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Mes Univers
12 juillet 2016

autobiographie, pages 277 à 279 / 312

ZDurant les six mois qui ont précédé sa venue en France, j’ai continué à l’aider financièrement. Toutes les semaines, je me rendais à l’agence postale la plus proche de chez moi, afin de lui envoyer un mandat de quelques centaines d’euros via Western Union. J’ai organisé son transport de Kaliningrad à Paris. Je lui ai envoyé de l’argent – peut-être 2000 euros – dans le but qu’elle se paye ses billets d’avion. Elle a été honnête, elle aurait pu garder l’argent pour elle et ne plus jamais me donner de nouvelles. Non, elle a suivi mes instructions à la lettre. Plus la date de son arrivée approchait, plus je lui ai téléphoné de nouveau de plus en plus souvent afin de mettre les détails de sa venue en France au point. Je voulais l’accueillir de manière à ce qu’elle se sente la plus à l’aise, la plus décontractée, et la plus heureuse de partager ces quatre semaines en ma compagnie. Enfin, j’ai une fois encore déposé quatre semaines de congé d’un coup auprès de l’université Paris VIII en expliquant les raisons particulières qui me faisaient agir ainsi. Il est vrai que ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit chez soi une personne venue de loin, pour tenter de construire une vie sentimentale sérieuse avec elle. Mes supérieurs l’ont très bien compris, et m’ont facilement accordé ces congés.

Puis, au début du mois d’Octobre 2000 si j’ai bonne mémoire, je suis allé la chercher à l’aéroport Charles de Gaulle. J’étais à la fois anxieux et impatient de recevoir Galina en France. Je lui avais organisé tout un tas d’excursions pour qu’elle profite pleinement de son séjour. J’ai mis « les petits plats dans les grands » pour reprendre une expression commune. J’espérais ainsi mettre toutes les chances de mon côté pour que ne se renouvelle pas le cauchemar vécu par moi à Kaliningrad.

C’est avec une demi-heure de retard qu’elle est sortie du terminal où je l’attendais. Et j’avoue que je commençais à m’inquiéter. Non pas qu’elle se soit défilée au dernier moment – mais sait-on jamais ! J’avais surtout peur qu’elle ait manqué sa correspondance, qu’elle n’ait pas su se repérer dans l’aéroport où elle devait transiter à Copenhague. C’était la première fois de sa vie qu’elle quittait le sol russe. Elle parlait anglais, mais laborieusement parfois. Quand on a pas l’habitude de voyager, la première fois est toujours source de peurs. Moi-même, en 1987, la première fois que j’ai pris l’avion pour me rendre au Maroc en compagnie de mes grands-parents, j’ai été impressionné. Heureusement que j’ai lu durant tout le vol. Par contre, ma sœur, elle, a été effrayée par le décollage.

Bref, j’ai été heureux et soulagé de voir Galina sortir du terminal. Sauf qu’elle était accompagnée par deux hommes en uniforme. Il s’agissait de vigiles de l’aéroport affectés au contrôle des passagers. Il n’y a rien d’anormal à cela. Galina était affolée, parce que lors de son dernier contrôle avant de me rejoindre, les vigiles s’étaient rendus compte qu’elle n’avait pas d’argent sur elle. Elle avait essayé, maladroitement, de leur expliquer que quelqu’un l’attendait ; qu’elle avait un point de chute, un logement, des revenus, etc. qui l’attendaient à Paris. Je leur ai donc relaté qu’en effet, elle allait habiter chez moi durant tout son séjour. Qu’elle serait nourrie, que tous les frais étaient à ma charge. Et qu’il était prévu qu’elle reparte en Russie à la date soulignée sur son visa.

Finalement, les vigiles ont été convaincus par mes explications. Ils nous ont souhaité une bonne journée. Ils se sont éloignés. Moi, je me suis emparé des bagages de Galina. Nous nous sommes dirigés vers la sortie de l’aéroport. Nous avons pris un taxi qui noud a amené chez moi. Nous sommes montés à mon appartement. Je l’ai aidé à défaire ses valises. Je lui ai présenté de quelle manière elle pouvait s’y installer. Immédiatement, elle a ouvert des yeux grands comme des soucoupes. Il faut dire que, pour une personne seule et célibataire comme moi, l’appartement que j’occupais était pratiquement deux fois plus grand que celui qu’elle partageait avec sa mère et sa fille. De plus, étant féru de nouvelles technologies – je le suis toujours -, j’avais un ordinateur, Internet, un four à micro-ondes, un magnétoscope, etc. Tous ces éléments qui nous paraissent banal parce que nous les utilisons au quotidien sans même nous en apercevoir. Mais qui, pour elle, était le comble du luxe, et que seuls les hommes très riches de son pays pouvaient se payer.

Dès son arrivée, Galina a tout de suite imposé ses limites. Malgré qu’il ait été spacieux, mon appartement ne détenait pas de chambre d’ami. Evidemment, j’espérais bien que nous couchions dans le même lit. Mais je suis respectueux, et ce n’est pas pour autant que j’aurai essayé d’abuser de la situation. Il m’est, à maintes reprises, avant et après cet épisode, arrivé de dormir dans le même lit qu’une amie. Et si celle-ci ne souhaitait pas que je la touche, je ne la touchais pas. C’est une question de respect et de confiance. Jamais je n’ai abusé de ce genre de circonstances ; et jamais je n’en n’abuserai. En tout état de cause, consciente de notre proximité, et malgré mes promesses, elle n’a pas voulu que nous nous en accommodions. Elle m’a expliqué que, chez elle, elle dormait sur le canapé. Et qu’elle ferait la même chose ici.

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