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Mes Univers
12 juillet 2016

La Foi et la Sagesse

X1Une fois encore, je m'aperçois que mon texte « Jésus et mort, vive le Christianisme » publié ici et ailleurs a encore fait parler de lui. Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'à chaque fois que je me penche sur le phénomène religieux – et quelle que soit mon approche à son égard -, mes exposés suscitent énormément de commentaires – en bien ou en mal. Ils suscitent également engouement chez les uns, et crispations chez les autres. J'ai d'ailleurs, en outre, remarqué qu'à chaque fois, parmi mes contacts, certains se retirent de ma liste « d'amis », tandis que d'autres désirent y être intégrés.

 

Je suis toujours ébahi par les réactions irrationnelles des uns et des autres face à ce sujet. Comme si la raison, l'intelligence, la connaissance, dont nous sommes tous d'une manière ou d'une autre les titulaires, laissait instinctivement place à une sorte de frénésie collective incontrôlable. Comme si cette part d'humanité que nous portons tous en nous se liquéfiait face à la psychose et l'obscurantisme des hommes et des femmes qui souhaitent « endoctriner » ceux qui, comme moi, n'ont pas la foi. Et ce, pour les raisons que j'y ai détaillées. Comme si, aussi, leur individualité n'avait plus sa place, et qu'elle était remplacée par une peur irraisonnée de voir leurs idéaux, leurs espoirs, leurs doctrines, leurs préceptes fissurés ; et de ce fait, comme si leur propre individualité se fissurait de la même façon.

 

Car, si j'ai bien constaté un phénomène qui me laisse profondément perplexe, pour ne pas dire incrédule, c'est que ces Croyants – puisqu'il s'agit de ceux-ci dans 99 % des cas – ne désirent pas ?, ne peuvent pas ?, détacher ce qu'est leur personnalité, leur caractère, leur mode de fonctionnement, des enseignements religieux auxquels ils sont enchaînés ; de gré ou de force. J'ai toujours été, à la fois interloqué et fasciné, par cet aspect de la relation du Croyant avec sa foi – quelle que soit sa confession. Comme si, en touchant aux fondements historiques qui ont fabriqué celle-ci au gré des siècles et de millénaires, c'est lui-même qui était atteint.

 

Or, il me semble que la foi d'une personne représente une part – et uniquement une part – de celle-ci. Elle ne représente pas l'ensemble de ce qu'elle est ; de même que son travail, sa famille, ses passions, ses centres d’intérêts, ses opinions politiques, etc. représentent, chacun, que l'un de ses multiples aspects. Néanmoins, dès que l'on touche, de près ou de loin, à ses convictions religieuses, tout ceci est balayé comme un tsunami déferlant sur un territoire. Tout est emporté par cette vague effroyable et destructrice qui renverse l'ensemble de la construction humaine dont elle est la titulaire. C'est tout aussi fascinant et intriguant, qu’atterrant et inquiétant. Et démontre bien, si c'était nécessaire, que nombre d'hommes et de femmes d'aujourd'hui ne sont imprégné que d'un relativement faible vernis que la civilisation a pu leur offrir. Qu'il en faut peu pour que ce dernier se craquelle, puis laisse place à la peur et à la souffrance.

 

La peur et la souffrance de découvrir que tout ce à quoi ils ou elles s'accrochent désespérément pour donner un sens à leur existence se fonde sur des mensonges, des illusions. Qu'en fait, les dogmes auxquels ils croient de toute leurs forces, de toute leur âme, n'est que le résultat d'enjeux de pouvoir, de désir de puissance matérielle ; qui n'ont aucun rapport avec l'élan spirituel qui est le leur. Qui n'ont aucun lien avec les idéaux d'amour, de fraternité, de partage, d'espérance en autre chose de meilleur après leur mort.

 

Car, ces messages, aussi nobles, honorables, et respectables, malheureusement, ne sont que des outils d'endoctrinement. Ils sont les accessoires facilitant leur soumission à des institutions religieuses qui ne se préoccupent que très peu de ce qui anime ces âmes perdues quand, innocemment, naïvement, elles les approchent. Ces institutions, ainsi que je l'ai brièvement souligné dans mon texte précédent, n'ont qu'un objectif : faire en sorte que leurs Croyants adoptent leurs préceptes sans se poser de question. Qu'ils soient de fidèles contributeurs à leur cause, que ce soit idéologiquement ou financièrement. Et qu'ainsi, qu'ils leur permettent de perdurer, d'étendre leur influence dans l'ensemble des strates de la société humaine.

