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Mes Univers
15 août 2016

De l'enfant à l'adulte :

X1

Ce matin, avant que ma connexion internet soit momentanément interrompue – ma mère, sans le vouloir, a fait sauter le disjoncteur -, j’ai eu le temps de lire les nombreux commentaires relatifs à mon texte d’hier.

 

Je tiens tout d’abord à dire que celui-ci était une rediffusion, puisque je l’avais déjà publié l’année dernière. Je tiens donc à préciser que celui que vous lisez actuellement est inédit. Malgré tout, il semble qu’il ait, une fois encore, fait mouche, et qu’il ait suscité bien des émois et des échanges. Son but a donc été atteint, et je m’en félicite. D’autant que ces dialogues ont été riches, constructifs, nombreux, et dénués de violence, de haine, etc. C’est un point que je tiens à souligner, car telle n’est pas l’idée que je me fais de débats comme ceux-ci. Je demeure constamment vigilant à ce qu’ils ne constituent pas des germes d’intolérance, de barbarie, de déchainements doctrinaires teintés d’intolérance et de partialité. Je bloque quiconque serait tenté d’emprunter cette voie. Je l’ai déjà vécue dans d’autres groupes auxquels je participe plus ou moins régulièrement. J’ai vu de quelle manière ces débats pouvaient dégénérer et conduire à la réprobation, l’intolérance, la propagande prosélyte, à la vindicte et à la rancœur. Je suis humaniste avant tout, et c’est la raison, l’intelligence, le partage, l’échange, le dialogue, l’ouverture spirituelle – qui n’a rien à voir avec la religion, soit dit en passant -, le désir de faire évoluer sa conscience, etc. qui accompagnent chacun de mes mots, chacune de mes pensées. Ceux et celles qui sont là pour diviser, prôner leur vérité, leurs conceptions des choses comme étant uniques et inaliénables, intouchables, inébranlables, n’ont pas leur place dans les groupes que je dirige, ou sur mon mur.

 

Il y a assez de place ailleurs, si ces personnes désirent se battre, prôner la médisance, la violence, la haine, la rancœur. Mais, en aucun cas dans mes groupes ou sur mon mur. Quelques-uns s’y sont parfois essayés. J’ai réagi immédiatement. L’intelligence, la raison, la connaissance, les questionnements, sont les piliers sur lesquels je m’appuie pour tenter – du mieux que je le peux, et ce n’est pas toujours simple ou facile dans un monde comme le nôtre – de progresser intérieurement, pour aller vers les autres sans a-priori ni préjugés. En laissant de côté son origine sociale, culturelle, religieuse, philosophique, etc. C’est une des valeurs qui me tient le plus à cœur, une règle que je me suis fixé, et je n’y dérogerais pas.

 

Ceci dit, et pour aller dans le même sens, les commentaires que j’ai lu ce matin m’ont fait songer à une spécificité que j’aimerai soulever ici : je reste en effet stupéfait, voire incrédule, face à l’impossibilité – l’incapacité ? – de l’Homme à dire « Je ne sais pas !!! ». Ces notions que sont la Religion, Dieu, intimement liées à la perception que celui-ci a de lui-même face à l’Univers, au Monde, à ses semblables, sont profondément ancrées en lui. Les racines sur lesquelles elles s’appuient pour exister, se répandre, pour perdurer, remontent très loin dans le temps. Dès les plus anciens âges préhistoriques, à partir du moment où l’Homme a eu conscience de lui-même, de son environnement, des autres, des questionnements essentiels n’ont cessé d’effleurer son âme : d’où viens-je ? Pourquoi-suis-je-là ? Ou vais-je ? Quel est le but de la vie ? De la mort ? Qu’y a-t-il derrière l’horizon ? Dans le Ciel ? Sous terre ? Comment, qui, pourquoi, ai-je été créé ? Les animaux ? L’air ? Par quels moyens puis-je être en paix avec moi-même, avec les autres ?

 

