Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
10 septembre 2016

Ce "don" qui ne m'appartient pas, première partie :

X3Je dois bien l'avouer, jusqu'à ce que je publie mes textes courts, mes récits imaginaires ou historiques teintés de fantastique, d'ésotérisme, ou de mythes et légendes, jusqu'à ce que j'y diffuse mes pensées philosophiques, mes exposés sur l'actualité, sur les avancées de la science, sur l'Avenir de l'Humanité, jusqu'à ce que j'y partage des sujets sur maints d'autres thèmes divers et variés, je n'avais aucune confiance en moi en ce qui concerne mon « talent » d'écrivain.

Toute ma vie, et jusqu'à il y a peu, mon entourage a dénigré, a considéré que ma passion pour l'écriture, n'était qu'un passe-temps qui n'avait aucun sens. Jusqu'à il y a peu, celui-ci a fait tout ce qui était possible pour m'en détourner. Combien de fois l'ai-je entendu me dire que ce n'était pas un véritable métier ? Que ce n'était qu'un « hobby » ? Que je me tournais les pouces, et que je ferais mieux de trouver un emploi davantage rémunérateur ? Plutôt que de perdre mon temps à des telles imbécillités ? Je me souviens encore mon père m'expliquer que les thèmes qui m'étaient chers – le fantastique, l'Héroic-Fantasy, la mythologie, l'ésotérisme, l'occultisme, la philosophie, etc. - n'étaient pas « intéressants », selon lui. Et que si je désirais vraiment écrire, je ferais mieux de suivre ses conseils, de le laisser me guider, de le laisser « prendre les choses en main » afin d'en tirer quelque chose de correct !!!

Mon père, il est vrai, avait le don de l'écriture. C'était un homme intelligent, très charismatique, qui connaissait les moyens de soumettre les gens à sa volonté presque malgré eux. Moi, qui était son fils, un fils respectueux de ses aînés comme on me l'avait enseigné depuis toujours, il était hors de question que je remette en question ses jugements. Si j'avais eu le malheur de le contrarier ou de lui souligner que je pouvais me débrouiller par moi-même, que je ne souhaitais pas suivre la voie qu'il m'indiquait y compris en ce qui concernait l'écriture, ses accès de colère pouvaient s'avérer violentes. Il m'infériorisait systématiquement en me répétant à l'envi : « Après tout ce que j'ai fait pour toi, c'est comme ça que tu me remercie. » ; « Je suis ton père, tu n'a pas à remettre en cause ce que je t'affirme. » ; « Tu ne connais rien à la vie. Laisse faire ceux qui ont plus d'expérience que toi. » ; « De toute façon, tu ne réussira jamais. » ; « Tu ne m'arrivera jamais à la cheville. » ; etc .

Ces paroles, je les ai entendues répétées depuis que je suis enfant, et jusqu'en 2004, année charnière où je me suis défait de son emprise. Cela a été un événement majeur en ce qui concerne mon désir de m'affirmer dans le domaine de l'écriture. Le premier véritable tournant. Avant, je n'avais pas mon mot à dire. Et quoi que je fasse, lorsque mon père parcourait les pages que j'avais rédigées, lu brièvement les histoires que j'avais inventées, me disait tout le temps : « Moi, je n'aurais pas fait comme cela ! » ; « Moi, je n'aurais pas choisi ce thème. » ; « Là, il y a des longueurs. » ; « Ici, il y a des fautes de grammaire ou d'orthographe. ». Je me souviens également – ça m'a marqué – que quand j'avais des manuscrits déposés à coté de moi, alors que j'y avais consacré de nombreuses heures, de nombreuses journées ou semaines, il n'hésitait pas y déposer ses verres de whisky humides, des assiettes, des objets hétéroclites. Il me faisait ainsi comprendre que mon travail était insignifiant, indigne d'intérêt, et que tous les efforts que je pouvais y consacrer ne me mèneraient nulle part.

Ce n'est donc qu'en 2004, après une discussion très houleuse où nous avons failli en venir aux mains – mais pour quelque chose qui n'avait rien à voir avec le domaine de l'écrit -, que j'ai réussi à lui révéler le fond de ma pensée concernant son attitude de père à mon égard. Cela a été très douloureux psychologiquement pour moi, parce que cela allait à l'encontre de l'éducation que mes parents m'avaient inculqué depuis que j'étais enfant – le respect et la soumission à ses aînés, quoiqu'il arrive, en toutes circonstances, et sans faire montre de protestation ou de désobéissance. Cela a été une épreuve, puisque ce jour-là, j'étais terrorisé par mon entreprise. Je me revois encore, les mains moites, de la sueur perlant du front, tremblant comme une feuille devant lui ; alors qu'en même temps, la colère et l'indignation me possédaient. Mais, j'ai finalement réussi à surmonter mes appréhensions. Je lui ai dit ce que j'avais à lui dire. Et ensuite, son orgueil de dominant, d'autocrate, de patriarche, en ayant pris un rude coup, il n'a plus jamais voulu me voir ou me parler jusqu'au jour de sa mort.

Publicité
Publicité
Commentaires
B
Aimer son enfant, n'est en aucun cas lui imposer ce que l'on veut, mais l'aider à avancer sur le chemin qui lui plait. Cette forme de manipulation sur un enfant, m'agace. Pour que son enfant évolue sereinement et grandisse, il faut le responsabiliser...... Fort heureusement pour nous, vous avez su prendre les rênes de votre vie, et nous savourons vos écrits.... L'écriture est pour ce qui me concerne, un exutoire... Dommage, j'avais une clef USB sur laquelle j'avais plus de 100 poèmes que j'ai égaré.....
Répondre
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 614
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité