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Mes Univers
10 février 2019

Qu'est ce que le bonheur...

X1Que faudrait-il pour qu'un jour je sois heureux ? Nous sommes Dimanche, et c'est mon jour de repos. J'ai donc un peu de temps devant moi avant d'aller déjeuner et me reposer tout l'après-midi. De même toute la soirée. Et demain, je reprendrai la rédaction du texte sur mon parcours personnel.

 
De fait, pour une fois que j'en ai l'opportunité, j'en profite.
 
Je pense tout d'abord que le bonheur est une notion relative. Sa définition, sa concrétisation, est différente pour chacun d'entre nous. En fonction de son parcours, de sa personnalité, de ses rêves, de ses passions, de son éducation, cela diverge. En fonction de son origine - territoriale, ethnique, religieuse, sociale, etc. -, de son état de santé, des gens qui nous sont chers, et pour lesquels nous sommes importants - et de ce que nous partageons avec eux ; ou pas -, cela change.
 
C'est quelque chose d’éminemment personnel ; ça détermine qui nous sommes en tant qu'individu. Nous sommes près de 9 milliards sur cette planète ; et donc, autant de définitions de ce qu'est le bonheur.
 
Pour ma part, le bonheur, c'est de ne pas être oublié, c'est de ne pas être mis de coté, par les personnes auxquelles je tiens. C'est d'avoir ma place, pleine et entière, lorsque je partage un moment avec elles. Et non pas, comme c'est le cas habituellement, juste être présent pour me taire et pour écouter les autres parler de ce qui les intéresse, de ce qui les préoccupe. C'est, du fait de mon repli naturel sur moi-même en ce genre de circonstances, me laisser l'opportunité de m'exprimer aussi librement, aussi longtemps, que j'en ai envie ou besoin d'argumenter un point sur lequel nous échangeons. C'est, toujours du fait de ma gène instinctive, m'inviter à débattre lorsqu'on se rend compte que je suis seul dans mon coin ; et que je ne fais qu'attendre que le temps de cette torture, parce que je me sens seul et isolé, se termine.
 
Le bonheur, c'est également un livre. Je me souviens lorsque j'arpentais les travées de la Bibliothèque Nationale, ou des autres que j'ai fréquentées assidument jusqu'à aujourd'hui. Lorsque je me plongeais dans mes recherches sur des sujets divers et variés. Lorsque je retranscrivais sur papier des milliers d'annotations destinées à alimenter mes œuvres en devenir. Lorsque je flânais entre les rayonnages des librairies, à lire les quatrième de couverture des ouvrages que j'y décelais. C'est un de ces après-midi ensoleillé, comme je l'ai autrefois connu, lorsque sur la terrasse de notre demeure familiale de Franche-Comté, à l'ombre d'un arbre centenaire, j'étais assis un livre à la main. Je passais là mon après-midi, à me plonger dans ses pages avec une extrême félicité.
 
Ou alors, comme je je l'ai aussi vécu, quand, au cœur de l’Été, je passais chez ma maman, ces mêmes après-midi sur le lit de ma chambre. L'un de ses chiens boxers allongé à coté de moi, à prendre le Soleil, à ronfler doucement, moi le caressant gentiment parfois. Et en même temps, les yeux rivés sur les pages de livres que certains qualifieraient de "pavés" puisqu'ils dépassent les mille pages - mais qui, pour moi, sont autant d'heures, de jours, d'intense plaisir et de bonheur. Tels "le Seigneur des Anneaux", "le Trône de Fer", "le Fléau", "Dragonlance", "Ayla", "les Misérables", etc.
 
