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Mes Univers
28 décembre 2016

Introspection littéraire :

X1Souvent, le soir, alors que je m'allonge sur mon lit, que je m'empare du livre que je suis actuellement en train de dévorer avec enthousiasme et passion, je m'installe le plus confortablement possible. Ensuite, j'ouvre celui-ci à la page où je me suis arrêté la veille. Je retire le marque-page qui y est mis ; généralement, au début du chapitre suivant, ou des astérisques marquant le début d'une nouvelle scène du récit. Puis, je lève les yeux vers le mur en face de moi – là où se trouvent quelques-unes des étagères où sont rassemblées plusieurs collections de mes figurines de l'époque napoléonienne ; et, au-dessous, d'autres étagères où sont rangés certains des ouvrages historiques que j'ai étudié ces dernières années - , la fenêtre lorsque je suis dans ma chambre de la maison de ma mère.

 

Je contemple alors le vide : cet espace incertain que nul ne voit, si ce n'est mon esprit en perpétuel ébullition. Je repense à ma journée, aux activités auxquelles je me suis adonné – écrire énormément notamment. Je songe aux documentaires, débats, etc. que j'ai visionné dans l'après-midi. Je me remémore les échanges que j'ai eu sur Internet avec les personnes qui importent amicalement pour moi. Je me souviens des mots de leur part qui m'ont touché, ému, pénétré jusqu'aux tréfonds de mon âme et de mon cœur. Je me projette mentalement aux cotés de ces gens qui me transcendent humainement, auxquelles je me dévoile épisodiquement, pudiquement, furtivement, anxieusement. Et je prie le Ciel de toutes me forces que ce miracle quotidien se perpétue jusqu'à la fin des temps.

 

Dès lors, des larmes de reconnaissance, de bonheur, de joie, de nostalgie, me montent immanquablement aux yeux.

 

Bien-sûr, je ne pleure pas. Il est exceptionnel que je parvienne à me libérer du trop-plein d'émotions dont je suis si couramment empli. Il faut un événement traumatisant, profondément blessant, humiliant, désespéré, pour que je verse des pleurs. Ce sont, dans ce cas, des torrents de larmes, nimbés de solitude que nul n'est capable de combler. Ce sont des sanglots que je cache à tout le monde ; je me replie sur moi-même. Je me calfeutre dans le lieu le plus isolé de l'endroit où je suis. Je fuis, je me mure dans le silence et la nuit pour dissimuler cette peine qui m'étreint et que personne ne peut soulager. Sauf, peut-être, celui ou celle qui en est à l'origine ; en me parlant, en me réconfortant, en étant à mes cotés. Ce qui n'advient évidemment jamais.

 

Mais là, non. Ce n'est pas le cas. Là, je repense aux liens que j'entretiens avec ces gens qui m'offrent un peu de leur temps et de leur patience. Je repense à cette amitié que j'ai pour eux et pour elles ; qui me brûle le cœur d'un désir de leur en offrir davantage encore. Je songe au fait que je ne suis pas grand-chose face aux aléas de la réalité qui me condamne à observer de loin ce que j'aimerai vivre à leurs cotés.

 

Et je remercie les Dieux d'avoir eu la chance de les croiser, de dialoguer, de débattre, avec eux, sur tous ces sujets qui nous interpellent, nous interrogent, et nous permettent parfois d'avancer ou d'évoluer. Je remercie les Mystères de la Destinée d'avoir cette possibilité d'avoir le droit de frôler un fragment de leur existence, de découvrir des pans de leurs personnalités, de leurs passions, de leurs centres d'intérêts, de leurs métiers, de leurs rêves, ou de leurs ambitions.

 

Je les remercie humblement, de pouvoir modestement, ponctuellement, éphémèrement, leur ouvrir les portes de mon univers. Cet univers qui, normalement, n'intéresse personne – ou si peu – au sein de mon ordinaire. Que je suis obligé de taire, de museler, de soumettre aux volontés et aux priorités de mes proches – ou des autres, plus généralement. Il y a longtemps que j'ai appris à ensevelir en moi ce que ceux-ci considèrent comme insignifiant, négligeable. Il y a longtemps que j'ai compris que ce que je suis, que ce que je porte en moi, n'est pas assez important pour que ce soit montré au grand jour – si ce n'est par l'intermédiaire de mes écrits, de mes articles, de mes exposés, évidemment. Il y a longtemps que je suis conscient que ce sur quoi je réfléchis, que mes investigations, littéraires, historiques, philosophiques, sont destinées à n'avoir que très peu de portée.

 

Qui suis-je donc, pour prétendre à capter l'attention de myriades de personnes sur cette Terre. Tout ceci n'est que vanité, orgueil, ambition. Ce ne sont pas des costumes pour lesquels je suis taillé ; je n'en n'ai pas la carrure. Une gloire et un honneur qui ne sont pas pour moi ; moi qui ne sait que penser, réfléchir, s'interroger sur des thèmes pour lesquels l'immense majorité de cette multitude demeure indifférente. Qui s'en moquent, qui les raillent ; qui les dédaignent, les méprisent, les repoussent, les narguent. Je ne suis rien qu'un homme parmi des milliards d'autres. Je ne peux lutter contre cela.

 

Cependant, pareillement, je ne peux lutter contre ce que je suis. Je ne peux lutter contre ces personnes qui savent se mettre en valeur, contre ces gens de cour qui savent se présenter, et se démarquer. Je ne peux lutter contre ces favoris, ces favorisés qui régalent les médias parce que photogéniques. Et c'est un fossé insurmontable, un gouffre trop large, pour que je puisse les dépasser.

 

Alors, oui, je remercie ceux et celles qui me lisent, tout en sachant que jamais mes textes ne dépasseront le cadre des sites où je les publie. Je remercie ces personnes qui s'intéressent au livre que j'ai publié dernièrement ; ou qui se penchent sur l'ouvrage évoquant le Nazisme que je rédige actuellement. Je remercie ces hommes et ces femmes qui croient moi, alors que je suis voué à l'obscurité et à la nuit. C'est en pensant à eux et à elles que mes yeux s'humidifient lorsque mon esprit s'égare dans les méandres de mes rêveries. C'est vers eux et elles que les images qui virevoltent en moi se dirigent durant quelques instants ; avant que je ne plonge définitivement dans le livre que je m'apprête à dévorer chaque soir…

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