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Mes Univers
20 août 2016

Respecter et se faire respecter, troisième partie :

X3

Combien de fois, cette scène s'est répétée au fil des années, je ne saurai le dire. Peut-être pas avec autant de véhémence que cette fois là. Mais, à force de me l'entendre répéter, j'ai appris à me taire, à me replier sur moi mème en famille, à ne pas me sentir à ma place dans les réunions familiales. Après la mort d'Aymeric, cela a été encore pire. La seule personne qui me soutenait, qui me comprenais, qui m'acceptais et qui me respectais, avais disparu. Si j'ai aussi violemment ressenti la mort de mon petit frère, c'est aussi parce qu'à partir de ce moment là, j'ai réalisé que je serai désormais véritablement seul au sein de ma famille. Je me suis senti orphelin, abandonné, dans un monde où ce que je représentais, le chemin de vie que j'avais commencé à emprunter, était nié, caché, honteux. Désormais, je ne serai plus respecté. On me demanderait systématiquement de taire mes sentiments, mes souffrances, mes blessures, mes centres d’intérêts, mes passions, puisqu'ils étaient considérés comme négligeables, source d'embarras, de gène ; ils n'étaient ni honorables ni valorisants.

 

Aujourd'hui, j'ai fait du chemin. Dans mon for intérieur, je sais ce que je vaux. Je sais que ce que je porte en moi est intéressant, passionnant, valorisant, respectable et honorable. L’intérêt que des personnes que je ne connais que grâce à Internet portent à mes écrits - nouvelles, romans, poèmes, pensées, souvenirs, etc - me prouve chaque jour que je peux être respecté pour mes passions, mes rêves, mes espoirs, mon imaginaire, mes connaissances, etc. Mais il a fallu longtemps avant que je m'autorise à y croire. Il a fallu des années pour que j'ose, tout doucement, sortir ce que j'ai au fond de mon âme et de mon cœur. Et encore, c'est timidement que je me dévoile. Il n'y a que par les textes que j'écris que je me permets de me montrer tel que je suis en vérité. Car, dans la réalité, bien que je sois un adulte, lorsque je me retrouve dans ma famille, ce poids pèse sur mes épaule comme une masse de plomb dont je ne parviens pas à me libérer. Pire encore : lorsque je m'autorise, exceptionnellement, à m'en décharger, les membres de ma famille qui m'entourent me remettent immédiatement à ma place.

 

Et c'est là ou je voulais en venir avec mon bref exposé sur le respect. Dans ma famille, on m'a toujours enseigné le respect des plus anciens. On m'a martelé que les plus jeunes - moi en l’occurrence - devaient se soumettre par respect à nos aînés. Qu'il ne fallait surtout pas les perturber. Qu'on n'avait uniquement droit à la parole qu'ils nous autorisaient à avoir ; qu'il fallait se laisser juger par eux, et que les sujets, les centres d’intérêts, les passions, les conversations, qu'ils ne voulaient pas entendre, il ne fallait pas perturber leur tranquillité et leur prééminence dû à leur age avec.

 

Je m'y suis toujours soumis, parce que je respecte profondément chaque membre de ma famille, et les plus anciens d'entre eux particulièrement. Pourtant, je souffre énormément. Je me sens isolé, malheureux, triste, abandonné, ignoré, lors de chacune de nos réunions de famille. Les membres de ma famille s'étonnent et s'indignent que je rechigne à rester parmi eux lors des apéritifs et des dîners interminables ou discussions s’enchaînent à l'infini. Ce qu'ils ne voient pas, ce qu'ils ne comprennent pas, ce qu'ils n'admettent pas, c'est que, pour toutes les raisons que je viens d'exposer précédemment - et tant d'autres que je n'ai pas évoquées -, je ne m'y sens pas respecté. Or, paradoxalement, je m'entends très bien, avec ma mère notamment, au quotidien : nous sommes complices et des tas de choses nous rapprochent. Mais, lors de ces réunions de famille, tous les membres de ma famille me contraignent, par un geste, un mot, un froncement de sourcils,  à me plier à leurs exigences pour qu'ils puissent en profiter pleinement. Et moi, je me sens oublié, non respecté, humilié parfois, et je deviens dès lors apathique, vide, amorphe. Je n'attends qu'une chose, c'est de pouvoir retourner à mes écrits, à mon ordinateur, puisque c'est le seul lieu où je peux me dévoiler tel que je suis réellement, au contact de personnes avec lesquelles je peux communiquer, partager, échanger.

 

Évidemment, cela ne m’empêche pas d'aimer chacun d'eux avec ferveur, tendresse, passion parfois. J'aime leur compagnie, j'aime leurs personnalités, leurs différences, leurs parcours, et bien d'autres choses encore. Je les respecte et les apprécie du plus profond de mon âme et de mon cœur. Parfois, ils me manquent terriblement, et je pense à eux très souvent. Finalement, je souhaiterais juste être respecté par eux autant que je les respecte.…

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