et la raison. J'ai été mis en leur présence à plusieurs reprises au cours des années et des décennies postérieures. J'en reparlerai.

 

Si ces « Lui » et ces « Play-boy » m'ont été enlevés, d'autres les ont presque aussitôt remplacés. Je suis quelqu'un qui a de la ressource et de l'imagination. Que ce soit quand j'accumule les bévues ou lorsque j'use de mon intelligence à bon escient, mon inventivité fais des merveilles. De fait, dès que ces imprimés ont été hors de portée, je me suis de nouveau précipité dans la grange pour aller en chercher d'autres. J'ai fais en sorte que nul ne puisse me surprendre. Et j'en ai ramené une fournée d'inédits dans la chambre des Jumeaux. Avec un peu de veine, ils y sont toujours. !

 

 

Après avoir déposé mon livre sur ma table de chevet, j'ai jeté un coup d’œil sur les ouvrages qui attendaient que je l'ai conclu pour me pencher sur eux. J'en avais toujours, au minimum, une demi-douzaine qui s'entassaient à ses cotés. Car je n'ai jamais supporté d’être démuni de romans ou de recueils de nouvelles. Cela peut paraître étrange. Pourtant, si je n'avais aucune brochure, aucun livre, patientant à proximité de ma table de nuit, c'est comme si je me promenais nu dans la rue. C'est comme si j'étais dépouillé d'une partie de mon identité.

 

Je suis ressorti de la chambre. J'ai regagné le salon où mon petit-frère avait rebranché le magnétoscope à la télévision. Au passage, j'ai toisé le buffet vitré érigé juste à coté du divan ; et en face du fauteuil. Celui-ci incluait des atlas devisant sur les sites touristiques les plus fascinants, sur les villes les plus exotiques, du globe. Il y en avait sur le Mexique, sur la Chine, sur la Thaïlande. Il y en avait aussi sur l'Inde, sur les États-Unis, sur le Maroc. Il y en avait encore sur l’Égypte, sur la Turquie, sur la Grèce. Ils étaient tous des descriptifs de ces contrées où mes grands-parents ont voyagé.

 

Ces derniers ont toujours été de grands explorateurs. Que ce soit alors qu'ils travaillaient ou au cours de leur retraite, c'était leur loisir favori. Une fois par an, parfois deux fois, ils cassaient leur tirelire pour visiter des peuples ignorés d'eux. Je ne les blâme d'ailleurs pas : moi-même, à diverses reprises, je me suis aventuré en des régions plus ou moins reculées. J'évoquerai cet aspect de mon itinéraire dans un autre chapitre.

 

Mon grand-père et ma grand-mère ayant eu des revenus substantiels, organiser de telles équipées n'étaient pas au-dessus de leurs moyens. Leur carrière les a, en permanence, accaparés. N'ayant pas eu de passions ou de centres d’intérêts, ils ont toujours pu mettre de l'argent de coté. C'était donc leur seule satisfaction, leur seul motif de contentement ; avec ma mère et leurs petits-enfants, bien entendu.

 

Je ne les ai jamais vu s'enthousiasmer pour quoi que ce soit. Ni les livres, ni l'art, ni la musique, ni le cinéma, ni les expositions n'ont eu leurs faveurs. Ils avaient une excellente culture générale. Mais elle était essentiellement dérivée de leur éducation. Elle remontait donc, au plus près, aux années soixante, et au plus loin, aux années vingt ; décennie durant laquelle tous deux sont nés. Mais tout ce qui est advenu ultérieurement, socialement ou tendanciellement parlant, ne les a pas pénétré. Ils ont entièrement été polarisés sur leurs tâches quotidiennes ou leurs obligations professionnelles. Au point que, quand mon grand-père a été mis à la retraite, il a subi cela comme une épreuve. Il a fait tout son possible pour retarder au maximum cette échéance. Pendant un moment, il est revenu au siège de son entreprise. Il y a été salarié à mi-temps. Jusqu'au jour où, finalement, on lui a signifié que c'était définitivement tranché.

 

Lui qui avait beaucoup bourlingué grâce à ses fonctions, il s'est brutalement retrouvé sans perspective. Lui qui n'avait que ses responsabilités dans la multinationale l'employant qui le motivaient, il n'avait plus rien à faire de ses journées. Ça a été très dur. Et seules les préparations de ces pérégrinations en Asie, en Amérique, etc., l'ont somme toute sorti de la dépression dans laquelle il avait été précipité.

 

Ses voyages avaient été pris en charge par sa société quand il travaillait. C'était normal, puisque ceux-ci étaient en lien direct avec ses fonctions. Lorsqu'il a été réduit à l'inactivité – ma grand-mère l'y a suivi un an après -, ils ont pu perpétuer leurs odyssées en faisant fructifier leurs économies Elles étaient, certes coûteuse, mais tellement épanouissante !

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