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Mes Univers
2 mai 2020

Brève hébdomadaire du 03 Mai 2020 :

X2

Aujourd'hui, pour une fois, je suis à peu près reposé et serein. Car contrairement aux semaines précédentes qui ont été très éprouvantes dans bien des domaines, celle qui vient de se terminer a été plutôt apaisée et tranquille. Et je dois avouer qu'il y avait longtemps que j'avais oublié à quoi le quotidien dont elle a été constituée ressemblait.
 
De fait, j'ai pu de nouveau me concentrer sur mes écrits. Mon texte suivant le lien mettant en avant les "petits" épisodes du Manoir des Ombres que j'ai déjà rédigés l'explique bien. Ceux et celles qui l'ont lu ont eu un aperçu des chantiers littéraires et historiques auxquels je suis attelé depuis des mois, voire des années. Après cette période mouvementé qui m'a profondément tourmenté, j'ai donc décidé de le reprendre là où je les avais arrêté. Voire, en ce qui concerne mon ouvrage sur les Origines de la Civilisation, de m'y consacrer davantage que jusqu'à maintenant.
 
Ce sont en effet des chantiers monumentaux, c'est le moins qu'on puisse le dire. Ils exigent attention, concentration, temps, relectures répétées. Ils nécessitent corrections orthographiques et grammaticales ou autres, modifications lexicales. Ils imposent allégements de phrases ou de paragraphes, approfondissements de certains passages. Je dois également en ôter les coquilles, jongler avec un vocabulaire divers et varié ; tout en faisant en sorte au final qu'ils soient agréables et aisés à lire, compréhensibles pour tous même si certains des thèmes que j'y aborde sont ardus...
 
Bref, il s'agit d'une gageure qui, à la fin de chaque session d'écriture, me voit vidé de toute énergie mentale, psychique, physique. Mais en même temps, tout ce que je suis en tant qu'être humain, toutes mes connaissances, toutes mes valeurs, toutes mes réflexions sur la destinée de notre Civilisation, de l'Aube de celle-ci jusqu'à nos jours, s'y dévoilent. Il suffit d'en suivre le fil, les méandres paradoxales ou complexes, les nombreux aspects qui éventuellement se chevauchent ou sont éloignés les uns des autres ; sont contraires aux antérieurs éventuellement. En même temps, c'est là ma vocation d'écrivain et d'historien qui s'y révèle. C'est ma passion pour tous les thèmes que j'y explore que j'y divulgue.
 
C'est comme si je me montrais à chacun et chacune aussi vulnérable, fragile, que je le suis au quotidien. C'est comme si je m'y livrais corps et âme, quitte à ce que certains ou certaines profitent de cette occasion pour me juger et me condamner pour ce que je pense, ce en quoi je crois... ou ne crois pas.
 
C’est comme si l'enfant atteint de la maladie de Sturge-Weber et de l'hémiplégie partielle du coté droit dont je suis victime, était à chaque fois propulsé à la fin des années quatre-vingt ou au début des années quatre-vingt-dix. Cette époque où il n'avait pas la possibilité de s'exprimer, d'être écouté, d'être regardé tel qu'il était. Cette époque où les adolescents et les adolescentes qu'il croisait voyaient en lui un moins que rien, une personne abjecte à ne pas fréquenter ; sous aucun prétexte. Cette époque où il était moqué, rejeté, humilié, marqué à tout jamais du sceau de l'infamie. Cette époque où il a perdu toute confiance en lui à force d'être ainsi traité.
 
Oui, chaque texte que j'offre à chacun et chacune d'entre vous est une fraction de cette époque que je tente - vainement le plus souvent - d'exorciser. La preuve en est mon récit éminemment personnel intitulé "Juste pour être un instant à leurs cotés" publié ici même le 30 Avril. Quelles sont celles qui ont réalisé tout se qui se cachait derrière ? Quelles sont celles, à travers lui, je tendais la main et qui l'ont prise ? Je ne pense pas qu'il soit utile d'y revenir !!!
 
Oui, j'espérais tellement qu'elles y discernent cette part de moi qui désire desserrer cet étau qui m'étouffe. En les approchant, en leur parlant, amicalement, j'ai toujours eu le désir de partager cette "autre chose" auquel je n’ai jamais eu accès. Cette autre chose que j'ai effleuré à quelques reprises au cours de mon existence, et qui m'a été rapidement retiré. Cette autre chose qui ferait de moi un être en paix avec lui-même, serein, heureux, épanoui. Cette autre chose qui me permettrait de nouveau de prendre du plaisir à vivre, à rire, à plaisanter, à être détendu. Cette autre chose qu'elles incarnent à mes yeux, qui touche et bouleverse ma sensibilité exacerbée. Cette autre chose qui m'autoriserait à tourner définitivement la page de cette période de ma vie qui me torture, qui m'écorche vif à la moindre occasion.
 
Mais bon !!! Mon rêve semble inatteignable. Il parait ne pas m'être destiné. Je dois probablement porter ce fardeau jusqu'à la fin de ma vie, l'endurer à l’extrême. Il doit m'écraser, vampiriser tout ce que j'ai en moi à apporter aux autres, à partager humainement avec tout un chacun. Il doit mec contraindre à demeurer dans le silence et l'obscurité. Et du bureau de mon appartement que je n'ai pas la capacité de quitter puisque depuis dix ans j'ai pour charge d'être soumis aux diktats de la sclérose en plaques de ma compagne, je ne peux que rêver d'un miracle qui n'adviendra jamais. Je ne peux qu'écrire les pensées, les espoirs, les imaginaires, les savoirs, dont mon esprit fertile est doté.
 