Tant de questions ; et si peu de réponses. Toutefois, avec l’évolution, l’apparition de la Civilisation, l’acquisition des connaissances, grâce à son observation de plus en plus poussée, de plus en plus élargie, de ce qui l’entoure, de ce dont il est composé, de ce que si cache derrière les obscures frontières qu’il ne peut franchir, il a réussi à apporter quelques réponses. D’abord, grâce à la religion. Celle-ci a toujours essayé d’expliquer, de comprendre, de reconnaitre, ce que l’     Homme n’était pas en capacité ou en possibilité d’analyser, d’étudier, d’approcher, de toucher, de découvrir. Elle a tenté d’apporter des réponses à des questions qu’il se posait depuis la nuit des temps. Ensuite, ce sont la Philosophie, la Science, la Technologie, etc. qui ont emprunté ce même chemin. Avec plus ou moins de succès. Néanmoins, sans vouloir offenser les croyants convaincus, il est évident – à moins de désirer rester aveugle et sourd à la raison et à l’intelligence dont nous sommes titulaires -, la science a apporté davantage de réponses que la religion, à ces mêmes questions. Mais aussi, elle a ouvert de nouvelles voies, elle a engendré de nouvelles interrogations. Dans l’état actuel des choses, ni la religion, ni la science, ne peuvent tout expliquer. Elles ne peuvent tout clarifier. Ceux et celles qui estiment que l’une ou l’autre sont susceptibles de venir à bout de toutes ces interrogations sont naïfs, crédules. Ils empruntent la voie de la facilité et de la simplicité. Malheureusement, car, à chaque époque, avec quelque notion sur laquelle il  s’est appuyé, l’Homme a toujours « cru » qu’il était capable de tout expliquer.

 

Mais, ce que cette espoir, ce que ce désir, irrépressible, inaltérable, éternel, oublie lorsqu’on y fait appel – que ce soit à l’aide de la religion ou de la science -, c’est que, bien que grande, l’intelligence humaine est tout de même limitée. Sa raison, ses connaissances, ses sciences, ses religions, ses philosophies, les concepts que tous ceux-ci élaborent, défendent, décryptent, etc. sont à la mesure de ce que nous sommes : des humains. De simples humains.

 

Et aussi riche, foisonnante, complexe, diverse, multiple, élaborée, empreinte d’idéal, de valeurs – le bien, le mal, le juste, l’injuste, etc. -, ces notions sont rattachées à l’intelligence et aux raisonnements humains. Or, des notions tels que l’univers, l’éternité, le Big Bang, l’Evolution, la Vie, etc. sont des notions qui dépassent de très loin ce que l’Homme, et son intelligence, ses connaissances, sa raison, sont susceptibles d’appréhender.

 

Il suffit de prendre un exemple très simple : juste penser, rien qu’un instant, dans sa tête, au concept d’éternité, d’univers. Des images défilent dans notre esprit. En fonction des références dont nous sommes les détenteurs, des savoirs, des lectures, des documentaires, etc. qui sommeillent en nous, des formes, des sons, des maelstroms se mélangent dans notre cerveau. Mais, nous ne nous référons alors que d’après des notions qui nous sont familières, auxquelles nous sommes habitués. Que ce soit par le biais de la religion ou de la science, ces images ne prennent pas en compte les 99,9999… de faits, de spécificités, de matière – visible ou invisible, palpable ou non, etc. – qui nous sont inconnus. Non seulement parce qu’un être humain est incapable d’engranger en lui toutes les connaissances que l’Humanité a élaboré depuis qu’il est doté d’intelligence. Y compris en ce qui concerne les multiples notions dogmatiques, les multiples enseignements religieux, que l’Homme a créé depuis des millénaires pour essayer de répondre à ces questions. Il lui est humainement impossible de les détenir ; même s’il passait 1000, 10 0000 ans, à tenter de tous les ingurgiter.

 

Ensuite, parce que je pense que tenter d’emprunter ce chemin-là serait une porte ouverte à la folie. Un homme qui voudrait tout « savoir » serait condamné à la démence. Tenter de frôler la « Vérité », ou plutôt, les myriades de « vérités » dont est constitué notre réalité, notre univers, notre conscience, notre raison, notre intelligence, est bien au-delà de nos capacités et de nos possibilités intellectuelles. De notre raison, de notre vision de l’univers, du monde, de l’Homme.

 

Enfin, parce que comme je l’ai déjà souligné à plusieurs reprises dans d’autres articles, en fonction de tous ces critères, nos connaissances, notre raison, notre intelligence, nos « croyances », etc. sont trop limitées pour concevoir des concepts, des explications, des idées, des faits, hors d’atteinte pour nous. Et nous aurons beau essayer, et par la religion, et par la science, de les disséquer, de les explorer, de les détailler, de les matérialiser, afin de pouvoir dire, un jour : « Ça, c’est la vérité », nous n’y parviendrons pas.

