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Mes Univers
10 juillet 2016

autobiographie, pages 273 à 275 / 312

ZInterloqué, j’ai cru que j’avais mal entendu. Il m’a fallu un instant avant d’enregistrer les informations qu’elle venait de m’évoquer. « Mais pourquoi, ai-je demandé. Ça allait bien jusqu’à présent. Et je ne suis pas différent, ni en paroles, ni physiquement, de ce que j’étais lorsque nous ne nous étions pas encore rencontrés. Cela fait à peine une heure que nous sommes ensemble. Comment peux-tu juger que cela n’ira pas. Tu ne me laisse même pas la possibilité de partager des moments avec toi, de te montrer qui je suis, de voir si nous nous entendons bien. Pourtant, tout me portait à croire que je te plaisais tout le long de notre correspondance. Tu te rends compte que j’ai fait tout ce trajet, que j’ai dépensé beaucoup d’argent, pour venir à ta rencontre. ». J’ai ainsi plaidé ma cause un moment. C’était d’autant plus difficile que j’avais déjà payé l’hôtel, et que mon retour ne pouvait être accompli, au minimum, qu’une semaine plus tard. « Tu peux quand même me donner une chance. Voir comment les choses évoluent durant les jours à venir. Puis, ensuite, nous en reparlerons. ».

Elle s’est aperçue de tous les efforts que je déployais pour la convaincre de me laisser une chance. Elle s’est aussi aperçue que j’avais beaucoup fait pour venir la voir, dépensé beaucoup. Elle a vu qu’elle me mettait dans l’embarras – elle ne savait pas à quel point puisqu’une partie du désastre financier surgi au cours de l’année 2002 plonge ses racines dans les efforts monétaires que j’ai consenti pour elle. Je tiens à dire, pour autant, que je lui en ai jamais voulu à ce propos ; j’aurai dépensé dix fois plus s’il l’avait fallu. Non, ce qui me blessait le plus, c’était tous les sacrifices qui avaient été les miens dans ce domaine afin de modifier le cours de mon destin ; et qui, une fois de plus, étaient réduits à néant.

D’un instant sur l’autre, le bonheur qui m’imprégnait depuis quelques temps, s’est transformé en souffrance. Tous les échecs qui s’étaient succédés jusqu’à ce jour-là, et concernant ma vie sentimentale, s’étaient mis à m’oppresser encore plus qu’à l’accoutumée. Et je me suis effondré nerveusement et physiquement devant elle. La fatigue du voyage aidant, le fait que cela faisait plus de vingt-quatre heures que je n’avais pratiquement pas dormi, le fait que j’avais un mal de tête qui n’avait fait qu’empirer, tout avait contribué au cataclysme intérieur dont j’étais la proie.

Elle a fini par consentir de rester avec moi une semaine ; jusqu’à ce que le prochain vol devant me ramener à Paris survienne. Mais, elle rentrerait chez elle chaque soir, et viendrait me prendre chaque matin, après qu’elle ait fini ses tâches domestiques habituelles. Je n’ai pu qu’accepter ces conditions. De toute façon, je n’avais pas le choix. J’étais dans une ville, dans un pays, que je ne connaissais pas. La langue parlée m’était étrangère. Et tout le monde n’y communiquait pas en anglais. D’autant que les moyens de transport étaient limités. Ou aurai-je pu aller.

Dans mon malheur, heureusement que je suis quelqu’un de prévoyant. Lors de mes déplacements – où que ce soit en outre ; en France ou à l’étranger -, je suis toujours muni de plusieurs livres. Evidemment, je n’avais pas vraiment le cœur à lire. J’étais anéanti moralement, défait physiquement. Ce premier soir, je me suis donc couché tôt pour dormir, en espérant que le lendemain serait meilleur que le jour qui venait de s’écouler.

Le jour suivant, comme ceux qui l’ont accompagné jusqu’à mon retour en France, elle est venu me chercher à l’hôtel vers 10 heures du matin. Cela me laissait à chaque fois, le temps de me laver, de m’habiller, de prendre un petit déjeuner succinct offert par l’établissement. Le soir, elle me ramenait vers 21 heures ou 22 heures, en fonction des activités qu’elle avait prévues pour la journée. Dès lors, elle a tenté d’adoucir mon séjour par diverses excursions. Un jour, nous avons visité le zoo de la ville, un autre, nous avons vogué à l’aide de gondoles à moteur, sur le fleuve qui traversait la cité. Une fois, je suis allé manger chez elle, en compagnie de sa fille et de sa mère. Sa mère, d’ailleurs, a été très malheureuse de la tournure des événements. Elle avait vu en moi une chance pour sa fille de sortir de sa condition misérable. Elle a vu que je faisais tous les efforts possibles et imaginables pour lui être agréable, pour être doux, attentif, attentionné, à son égard. J’ai essayé de me rapprocher de la fille de Galina, afin de lui montrer ma bonne volonté ; mais aussi, que j’acceptais son enfant. J’ai emmené Galina dans le meilleur restaurant de la ville. Le repas était excellent, mais comparé à la France, le montant de ce dernier n’était pas élevé. Durant mon séjour, encore, je lui ai offert des vêtements, pour elle, pour sa fille. Lui demandant à chaque fois ce qui lui ferait plaisir. Un jour, nous sommes allés rendre visite à un philatéliste de la ville. Je ne sais pas comment, mais mon père en avait entendu parler. Il m’avait donné une certaine somme en dollars, afin que je lui y achète des timbres destinés à enrichir sa collection. C’était en effet l’époque ou mon père s’adonnait à ce genre de hobby avec passion. Je crois me souvenir qu’en plus des milliers de dollars que j’avais prévu pour ce voyage, et la totalité de ma villégiature à Kaliningrad, il m’a octroyé de sa propre poche 5000 à 6000 dollars supplémentaires.

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