Un esprit, oui !!! Car mon corps, lui, est indigne, est abject, est méprisable, aux yeux de ces personnes. Il est honteux de se montrer à ses cotés !!! Il pollue leur environnement, il souille l'image d'elles mêmes qu'elles désirent partager avec les leurs. Alors, tel un condamné à mort en sursis, je me cache. Je me dissimule derrière mes écrits pour me libérer de mes émotions, de mes ressentis, de mes élans affectifs. Je n'ai que cette solution pour ne pas sombrer : écrire, écrire encore, écrire toujours. Me consacrer jusqu'à l’épuisement physique et mental à mes recherches historiques. Développer mes réflexions philosophiques, sur le devenir de l'Humanité... au travers d'articles extrêmement poussés, puisque je ne puis dialoguer, avec ceux et celles avec lesquels dans la réalité je pourrais échanger.
 
Voila, ce que je tenais à ajouter aujourd'hui. Cette semaine, j’ai retrouvé paix et sérénité afin d'être capable de me plonger une fois de plus dans la rédaction de mes livres. C'est la seule échappatoire que j'ai. Les semaines précédentes, parce que le quotidien lié à la sclérose en plaques de ma compagne me l'interdisait, je n'y avais pas accès. Et ça me détruisais, ça me brisais. Car même si cette issue intérieure m'est ôtée, vers quoi, vers qui, puis-je me tourner ? Si je n'ai pas mes livres, si je ne peux pas me réfugier dans cette vocation et cette passion qui ont fait que j'ai été en capacité de tout endurer, qu'est-ce que Je deviens ? De quelle manière puis-je formuler ce qui me fait vibrer, ce qui m'intéresse, ce qui m'émeut, ce qui m'indigne, ce qui me révolte... De quelle façon puis-je me prononcer sur tel ou tel fait de l'Actualité, des soubresauts de notre société, de tout ce à quoi j'assiste... de trop loin pour en être un acteur au quotidien... ?
 
Je n'ai que cela !!! C'est peu, mais c'est tout ce que j'ai. Je n'ai pas le choix. Alors, je m'y accroche. Je rêve d'y participer aux cotés de ceux et celles auxquels je tends la main. Il semble que ce soit trop demander. Donc, je m'y accroche de toutes mes forces, de toute mon âme. Et puisque je n'ai que cela, c'est pour cette raison que cet après-midi je vais me reposer un peu devant un nouvel épisode de la série de documentaires sur la Guerre de Sécession - le sixième sur huit - que j'ai commencé à visionner il y a trois semaines. Ensuite, je vais visionner l'émission avec Lorant Deutsch et Stéphane Bern sur le Paris d'Haussmann. Ensuite encore, un film ou un épisode de la série originelle - des années soixante - de la série Star Trek.
 
Et ce soir, un film, puis lecture jusqu'à 1h ou 2h du matin. Je ne m'ennuie donc pas, loin de là. C'est peut-être le seul avantage de ma situation. Ma richesse intérieure, ma culture livresque, est démesurée. Contrairement a beaucoup de gens qui, en cette période de confinement, trouvent le temps long, tournent en rond parce qu'ils ne savent pas à quoi s'occuper chez eux, je n'ai pas ce problème. Mon esprit est doté de multiples ressources pour y pallier. Oui, c'est peut-être là le seul bénéfice d'être en permanence seul, confiné chaque jour que Dieu faut depuis des années...
 
Dans ces circonstances si spéciales pour vous, mais si communes pour moi, je vous souhaite un excellent Dimanche après-midi. Préservez et protégez vous bien. Malgré le déconfinement qui approche, malgré le nombre de malades et de morts du coronavirus qui décroit actuellement, cette crise sans précédent est loin d'être terminée. Ses conséquences vont se faire sentir pour longtemps encore, et dans bien des domaines. Le 11 Mai, que tant de monde attend, n'est pas un retour à la vie "d'Avant", loin de là.
 
De fait, préservez vous, protégez les vôtres. Et profitez du bonheur et de la joie d'être entourés, choyés, aimés, appréciés. Profitez du bonheur qu'est que ceux et celles qui sont importants pour vous pensent à vous, se préoccupent de vous, ont envie de partager, d'échanger, de dialoguer, avec vous. Dites vous que la santé n'a pas de prix. Dites vous que la convivialité, l'attention que l'on vous porte, est privilège que tout le monde n'a pas. Alors, ne la gâchez pas en vous imaginant que cette épidémie ne vous atteindra jamais !!! Tout peut basculer du jour au lendemain, et les conséquences sont susceptibles d'en être incalculables. J'en suis la preuve vivante, comme je l'ai décrit plus haut vis-à-vis de la sclérose en plaques de ma compagne notamment.
 
Mes pensées les plus amicales cous accompagnent tous et toutes en permanence. Bon Dimanche à vous.
 
Sincèrement votre.
 
Dominique Capo

 

 

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