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Mes Univers
9 juillet 2016

autobiographie, pages 269 à 273 / 312

X1Bref, pour revenir à l’objet essentiel de ce chapitre, je n’ai pas patienté très longtemps. Le taxi est apparu. J’y ai grimpé, il m’a mené jusqu’à l’entrée principale de l’aéroport Charles de Gaulle. Quand j’ai franchi ses portes, il devait être aux alentours de cinq heures et demie du matin. Mais, à chacun de mes voyages – celui-ci comme les ultérieurs -, je n’ai jamais oublié ce conseil : il faut toujours se présenter à l’embarquement deux heures avant le départ. Tout cela pour avoir le temps d’enregistrer ses bagages, de vérifier les billets d’avion, et tout ce qui s’ensuit.

Finalement, je me suis installé à mon siège. Le vol m’a conduit jusqu’à Copenhague, ou j’ai pris une correspondance jusqu’à Moscou. Là, je suis monté dans un petit avion contenant une trentaine de passagers, qui m’a emmené jusqu’à Kaliningrad – anciennement Königsberg. Puisque c’était là qu’habitait cette jeune femme du prénom de Galina ; j’ai oublié de le préciser.

Il s’agissait d’un tout petit aéroport, comparable à l’un de nos aérodromes de province. J’ai effectué toutes les démarches administratives afin d’être en règle avec les autorités russes. Je suis sorti de l’aérogare, un peu anxieux, je l’avoue. Ma hantise était que Galina ne soit pas présente. De plus, j’avais mal à la tête, du fait que je n’ai pas beaucoup dormi ; augmenté en cela par le stress, l’énervement, de la rencontrer enfin après tant de mois de contacts par écrit, par mail, ou par téléphone. Mon sac de voyage était lourd, puisque je devais rester un mois avec elle. Heureusement, lorsque j’ai jaugé les lieux du regard, elle était là. Elle m’attendait dans un coin. Toujours aussi mignonne, séduisante, attirante, etc. Elle était pareille que lorsqu’elle s’était présentée à moi en photos.

Pendant quelques instants, nous avons été un peu gênés, il faut bien l’avouer. Mais c’est naturel. Qui ne le serait pas dans ce genre de circonstances. Par contre, elle m’a immédiatement plu. Autant que lorsque nous n’étions pas en présence l’un de l’autre. Elle, de son coté, s’est montrée cordiale, amicale, sympathique. Sans plus. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle se jette dans mes bras dès qu’elle me verrait. D’autant moins que je savais par l’agence matrimoniale, qui avait suivi l’évolution de mon dossier, que les russes sont assez froids de caractère. Ils ne montrent pas leurs émotions. Donc, bien que légèrement déçu parce que je m’étais imaginé qu’elle montrerait sa joie de m’accueillir, je n’ai pas été surpris.

Je l’ai suivie. Nous avons pris un taxi qui nous a emmené jusqu’à Kaliningrad et l’hôtel que j’avais réservé pour la durée de mon séjour dans sa métropole. Sur la route, je me suis rendu compte que celle-ci ressemblait a beaucoup de cités érigées sous le régime communiste : grise, terne, sans âme, partiellement dégradée à cause des infrastructures vieillissantes qui n’avaient jamais été entretenues depuis des dizaines d’années. C’était une cité de taille modeste. Je la connaissais de nom pour en avoir entendu parler dans les innombrables ouvrages sur la Seconde Guerre Mondiale que j’avais lu des années auparavant. Je connaissais le rôle qu’elle avait tenu à ce moment-là ; et surtout, qu’elle avait été le siège de l’Ordre des Chevaliers Teutoniques après la fin des Croisades. Pourtant, je n’avais nullement supposé qu’elle soit aussi froide d’apparence, aussi pauvre, aussi délabrée.

Après tout, la ville n’était pas ce qui importait le plus à mes yeux. Mais tout de même. D’un autre côté, je suis un homme respectueux, et je n’ai jamais évoqué mon ressenti vis-à-vis de sa ville à Galina. De plus, je n’avais d’yeux que pour elle. Enfin, après des mois et des mois d’attente, j’étais à ses côtés. Heureux de pouvoir, enfin, entamer une nouvelle page sentimentale et amoureuse de ma vie ; de laisser toute cette souffrance qui m’avait accablée au cours de la décennie précédente.

Après une demi-heure de route environ, nous nous sommes arrêtés au bas de l’hôtel. Nous y sommes entrés. Celui-ci ne payait pas de mine. Et il était à l’image de la ville que nous avions traversée : gris, terne, peu accueillant, passable au niveau de l’aménagement et de la propreté. Mais encore une fois, je n’ai rien dit. J’ai déjà logé dans des endroits plus miteux que celui-là. Il équivalait à mon appartement. Donc, ce n’était pas un problème. Et puis, je me répète, j’aurai pu être confronté aux pires conditions, ma préoccupation essentielle était de partager le maximum de temps avec celle pour laquelle je m’étais déplacé de si loin.

Nous sommes montés dans la chambre louée. J’ai rangé mes affaires dans les emplacements prévus à cet effet. J’étais déjà un peu plus détendu qu’à ma descente de l’avion. Nous nous sommes assis sur un divan. Et là, Galina m’a asséné un coup de massue. « Voilà, m’a-t-elle dit, à l’origine, je songeais à passer la nuit avec toi ; en tout bien tout honneur. Il était prévu que tu restes tout un mois. Malheureusement, je pense que cela n’ira pas. Tu ne me conviens pas. Je préférerai que tu repartes dès demain. On va en rester là. Je suis désolée. ».

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