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Mes Univers
14 juin 2016

autobiographie, pages 221 à 223 / 312

X1J’ai aussi arpenté les réseaux de téléphone rose qui pullulaient à cette époque. C’est grâce à ce procédé que j’ai connu une jeune femme habitant Perpignan qui, au fur et à mesure des années suivantes, est devenue ma meilleure amie. En effet, nous vivions trop loin l’un de l’autre pour que nous puissions envisager une relation amoureuse. Mais, nous nous sommes promis de rester en contact et avons échangé adresses et numéros de téléphone. Tout d’abord, nous nous sommes écrit des lettres, environ une fois par mois. Puis, au bout d’un ou deux ans, nous nous sommes téléphonés et avons eu de longues conversations sur des sujets hétéroclites. Et, enfin, d’abord en 1997, puis, en 2003, je suis allé lui rendre visite à Perpignan durant les vacances d’Août. C’est elle qui, au cours de ces années noires, sentimentalement parlant, m’a tenu à bout de bras lorsque j’étais au fond du trou. Elle m’a sauvé la vie plus d’une fois, alors que je pensais en terminer avec l’existence définitivement. C’est la seule, malgré les efforts de mes amis de jeux de rôles qui ne m’ont jamais tourné le dos, même lorsqu’ils étaient en couple, qui a su trouver les mots pour me « repêcher ». Alors que je n’avais qu’une envie, me supprimer.

 

C’est également grâce à eux que j’ai connu une femme un peu plus âgée que moi, qui est, un peu plus tard, venue me voir à l’appartement du 19ème. Elle était gentille, douce, mais je me sentais mal à l’aise avec elle. Ce n’était pas le fait qu’elle était naïve, qu’elle n’était pas curieuse intellectuellement, que son physique n’était pas avenant. C’est v rai qu’elle n’était pas dotée des attraits de celles qui me subjuguaient et me pétrifiaient tant d’habitude. Mais, pour elle, si nous nous rencontrions, ce n’était que dans un seul but, que pour une seule raison : le sexe.

 

Je ne suis pas insensible à cet aspect tactile, empreint de désir et de plaisir, qui existe entre un homme et une femme. Bien au contraire, j’adore celui-ci. Pour ceux et celles qui ont déjà lu certains de mes poèmes, ils sauront ce que je veux dire. J’aime faire l’amour à une femme. J’estime que c’est la plus belle chose qu’un homme peux offrir de lui-même à la femme qu’il aime et qu’il désire. Et au début, moi qui n’étais pas un expert dans ce domaine, qui était assez introverti avec les femmes, j’ai été heureux de pouvoir profiter de cet échange, de ce partage, avec elle. Et je m’y suis pleinement, totalement, adonné. Mais, comme pour tout dans la vie, on s’en lasse aussi. Surtout lorsque, malgré tous ses efforts, on n’éprouve aucun sentiment pour sa partenaire. Il n’y avait rien à faire, je n’avais aucune attirance d’aucune sorte, ni physique, ni émotionnelle, ni intellectuelle, etc. pour elle. Et finalement, alors qu’elle espérait construire une relation sérieuse, heureuse, épanouie, avec moi, je me suis vu contraint de la quitter.

 

Mon grand amour des années 1992 – 1995 s’est manifesté à la Bibliothèque Nationale. Et contrairement à la jeune femme que je viens de décrire, elle correspondait parfaitement à mon idéal féminin : belle, intelligente, séduisante, cultivée, ouverte, curieuse intellectuellement, ayant à peu près les mêmes centres d’intérêts que moi, elle ne pouvait que me plaire. Hélas, pour mon plus grand malheur, pour accentuer mes souffrances, pour mon plus grand désarroi, cela a été un échec ; même si cette expérience m’a énormément apporté dans d’autres domaines.

 

Il me semble que cet épisode a débuté durant l’année 1993. Comme à l’accoutumée, j’étais installé derrière ma table où étaient disposés mes feuillets manuscrits, ainsi que les innombrables ouvrages que je décortiquais minutieusement. J’attendais qu’un chercheur ou un étudiant ait besoin de mes services. Je patientais, avant d’aller me mettre en quête d’un livre qui leur était nécessaire pour la poursuite de leurs investigations. Et évidemment, à chaque fois que la porte de la Bibliothèque s’ouvrait pour laisser passer quelqu’un, je relevais les yeux pour observer les magnifiques jeunes femmes qui, éventuellement, s’aventuraient en ces lieux. C’était tout ce à quoi je pouvais aspirer. C’était tout ce à quoi je m’autorisais à rêver. J’étais intimement, viscéralement, convaincu que si j’osais en aborder une, juste histoire d’échanger quelques mots, celle-ci me rirait au nez et me repousserait dans l’ombre, dans la solitude, comme le dernier des malotrus. J’étais – je suis – persuadé qu’il existait une barrière infranchissable, un mur qu’il m’était interdit de franchir, au risque que le destin me rappelle à l’ordre. Qu’il me rappelle ma condition de « handicapé, qui n’avait pas le droit d’exprimer auprès des femmes pour lesquelles il avait un penchant ou une attirance, ce que son cœur lui dictait. ». C’était ainsi, et j’avais beau essayer d’échapper à cette prison, dès que je voulais m’en évader, les événements, les épreuves que j’affrontais, me rappelaient que je n’avais pas d’autre alternative que de me soumettre à leurs injonctions. Et que, contraint et forcé, ils me feraient plier.

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