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Mes Univers
6 septembre 2020

Repos dominical :

X1

Aujourd'hui, c'est Dimanche, et je me repose. Entre la gestion des symptômes de la sclérose en plaques de personne dont j'ai la charge, le quotidien (auquel je suis réfractaire parce qu'empiétant sur mes heures d'écriture et de lecture), et la rédaction de mon livre sur les origines de la Civilisation (à laquelle je me consacrerai entièrement du matin au soir si je le pouvais), la semaine qui se termine aujourd'hui a encore été particulièrement chargée. Et celle qui débute demain va l'être tout autant...

 
Je déteste ces charges quotidiennes qui m'éloignent souvent de mon travail d'écrivain-historien, de mes recherches et de mes lectures, de mes réflexions philosophiques sur le devenir de l'Humanité ou sur l'actualité du moment qui en laisse percevoir certains germes. Ces charges m'épuisent, me stressent, me dépassent, contrairement aux cheminement intellectuels, complexes et divers, que je détaille dans la plupart de mes textes. Ils sont chronophages et énergivores, me mutilent souvent mentalement et nerveusement.
 
Pour beaucoup, les incidents qui égrainent notre quotidien ne sont pas des supplices, des tortures, qui les rongent au point de les faire flirter avec la démence. Pour moi, ils source de souffrance, de terreur, d'incompréhension, de désespoir. Ils sont de la violence à mon encontre à l'état pur, de la détestation de ma personne et de mon existence, qui m'obligent à les endurer continuellement. Parce qu'ils altèrent mon besoin de calme, de tranquillité, de paix, et de sérénité, lesquels me sont nécessaires pour poursuivre mes investigations sur l'Aube de la Civilisation, ou sur son Devenir - en ce 21e siècle - à plus ou moins brève échéance, ils me brutalisent ; ils me détruisent régulièrement.
 
Alors, je m'effondre. Dans l'isolement et l'effroi le plus total, je verse des torrents de larmes. Parfois, du fait de la maladie de Sturge-Weber dont je suis atteint depuis ma naissance, je suis la proie de crises de convulsions temporaires (5 à 15 minutes généralement). Si ma famille me soutient, concrètement, je ne peux compter sur personne ; je ne peux m'appuyer sur personne. En effet, celle dont je m'occupe, ainsi que de sa sclérose en plaques, est incapable de me venir en aide. Je ne peux m'appuyer sur elle. Du cocon où elle se trouve, la réalité des choses lui échappe complètement. Quant à ma famille, à trois-cents kilomètres de chez moi, que peut-elle faire véritablement ?
 
Bien-sûr, la maladie de la personne avec laquelle je vis est observée, surveillée, prise en charge, par nombre de médecins. Kiné, aide-ménagère, neurologue, etc., tous et toutes sont là dès qu'elle a un souci. Moi, par contre, je suis seul. Car l'aidant se situe en dehors de ce protocole médical. Mème si celui-ci est aussi malade et handicapée que cette dernière.
Peu importe. Selon les mots de son neurologue (et d'autres individus de mon entourage parfois), "c'est toujours l'aidant qui est le plus victime de la sclérose en plaques". Constatation mêlée de fatalisme, voire de négligence. Comme si mon sort était déjà scellé. Comme si le sacrifice qui était le mien, aux dépends de mon propre état de santé souvent, était teinté de renoncement et de détachement, de la part de ceux et celles qui pourraient éventuellement m'aider.
 
Moi, je n'ai besoin que d'une chose : retrouver ce calme, cette tranquillité, cette paix, cette sérénité, afin de me consacrer presque entièrement à l’œuvre de ma vie. Ça fait presque trente ans que j'écris. Presque trente ans que j'étudie l'Histoire, la Religion, la Mythologie, la Philosophie, etc. Ça fait plus de trente ans que j'écris ; près de dix ans que j'écris sur l'actualité sous toutes ses formes, ainsi que sur ses continuels bouleversements. Autant de temps que je réfléchis sur leurs conséquences à plus ou moins long terme sur le Devenir de notre Civilisation et de l'Humanité.
 
J'ai des milliers de pages de notes à ma disposition, sur tous ces sujets, et bien d'autres que je ne partage que rarement ici ou ailleurs. Un travail phénoménal, celui ce toute une vie. Un jour, je rêve qu'il soit terminé, publiable et publié chez un éditeur digne de ce nom. Depuis quelques mois, je m'attèle à la relecture de l'ensemble de mes textes. Je les condense, les corrige, les modifie, les approfondit ou les allège. Avec un maximum d'attention, de précautions, de rigueur intellectuelle, j'en ôte les fautes de grammaire et d'orthographe, les répétitions lexicales, les lourdeurs.
Contrairement à cette "Brève" que je rédige "au kilomètre" et sans me relire, je mets souvent des heures pour en retranscrire quelques lignes, quelques paragraphes. Au prix de bien des efforts, au prix d'une concentration intense...
 
...Qui est régulièrement remis en question par ce quotidien qui m’empêche de m'y consacrer pleinement, totalement. Qui m’empêche de progresser autant que je le souhaiterais chaque jour. Parce ce qu'il vient me perturber, me déconcentrer, me bousculer, m'épuiser, j'ai l'impression de n'avancer qu'à un centième des capacités et des possibilités qui sont les miennes, le concernant.
 
Moi qui ai besoin de ce cocon pour donner la pleine mesure de ce que je peux en tirer, c'est impossible. Je cours quotidiennement dans tous les sens pour pallier à ce quotidien qui me vampirise, tentant vainement de grappiller quelques minutes ici où là afin de poursuivre mes écrits. Un combat titanesque pour avoir le droit d'être en accord avec moi-même lorsque je me penche sur mes notes d'une part, et sur l'écran de mon ordinateur sur lequel apparait le chapitre que je suis en train de travailler, d'autre part. Mais, aucun répit, aucun repos, aucune pause.
 
Voila pourquoi chaque Dimanche je me déconnecte totalement. Voila pourquoi j'aspire à trouver une retraite quelque part, un jour, oublié de Dieu et des hommes. Oublié de ces harcèlements d'un quotidien qui me détruit progressivement. Un quotidien pour lequel je ne suis pas fait. Pire, parce que ma nature, ma personnalité, mon parcours, mes émotions, n'y sont pas adaptés. Ils ne l'ont jamais été, ils ne le sont pas, ils ne le seront jamais.
Cet objectif de me poser devant mon texte le matin, avec une pause à midi, et reprendre en début d'après-midi jusque vers 17h ou 18h, c'est tout ce que je demande de l'existence. Ce cocon où rien ne vient perturber la poursuite de mon travail d'écrivain-historien. C'est ce rêve, cet espoir, que je pleure chaque Dimanche lorsque quelques heures de repos me sont éventuellement accordées, derrière lequel je cours en permanence. A en devenir fou, à en mourir un jour peut-être...
 
Dominique Capo
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