 

N'avez vous pas remarqué, notamment, combien la mainmise de la religion a relativement baissé dans le monde occidental. Je dis bien « relativement », parce qu'il y a des nuances qu'il serait nécessaire de détailler en profondeur pour y substituer une image cohérente. Je m'en tiendrais don au Christianisme, puisque tel a été l'objet de mes textes précédents.

 

Ce n'est pas un hasard : plus le niveau d'instruction s'élève – il faut une fois encore nuancer -, plus l'accès aux connaissances, à la culture, etc. est aisé, moins les gens éprouvent la nécessité de se réfugier dans les bras de la religion et de ses institutions. C'est d'ailleurs pour cela que celle-ci se tourne depuis un certain temps, vers des régions du monde où la pauvreté, où l'instruction, où l'accès au savoir, sont plus difficiles. Parce qu'elle s'avère, dans ces régions, le seul espoir à portée de la main, de ceux et de celles qui se sentent oubliés, perdus, malheureux, écrasés, par un monde en perpétuel mouvement. Par un monde déstabilisant, effrayant, annihilant, brutal. De fait, la religion, la croyance, la foi, est le dernier rempart rassurant, protecteur, valorisant. Mais, en même temps, ces hommes et ces femmes n'ont pas conscience de la manipulation à grande échelle dont ils sont les victimes « consentantes ».

 

Le texte que j'ai publié, je le conçois, est peut-être touffu. Il est long, et j'y expose énormément d'informations. Je dois avouer que je l'ai rédigé d'une traite, en ne me relisant que très peu. Il est constitué de huit pages, sur lesquelles j'ai travaillé d'arrache-pied durant la totalité de mon après-midi d'hier. Il est issu des myriades de notes, de lectures, de documentations, que je détiens sur ce thème. Il est vrai que si je l'écrivais avec la même lenteur, avec la même patience, avec le même luxe de concentration que pour « les origines idéologiques et ésotériques du Nazisme », il serait moins touffu, mieux construit. Hier, je n'ai pas rédigé un mot concernant mon ouvrage en court, afin d'y consacrer toute mon énergie, toutes mes connaissances, etc. C'est un condensé, car il y aurait tant d'autres aspects, tant d'autres manière d'appréhender la façon dont une religion comme le Christianisme s'est élaboré. Qui sait, e m'y attaquerai peut-être un jour. Car c'est un thème qui me passionne, qui me fascine, qui m'intéresse, autant que tous les autres auxquels je prête attention et sur lesquels j'écris plus ou moins régulièrement.

 

Je tiens cependant à souligner à tous les sceptiques, ainsi qu'à tous ceux qui ne m'estiment pas légitimes vis-à-vis de ce genre de texte, que j'attends qu'ils y consacrent autant de temps et de récits que je le fais. A ce moment-là, nous pourrons reparler de la valeur de leur jugement à l'égard de mes travaux. Car, j'ai à chaque fois remarqué que les Croyants et les Croyantes qui me prenaient à parti, qui me fustigeaient, qui m'insultaient, etc. ne rédigeaient jamais d'exposés aussi développés, aussi précis, que les miens. Généralement, ils se contentent de s'en référer à des maximes sorties tout droit de la Bible, de la Torah, ou du Coran, afin de justifier leurs propos. Ils ne vont pratiquement jamais plus loin. Au mieux, lorsque j'engage le débat avec eux ou elles, ils continuent de s'appuyer sur leurs livres saints. Mais quand j'essaye de savoir ce qu'eux, individuellement, sans le soutien de leurs précieux préceptes, pensent, est issu de leurs réflexions personnelles, il n'y a plus personne. Et , soit, ils fuient, soit, leurs mots se transforment en insultes, en violences verbales ; qui, par ailleurs, ne m'impressionnent pas. Elles ne me font pas peur, me laissent de glace, m'amusent plus qu'autre chose puisqu'elles montrent d'eux leur véritable visage.

 

En outre, qu'ils croient ou ne croient pas que j'ai mené des années d'étude, de réflexion, d'analyse, d'exploration, vis à vis de la théologie, de l'histoire des religions, de la construction de celles-ci, de leur diffusion, etc. importe peu. Je n'ai pas à justifier mon parcours personnel à chaque fois. Ceux et celles qui me connaissent, me suivent, et me lisent plus ou moins régulièrement, connaissent la rigueur de mon travail et de mon engagement. Ceux et celles qui ont visionné les vidéos de mon domicile – où l'on voit les tonnes de notes que j'ai à portée de la main – sont susceptibles de témoigner. Quelques personnes que je croise ici, et qui me connaissaient à l'époque où j'étais aide-bibliothécaire et chercheur à la Bibliothèque Nationale, peuvent indiquer quelles ont été mes activités livresques durant cette période.

