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Mes Univers
6 janvier 2017

A propos du harcèlement scolaire dont j'ai été l'objet, sixième partie :

X3Pour résumer, la journée, j'affrontais l'Enfer au sein de mon établissement scolaire. Le soir, les week-ends, j'y étais confronté à mon domicile. Ma famille se délabrait sous mes yeux. J'ai essayé, avec mes maigres moyens, de jouer les intermédiaires entre mon père et ma mère afin qu'ils se réconcilient. Peine perdue, évidemment. Leur conflit dépassait mers capacités. Et pourtant, que n'ai-je pas entendu de paroles de la part de l'un et de l'autre. Leurs pleurs, leurs cris, leurs reproches, leurs incompréhensions. Leurs propres parents respectifs s'y mêlant, ranimant ainsi les vieilles rancœurs, les illusions, les blessures depuis des années restées enfouies.

Du fait de l'ensemble de ces paramètres, à un moment donné, j'en suis devenu littéralement anorexique. Manger était devenu une épreuve. Je vomissais épisodiquement, à cause de la tension permanente, sans repos ni répit, à laquelle j'étais soumise. Mes parents, tout à leur différends, ne s'en sont même pas aperçu. Tout au plus, un jour, ma mère m'a questionné et m'a conduit chez le docteur généraliste pour lui demander si « je ne couvais pas quelque chose ? ». Celui-ci m'a trouvé en bonne santé, bien que maigre. Longtemps, même après la fin de ce harcèlement scolaire, je suis resté « maigre comme un fil de fer ». Ce n'est qu'après mes trente ans, et dans d'autres circonstances, que je me suis épaissi, et que j'ai acquis le poids qui est le mien aujourd'hui.

Cette anorexie a duré quelques mois. Mais elle est apparu au plus fort de la crise que je viens de détailler, et en ce qui concerne mes parents, et en ce qui concerne le harcèlement scolaire que j'ai subi pendant à peu près trois ans. C'est à dire, de ma cinquième à mon passage au lycée.

Voilà pourquoi le film d'hier soir, « Moi, Marion, 13 ans pour toujours » a remué tant de souvenirs en moi. Voilà pourquoi il m'a tant touché. Voilà aussi une partie de l'explication – ce n'est pas la seule, loin de là. Par la suite, d'autres épisodes de mon existence ont joué un rôle important, voire déterminant -, qui relate pourquoi je suis si replié sur moi-même. Pourquoi les livres, l'écriture, ont une importance aussi vitale pour moi. Pourquoi je préfère la solitude, le silence, la paix, le calme. « J'en ai trop bavé pour tenter le Diable en donnant l'occasion à l’extérieur de me meurtrir au point de me conduire de nouveau aux portes de l'Enfer. » Même si je suis conscient que ce qui s'est passé hier, et surtout à une époque depuis longtemps révolue, n'a pas de raison de se renouveler, l'expérience m'a appris le contraire : dès que je m'aventurais en terrain inconnu, que je croisais dans la réalité quotidienne des personnes dont le contact m'apporterait énormément, les foudres se déchaînaient sur moi. La preuve la plus palpable est qu'ici, comme ailleurs, les personnes pour lesquelles j'éprouve une certaine forme d'attirance amicale, les femmes qui suscitent en en moi un élan sentimental, et auxquelles je donne mon numéro de téléphone notamment, ne sont systématiquement pas réceptives.

Dans ce cas, pourquoi se confronter au monde ? Autant demeurer dans sa bulle, dans son univers. Autant préserver l'équilibre fragile, mais essentiel à mon bien être, à ma tranquillité d'esprit. Puisque ce rejet dont j'ai été l'objet enfant, se poursuit sous une autre forme, et pour des raisons différentes, aujourd'hui encore. Puisqu'il n'y a que par mes textes, que par ce que je partage littérairement parlant, que je peux exprimer qui je suis, ce que je suis, ce que je ressens, ce que je sais, ou ce que je désire expérimenter spirituellement ou émotionnellement...

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