 

Et encore, lorsqu’on y regarde de plus près, quels progrès n’avons-nous pas fait depuis que l’espèce hominidé a commencé à fouler le sol de notre planète. Est-ce un bien, est-ce un mal ? C’est un autre sujet. Car l’Homme est en train de bouleverser durablement l’écosystème dans lequel il vit. Nul, là aussi, ne peut le nier. Néanmoins, comme précédemment, les notions de bien et de mal, tout d’abord, évoluent en fonction des civilisations qui se succèdent depuis 10 000 ans environs que ces dernières existent. Ce qui est considéré « mal » aujourd’hui ne l’était pas forcément hier, et ne le sera pas forcément demain ; et vice-versa. Ces valeurs, s’appuyant largement sur des concepts religieux, sont en perpétuels mouvements. Il y a 50 ans, la pédophilie, l’inceste, les femmes ou les enfants battus, en Occident notamment, étaient des choses tolérées, ou tues. Aujourd’hui, c’est inadmissible. Avec juste raison à mon avis, mais ce n’est que mon avis, et en fonction des valeurs relatives à mon époque. Par contre, il y a 50 ans également, l’homosexualité, l’égalité homme-femme, etc. étaient rejetées, interdites, répréhensibles même. Alors qu’aujourd’hui, nul ne remettrait en cause ces acquis.

 

Bref, le bien, le mal, ou toutes ces autres notions humaines, ne sont qu’humaines. Comme le fait de « croire » en un Dieu tutélaire qui serait là pour nous guider, ou en une science susceptible de tout expliquer. En oubliant, au passage, évidemment, que ces deux aspects de notre réalité purement « humaine » ne composent que 0,00000001…. % de ce que notre espèce est susceptible d’appréhender. Ce sera le cas tant que « l’Evolution » n’aura pas fait faire un bond en avant à l’Homme ; en passant, par exemple, de l’Homo-Sapiens-Sapiens à la branche suivante de l’espèce homo. Vous remarquerez, au passage, que je ne prononce pas le mot « supérieur ». Car là aussi, c’est une notion spécifique à notre intelligence, de déterminer ce qui est étranger, différent, en fonction de termes « supérieur » ou « inférieur ». Comme si l’Homme était la référence de base, la « norme » ; alors que, bien entendu, il ne l’est pas. Il n’est qu’une espèce parmi tant d’autres. Une jeune espèce, qui plus est, puisqu’elle n’a que trois millions d’années d’existence. Ce qui est extrêmement peu au regard des 4,5 milliards d’années nécessaires pour que la « Vie » permette à celle-ci d’apparaitre.

 

Ce n’est pas pour autant que l’espèce humaine doive être considérée comme la référence absolue. Une fois encore, elle n’est qu’une espèce parmi d’autres. Dominante pour l’instant ; comme l’a été celle des dinosaures il y a 65 millions d’années ; avant qu’elle ne disparaisse. Ce qui peut très bien advenir de la nôtre à plus ou moins brève échéance. Pour ma part, je suis néanmoins persuadé qu’une fois encore, comme elle l’a fait lors des précédents bouleversements climatiques auxquels elle a été confrontée, notre espèce s’adaptera à ceux-ci. Certes, la différence essentielle, c’est que c’est elle qui les a mis en mouvement. Pourtant, malgré leurs rigueurs, les épreuves qu’ils vont engendrer, les difficultés qui l’attendent, elle saura s’y adapter. Et, même, en y réfléchissant, contraindre l’Homme à évoluer. A se modifier de nouveau en fonction des transformations en cours, pour y être plus adapté. Comme cela a été le cas à plusieurs reprises tout le long de son évolution. D’ailleurs, je vois déjà plusieurs applications en cours à l’heure actuelle ; que ce soit génétiquement, biologiquement, intellectuellement, morphologiquement. Ces indices sont assez repérables depuis le début du siècle dernier grâce aux avancées de la médecine, à la variété de l’alimentation, grâce au « tout  connecté », etc.

 

De fait, je suis convaincu que le « phénomène religieux », s’il est obligatoire depuis longtemps, n’en n’est pas moins destiné à se diluer, puis à s’effacer. Le jour ou Homo-Sapiens-« prochain » n’aura plus besoin de ce genre de concepts pour tenter d’expliquer ce qui lui est inconnu, lorsqu’il se sera détaché des instincts primaires qu’il conserve encore aujourd’hui – peur, haine, violence, amour, envie, désir -, d’autres facettes de ce qu’on nomme l’intelligence se dévoileront. Ne dit-on pas d’ailleurs que l’Homme use seulement de 20 % de ses capacités intellectuelles. Que les 80 % autres sont inaccessibles – pour le moment. A ce propos, certains chercheurs – même si je sais que certains et certaines vont mettre en doute ou réfuter cette thèse – supposent que si l’Homme franchit un nouveau cap de l’Evolution, celui-ci sera davantage centré sur les capacités mentales, que sur les capacités physiques. Du fait que l’Homme a moins besoin de ses capacités physiques pour se nourrir, pour se protéger, pour se mouvoir, pour se reproduire, etc., ces instincts primaires jusque-là vitaux, vont s’amoindrir.