 

Quant à mes détracteurs, qui espèrent ainsi discréditer mes écrits afin d'amoindrir leur portée auprès des personnes qui les lisent, qui leur apportent matière à réflexion, ou qui les apprécient, qu'ils sachent que ce n'est pas de cette manière qu'ils me feront taire. Au contraire, plus ils m'attaquent, plus ils m'encouragent à mener ce combat contre l'obscurantisme, contre les dogmes poussiéreux et surannés qu'ils brandissent comme des vérités absolues. Mieux encore, plus ils s'en prennent à moi ou à mes écrits, plus ils montrent que ce en quoi ils croient est susceptible de se fissurer aisément.

 

Que ce soit sur Facebook, en France, sur Internet plus largement, ou au sein de la réalité, je ne suis pas le seul dans mon genre. Je suis heureux et fier de pouvoir bâtir mes convictions, mon chemin de vie, sans cette béquille nommée « religion ».

 

Et pourtant, Dieu sait – si j'ose dire – que j'ai vécu nombre d'épreuves tout le long de mon existence. Que j'ai subi nombre de souffrances, de violences, de haines, de désespoirs, de solitudes, de rejets, du fait de mon handicap. Mais aussi, devenu adulte, du fait de ma façon de penser divergente. Ou du fait de mes choix de vie. Tout cela, plus tout ce que nul ne sait et qui m'a blessé, meurtri, des dizaines de fois tout le long de mon parcours personnel, a fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui.

 

Comme chacun ou chacune, je ne suis pas parfait, loin de là. J'ai des qualités, et j'ai aussi des défauts. J'ai fait des erreurs, je ne suis pas exempt de reproches non plus. Car je suis un être humain pareil à n'importe lequel d'entre vous. J'assume tout cela. Je n'ai pas honte, et je ne tire pas orgueil de ce que je suis, de ce que je sais, de mes convictions, de mes combats, etc. Mais, il y a une chose, en ce monde, que j'ai apprise, et qui est certainement l'une des plus importantes leçons qui m'a été inculquée par mon expérience de vie : c'est que l'on se construit seul, c'est que l'on se bat seul, c'est que l'on franchit ses épreuves et ses difficultés seul. C'est que l'on rencontre des personnes qui en valent la peine, autant que l'on rencontre des personnes néfastes.

 

C'est un fait. Et Dieu, la Religion, n'a aucune incidence sur tout cela. Ce sont nos choix, et uniquement nos choix, nos décisions et uniquement nos décisions, qui déterminent qui nous sommes, et qui nous voulons être, qui nous désirons devenir. La Religion, au mieux, n'est qu'une béquille qui encombre plus qu'autre chose, parce qu'elle empêche celui ou celle qui s'appuie sur elle de s'approprier sa vie. Au pire, elle est une prison qui aveugle, qui oblige à porter des œillères, qui culpabilise, qui est le ferment du fanatisme, de l'intolérance, de l'orgueil, de l'avidité, du désir de pouvoir. Elle étouffe les plus faibles, les plus démunis, les plus crédules, les plus ignorants. Elle les enferme dans une façon de penser, de voir l'Homme, le monde, l'univers, qui n'a aucun rapport avec la Réalité.

 

On peut ne pas être d'accord avec ce que j'écris. On peut critiquer mes textes, ce que j'y dévoile. C'est naturel. C'est ainsi que la réflexion, que le dialogue, que la curiosité, que l'ouverture d'esprit, se manifestent. Là où je ne suis pas d'accord, c'est que l'on s'en prenne à mon intégrité, à mon honnêteté intellectuelle, aux connaissances que j'ai acquises au cours de toutes ces années à étudier en profondeur les sujets que j'aborde. C'est insultant. C'est « minable », c'est affligeant, c'est mesquin, c'est pitoyable. Je n'aurai jamais de mots assez forts pour répliquer à cette sorte de réaction. Et elle me confortera dans mon action. Elle ne m’ôtera jamais ce désir irrépressible de poursuivre – modestement et humblement - mon œuvre ; qui est de participer à cet élan destiné à évoluer vers davantage de sagesse et de raison...

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