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Mes Univers
18 septembre 2020

Pourquoi je vis..., première partie... :

X1

Je ne sais pas pourquoi j'écris ceci. Qui peut comprendre, qui peut entendre, qui peut éprouver ce que je ressens depuis si longtemps ? Qui peut et veut aider une personne à ce point blessée et humiliée par l'existence ? Et comment ? Bien que la réponse à cette dernière question, je le connaisse déjà, et ce, depuis mon adolescence.
 
Les mots sembleront trop forts pour certains et certaines - je gage cependant que très peu les liront, s'en soucieront, ou en tiendront compte -, mais la vie m'a souvent torturée. La vie n'a été qu'un éternel parcours du combattant, sans repos ni répit. La vie m'a déchirée, mutilée ; elle s'est acharnée sur moi, y compris lorsque j'étais à terre :
 
"Tu en as assez. Tu demande pitié. Tu veux que je te laisse souffler, que je te laisse tranquille un moment ? Eh bien, prend ça, ce n'est pas assez. Tu n'en n'a pas assez bavé. Tu crois que c'est terminé. Non !!! Je trouverai toujours des moyens inédits, des sentiers détournés afin de te fragiliser, afin de te brutaliser, afin de terroriser.". ricane ma lucidité lorsque j'ai tendance à ne pas l'écouter.
 
Puis : "Tu crois que c'est fini, que tes épreuves, que les obstacles que tu as franchi, que les difficultés que tu t'es obstiné à dépasser, sont fini. Tu fais erreur, mon ami !!! Je te poursuivrai jusqu'à ce que tu t'écroule épuisé, vidé, anéanti. Et même là, encore, je m'en prendrai à toi implacablement. Je serai inflexible, intraitable, insensible, face à ta douleur physique ou à tes tourments psychiques. Peu importe si ton âme et ton cœur en subissent irrémédiablement les conséquences. S'ils sont blessés à tout jamais, ce n'est pas mon problème. S'ils ne trouvent ni paix, ni calme, ni sérénité, je m'en moque. S'ils sont condamnés à la solitude, au désespoir, aux projets ou aux rêves avortés, ça m'est égal.".
 
Voici les mots qui ma conscience me répète en boucle depuis mon adolescence. Oh, j'entends déjà les commentaires des uns et des autres : "Arrête de te torturer ainsi, tu te fais du mal tout seul. Ça ne sert à rien de te mésestimer, de pleurer sur ton sort. Tu dois aller de l'avant, passer à autre chose. Il y a des gens plus malheureux que toi. Tu as de nombreuses qualités. Tu as un don pour l'écriture que beaucoup t'envieraient. Des gens t'admirent ou t'aiment pour la personne que tu es. Il y a des personnes qui ne soucient pas des apparences..."
 
Évidemment !!! Je sais très bien que tout ceci n'est qu'une fraction de mon existence. Je suis conscient que, comme tout un chacun, j'ai des qualités et des défauts, des forces et des faiblesses, des bonheurs et des malheurs, des victoires et des défaites, des joie et des peines, etc. Je suis parfaitement conscient que je ne suis pas l'individu le plus à plaindre du monde (je ne cesse de le souligner lorsque j'écris des textes me concernant personnellement). Je suis conscient qu'il y a des hommes et des femmes qui sont dans des situations pires que la mienne, que mon parcours n'a pas été le plus destructeur du monde. La preuve, je suis toujours vivant. Et si je suis handicapé, si je suis atteint de la maladie de Sturge-Weber, si mon visage est couturé de cicatrices et asymétrique, il y a toujours pire que moi. On ne cesse de me le rappeler, d'insister sur ce point.
 
Cependant, nous sommes tous différents. Cependant, nous ressentons tous ce que nous vivons ou avons vécu de façon différente. En fonction de notre personnalité, de notre éducation, de notre parcours personnel, amical, professionnel, sentimental, ou autre, nous l'apprécions ou l'endurons différemment. C'est normal. Je dirai même plus : c'est humain.
 
Je soulignerai encore ceci : en fonction de ces mêmes critères, nos priorités, nos besoins, nos rêves, nos projets, nos ambitions, ce qui nous touche ou nous émeut, ce qui est vital pour notre équilibre personnel, est différent. Et aussi étranges, aussi étrangers, aussi éloignés des siens qu'ils soient, ces derniers n'ont pas à être jugés ou condamnés ; ils n'ont pas moins ou plus d'importance parce qu'ils ne correspondent pas aux nôtres.
 
J'avoue que j'ai souvent été confronté à cette dictature de la part de ceux et celles que je côtoyais. Estimant que mes besoins, que mes espoirs, que mes projets, etc. étaient, à leurs yeux, moins nécessaires que la façon dont je les ressentais, ils m'ont culpabilisé. Et par là même, ont encore plus accentué la souffrance et la peur dont ils étaient à l'origine. Tout ce qui importait, c'était que je sois "dans la norme", et que je ne les "embête plus avec mes états d'âme", pour reprendre une expression que l'on m'a maintes fois répété.
 
Comme je l'ai plusieurs fois écrit, il y a énormément d'événements marquants dans mon existence qui m'ont profondément bouleversé. Pire, il y en a, parmi eux, quelques-uns qui m'ont profondément traumatisé.
 
Aujourd’hui, on les décrirait par le terme "choc post-traumatique". Je sais d'où ils viennent, comment ils se sont matérialisé, pourquoi... Ma raison les a analysé, décrypté, intégré, exploré. Mes émotions, pour les plus anciens, et pour certains récents, les ont intégré.
 
Est-ce pour autant qu'ils se sont effacé, que je peux et doit les oublier. Non, cela voudrait dire que je devrais tuer une partie de ma personnalité, de la façon dont je me suis construis. Je devrais, dans ce cas, arracher de mon âme, de mon cœur, de mon corps, une fraction non négligeable de ce sur quoi je me suis bâti humainement parlant ; que ce soit consciemment ou inconsciemment.
 
Faire la paix avec ces fractions, va t'on m'expliquer !!! Évidemment, si c'était possible, je ne demanderai pas mieux. Je serai soulagé, heureux, apaisé. Sauf que, lorsque des piqures de rappel les réveillent régulièrement, au quotidien même, eh bien, c'est impossible. Quand vous faites des efforts inimaginables pour les dépasser, et qu'ils vous reviennent en pleine figure pour vous murmurer :
 
"Non, n'oublie pas que tu n'as pas le droit, que tu n'as pas la capacité, de te détourner de moi. Je vais donc te renvoyer à ta douleur et à ta solitude parce que tu as cherché à briser les chaines qui te liaient à moi.". Oui, dans ce cas, il n'y a aucune échappatoire...
 
La suite, prochainement éventuellement (et si ça vous intéresse, évidemment) ; car maintenant je retourne à la rédaction de mon livre sur les origines de la Civilisation...
 
Dominique Capo

 

 

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