 

En conséquences, si la peur notamment de l’inconnu, si les questionnements que j’ai décrit plus haut finissent par s’amenuiser, il est évident que cette dépendance vis-à-vis de la religion suivra le même mouvement. Toutes proportions gardées bien-sûr, c’est ce qui se passe un peu en Occident. Ou les gens sont plus centrés sur « le matériel » et ont moins « besoin » de religion  pour expliquer le monde, l’univers, l’Homme, et l’interaction entre les trois. Ce mouvement s’est entamé à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. C’est un processus « naturel », « inéluctable » qui est destiné s’intensifier. Et ce, même si les trois grandes religions monothéistes tentent, de toute leurs forces de freiner ce mouvement. Mais ce mouvement ne se compte pas en années ou en décennies ; mais en siècles et en millénaires. Cette caractéristique, lorsqu’on y regarde de plus près l’évolution des civilisations dans leur globalité, est très visible. Jadis, tout n’était qu’en rapport avec la religion. C’est encore le cas dans certaines parties du monde ; d’ailleurs, on en voit les ravages quotidiennement dans ces mêmes régions. Mais, dans d’autres, la religion est passée en second ; n’est plus le facteur déterminant de la vie des personnes. Ce trait va s’amplifier.

 

Tout cela, pour souligner que ce que nous vivons actuellement n’est que transitoire. Aussi brutal, dévastateur, sauvage, perturbant, terrifiant, que cela paraisse, ce n’est qu’aujourd’hui. Et aujourd’hui est bien peu de choses comparé à hier, et surtout, comparé à demain.

 

Juste une goutte d’eau perdue au milieu d’un océan, un grain de sable perdu au milieu du désert. Pour ma part, je vous le certifie en toute humilité et simplicité, j’ai beaucoup réfléchi à tous ces aspects. J’y reviens en effet souvent dans mes articles parce que ma raison, mes connaissances, mon intellect, sont tournés en permanence vers ces sujets. Et quand j’y réfléchis, je suis fasciné, passionné, par tout ce qu’ils impliquent lorsqu’on les observe avec un peu de recul. Et surtout, avec un peu de raison, de réalisme, d’intelligence, et de connaissance.

 

Je suis loin d’être un génie. Je ne connais pas tout sur tout. J’ai juste étudié des sujets qui me fascinent et qui me passionnent depuis vingt ans. J’ai beaucoup cherché, lu, appris, je me suis questionné, j’ai emprunté des chemins qui n’appartiennent qu’à moi. Souvent solitairement, en silence, en butte aux moqueries et aux rejets, aux haines et à la vindicte parce que ce que j’explique au travers de mes textes bouscule, gène, fait peur à certains et certaines personnes. Cependant, tous ces atermoiements ne m’impressionnent pas, ne m’intimident pas, ne me musellent pas.

 

Je m’exprime selon ce que j’ai appris, ce que j’ai observé, ce que j’ai déduis, en fonction de mes expériences, des gens que j’ai croisé sur ma route, etc. C’est extrêmement révélateur de la nature humaine. C’est particulièrement fascinant sur ce que notre espèce est. Et à laquelle j’appartiens, pour mon plus grand bonheur parfois, et pour mon plus grand malheur parfois aussi. Je ne demande pas à ceux et celles qui me lisent de me « croire » sur parole. Je ne suis pas « le bon Dieu » si j’ose m’exprimer ainsi. Je n’apporte que mon modeste contribution à la réflexion générale. Ni plus ni moins. Car en ce qui me concerne, je suis « convaincu » que le jour où l’Homme se détachera des peurs primales et des questionnements auxquels il ne peut répondre du fait de l’état actuel de son intelligence, sera un progrès. Car il n’aura plus besoin de la Religion pour tenter de résoudre les interrogations qu’il se pose. Et il réalisera que ce n’est pas parce qu’il ne sait pas pourquoi, quand, ou comment, que c’est « Dieu » qui est derrière tout cela.

 

Dieu n’existe que parce que nous le faisons exister. La Religion n’existe que parce que nous avons besoin des certitudes des enseignements religieux, pour que Dieu réponde à nos interrogations. Ces certitudes nous rassurent. Nous nous sentons protégés, moins seuls, grâce à elles. Elles nous facilitent et simplifient les choses. Parce que nous sommes des enfants et que nous désirons, plus que tout, le demeurer.  Pas moi. Moi, je veux être un adulte en suivant cette voie qui suinte de chacun des mots que je retranscris à l’intérieur de chacun de mes textes. Car c’est parce que je ne suis pas sûr des réponses que l’on m’offre que j’ai la force d’avancer, d’évoluer, de partager, d’échanger, et d’aller, à ma manière, vers les autres ; et de passer de l’état d’enfant à l’état d’adulte…                      

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