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Mes Univers
19 juillet 2016

autobiographie, pages 292 à 294 / 312

X3Cette période a été très agréable, et m'a rappelé – toutes proportions gardées – la Bibliothèque Nationale. Pour autant, ce n'était pas pareil. L'élan qui m'avait poussé au cœur de cette institution riche de Connaissances et de Savoirs, n'existait plus. Ce n'était qu'une petite bibliothèque locale, dont les livres se centrait sur la commune, son histoire, ou sur des livres que j'aurai pu trouver en librairie. Poursuivre mes investigations était impossible ; les traités ou textes dont j'aurai eu besoin étaient indisponibles dans une bibliothèque détenant à peine quelques dizaines de milliers de livres ; comparés aux millions que j'avais à ma disposition quelques mois auparavant. Je l'ai donc brièvement explorée. J'ai décortiqué plusieurs encyclopédies, qui m'ont permis de compléter quelques informations fragmentaires, sans plus.

S'il y a un lieu que j'ai davantage fréquenté, c'est la plus grande librairie de la ville. Je m'en souviens ; elle se nommait « Siloe ». Je m'y rendais généralement une fois par semaine, afin de faire le tour des nouveautés. Elle se trouvait juste à coté d'un autre magasin ; celui-ci vendait des cassettes vidéos, ainsi que des CD de musique. C'est là que j'ai acheté les premiers dessins aminés mangas édités à cette époque, et notamment, la totalité des épisodes des « Mystérieuses Cités d'Or ». Cette série de dessins animés japonais avait bercée mon enfance, et je ne l'avais jamais oubliée. Elle avait enflammé mon imagination, et m'avait donné un certain goût pour la découverte des peuples incas, mayas, aztèques, etc. J'y avais aussi acheté « Ulysse 31 », et autres du mème genre. Malgré tout, c'est à Siloe que je me rendais le plus souvent. C'est dans cette librairie que j'ai acheté la totalité de la collection « Rahan » rééditée à ce moment-là en grand format. Cette bande dessinée avait bercée ma jeunesse, lorsque j'achetai « Pif Gadget » ou « le Journal de Mickey » avec l'argent de poche que me fournissais mes parents. C'était au milieu des années 1970, peu après que nous ayons déménagés de Marseille pour la région parisienne. J'y ai continué à acheter mes « Lucky Luke » et autres classiques de la bande dessinée. En fait, j'avais commencé ces collections à Paris, à la FNAC que je fréquentais. Mais, avant de quitter la capitale, je n'avais pas eu l'opportunité de les terminer. Je les ai donc poursuivies a Siloe. J'y ai encore acheté de nombreux romans de fantasy, de science fiction. Bref, mes hobbies étaient toujours les mêmes que jadis. Sauf que cette fois, au lieu de les partager avec des compagnons qui s’y intéressaient aussi, ils étaient solitaires.

Je ne suis pas une personne qui me décourage facilement. Durant l'année 1996, j'ai tout de même essayé de m'intégrer dans la vie locale de la commune. Internet n'existait pas. Donc, c'est en regardant sur l'annuaire téléphonique de la cité, que je me suis renseigné. Je me suis aperçu qu'il existait une association destinée à accueillir et à intégrer les nouveaux venus à Laval. Après quelques hésitations, j'y suis allé. Il s'agissait d'un local installé au bas de la rue ou se trouvait Siloe, et non loin de la mairie.

J'avoue que la première fois que j'y suis allé, j'étais mal à l'aise. Et je suis aujourd'hui convaincu que les personnes présentes ce jour-là se sont rendu compte de ma gène. De plus, je me sentais infériorisé vis-à-vis de ma tache de vin et de mon handicap. J'imaginais que tout le monde ne voyais que ces attributs de ma personne. J'étais d'ailleurs d'autant plus mal à l'aise que, dès mon arrivée, et sans que je le veuille, j'avais repéré une jeune femme que je percevais comme particulièrement attirante. Or, dans ce style de situation, il m' en faut que peu pour que je me replie encore plus sur moi même. La gorge sèche, les lèvres hermétiquement closes du fait de ma timidité maladive, je n'ai pratiquement pas pu décrocher un mot. Je me sentais malheureux et triste, face à des personnes qui se sentaient si bien ensemble, face à une jeune femme qui m'attiraient immédiatement et irrésistiblement. J'avais l'impression d’être un supplicié que l'on mène à la salle de torture.

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