Le bonheur, c'est encore quand j'écris : des articles sur l'actualité, sur mes réflexions philosophiques. Des textes liés à mes recherches en Histoire. Des récits parfois sur rattachés à des épisodes marquants récents de mon parcours. J'ai alors besoin, avec du temps, de la patience, à force de les décortiquer sur le papier, de les relater. Jusqu'à ce qu'ils s'éloignent définitivement de mon esprit. Or, lorsque je concentre mon attention sur des articles sur évoquant les innombrables soubresauts de notre civilisation, de notre monde, c'est là que je donne la pleine mesure de qui je suis réellement. Et ça, ça me rends profondément heureux. Lorsque j'approfondis leurs multiples aspects, leurs multiples causes ou conséquences. Lorsque je creuse leurs tréfonds et que je les partage en les publiant ici ou ailleurs, que je me révèle. Que je trouve un peu de joie et de sérénité. Celle que je n'ai pas quand je suis mis de coté, "abandonné", "délaissé", lors d'interminables repas, apéros, assemblées durant lesquels je n'ai ni la capacité ni la possibilité de m'exprimer.
 
Le bonheur, ce sont ces moments que je partage avec ma compagne Vanessa. Ce sont ces petits gestes du quotidien. Ce sont nos discussions, ce sont nos attentions l'un envers l'autre. C'est quand je me soucie d'elle, quand je lui viens en aide régulièrement dans la journée, du fait de ses difficultés liées à sa sclérose en plaques. C'est lorsque je prends soin d'elle. C'est quand nous parlons des films que nous visionnons ensemble, des livres que nous lisons. Ce sont les débats que nous avons après avoir suivi un reportage, un documentaire, une émission télévisée, qui nous a particulièrement intéressée ou émue.
 
C'est quand Vanessa et moi, nous nous prenons par la main, dans des élans de tendresse que nous avons l'un pour l'autre. C'est quand je répare les repas, quand je lui offre des petits cadeaux de temps en temps. C'est quand elle se soucie de me voir triste, dépité, parfois, et qu'elle s'inquiète pour moi. C'est de savoir que, quelles que soient les épreuves, les difficultés que nous traversons, nous sommes en permanence là l'un pour l'autre. C'est que rien ne nous séparera jamais. C'est que malgré les tentatives de nos familles respectives pour nous imposer ce qu'elles pensent être le meilleur, nous avons trouvé notre équilibre dans notre façon de vivre.
 
Et bien d'autres choses encore, que Vanessa et moi vivons au quotidien.
 
Le bonheur, enfin, est, c'est ce que je partage avec ma sœur de cœur. C'est ce que Vanessa et moi partageons avec elle, parce que Vanessa tient également beaucoup à elle et aux siens. Ce sont nos sms quotidiens, nos échanges sur les thèmes qui nous préoccupent, sur lesquels nous nous rejoignons. C'est de pouvoir être libre d'être qui je suis réellement avec elle. Sans avoir à cacher ma véritable personnalité, ce qui m'importe, ce qui me réjouis ou me révolte dans cette société où la différence - quelle que soit la forme qu'elle prenne - est vue comme une aberration.
 
Alors moi, qui suis à la fois handicapé, intellectuel, replié sur moi-même, blessé par les affres de l'existence depuis ma plus tendre enfance, évidemment, je suis considéré comme une anomalie. Quelqu'un qui ne rentre pas dans les cases habituelles de la communauté. Quelqu'un qu'instinctivement, sans même sans rendre compte, sans même y voir à mal, on déserte, on se détourne, on néglige.
 
Seule ma sœur de cœur n'a pas cette attitude. Seule elle se soucie de moi, comprend mes souffrances, mes blessures, mes peurs, les humiliations dont j'ai été - ou je suis - l'objet. Seule, elle, échange avec moi sur ces réflexions liées à l'actualité, aux soubresauts du monde et de l'humanité dans toutes leurs diversités. Seule elle m'encourage, me pousse, à aller de l'avant sur ces sujets.
 
Bien sûr, ma maman, des personnes sur Facebook ou ailleurs m'exhortent à poursuivre mon œuvre. Modestement, humblement, je tente d'apporter un peu de ce que je suis, de partager un peu de mes savoirs, au travers de ce que je relate en profondeur. J'ai cependant conscience que je ne suis qu'un grain de sable, que ce que je diffuse, n'est rien, parce que perdu au milieu de l'immensité et de la multitude de textes, d'images, de vidéos, etc. qui s'y bousculent.
 
D'autant que l'immense majorité du temps, que l'immense majorité de ce qui propagé, n'est qu'un amalgame de divertissements, de quotidienneté, de propos partisans, de fake news, de paroles vindicatives, de raccourcis, ou de préjugés. Or, je ne suis pas la "meute" qui alimente cette "norme" à laquelle je n'adhère pas. Non seulement parce que, comme je l'ai mentionné plus haut, du fait de mes particularités, je suis différent. Mais aussi, parce que cette "norme" a fait - fait - de moi régulièrement un homme blessé, écorché vif, torturé.
 
De fait, partager avec une personne comme ma sœur de cœur, qui va au-delà de l'instantané, qui, au travers de ses sms, est un bonheur sans égal. Malgré ses obligations professionnelles, personnelles, familiales, elle consacre un peu de son temps à discuter avec moi. Alors oui, quelle joie. J'en suis heureux aux larmes parfois, parce qu'elle a les mêmes préoccupations que les miennes. Parce que ce sur quoi nous nous retrouvons se situent en dehors de ces "normes" qui font de moi un individu vers lequel on se tourne uniquement lorsqu'on a quelques minutes à perdre.
 
Ces "normes" dont on me rebat les oreilles, que je subis comme une épreuve insurmontable lors de rencontres, de rassemblements, où je suis qu'une plante verte uniquement là pour faire joli, pour acquiescer à ce qui se dit. Et surtout durant lesquels je ne prononce pas un mot, parce que mes opinions vont faire désordre, vont bousculer les "normes" de cette bonne société enchainées à ses préjugés ou ses certitudes.
 
Oui, quel bonheur, avec ma sœur de cœur, de ne pas être soumis à tout ceci. Oui, quelle joie, même lorsqu'il ne s'agit que de faits anodins, de pouvoir parler "vrai", de pouvoir dévoiler ma véritable personnalité, avec ses forces et ses faiblesses, ses valeurs et ses failles, sans être jugé ou condamné. Quel bonheur de rire, de sourire, d'être réconforté, d'être apaisé par ses paroles amicales. Quel bonheur que d'avoir des nouvelles, parfois, de sa famille, de son mari, de ses enfants, de ses parents, de son travail, etc. Quel bonheur de se sentir respecté pour le choix de vie que l'on a fait. Quel bonheur d'être poussé à persévérer, envers et contre tout, concernant la vocation d'écrivain-chercheur qui est la mienne. Quel bonheur de savoir qu'il y a quelqu'un qui réalise pleinement le sacerdoce que c'est, le temps, l'attention, la concentration, que je dois y mettre. Avec la fatigue, l'épuisement, mais la solitude aussi, qui en résultent ; et que rares sont ceux ou celles tentent de percer pour venir à ma rencontre.
 
Voilà, entre autres - il y aurait tant d'autres aspects de ma définition du bonheur -, à souligner, à mettre en avant. Mais aujourd'hui, pour ceux et celles qui s'imaginent que rien ne me rend heureux, je désirais leur montrer cette fraction de moi-même. Il est vrai qu'il est exceptionnel que j'en parle. Pourquoi ? Oui, pour terminer, pourquoi devrais-je m'y attarder ?
 
Il n'y a rien d'admirable, d'exaltant, rien dont je doive m'enorgueillir, rien d'honorable, dans tout ça. Ce sont juste de petits gestes, des grains de sables qui parsèment mon existence, mais que je n'aime pas divulguer. S'ils font partie de mon bonheur, ce bonheur n'a rien de remarquable. Un faire part à la moindre occasion, à mes yeux, serait faire preuve de suffisance, d'ostentation, d'immodestie, d'insolence. Tous ces comportements humains qui ne m'ont jamais ressemblé ; qui ne me ressemblent pas ; et qui ne me ressembleront jamais.
 
PS : c'est pour cette raison que j'y fais allusion une fois ; mais que ce bonheur qui est le mien, je ne le mentionnerai plus jamais...
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